Stybar: la victoire qui tombe à pic
Vainqueur du Nieuwsblad, le Tchèque s’est imposé deux fois en une semaine après un mutisme de plus de 600 jours.
- Publié le 04-03-2019 à 11h27
- Mis à jour le 04-03-2019 à 11h33
Vainqueur du Nieuwsblad, le Tchèque s’est imposé deux fois en une semaine après un mutisme de plus de 600 jours.
"Ai-je été plus malin ou plus fort que Van Avermaet ? J’ai surtout été plus chanceux…" Vainqueur de sa première classique pavée samedi sur le Nieuwsblad en contrant une offensive de Wellens à deux kilomètres de l’arrivée, Zdenek Stybar a surpris les autres membres d’un quintet cinq étoiles également composé de Lutsenko et Teuns, et retrouvé ce "wining mode" par la magie duquel toutes les pièces du puzzle s’imbriquent à la perfection. Une victoire qui tombe à point nommé pour plusieurs raisons.
Elle assoit son statut dans l’équipe
"Le secret de notre moisson 2018 (NdlR : 73 succès !) ? L’émulation. Tout le monde veut ramener un succès à l’équipe et ceux qui n’y arrivent pas, comme le pauvre Stybar, culpabilisent." La petite phrase de Patrick Lefevere dépeint à elle seule l’étiquette qui risquait de coller au cuissard du Tchèque si son mutisme se poursuivait trop longtemps. Dans une formation où la moitié des coureurs ont levé les bras la saison dernière, Stybar se devait de renouer avec le succès afin de continuer à bénéficier de suffisamment de crédit aux yeux du staff. "L’année dernière, j’ai intégré le top 10 de très nombreuses classiques (NdlR : 7e des Strade Bianche, 9e de l’E3, 8e de Gand-Wevelgem, 6e d’À Travers la Flandre, 10e du Tour des Flandres et 9e de Paris-Roubaix), mais qui s’en souciait…" Deux fois 2e de Paris-Roubaix, Stybar est un des meilleurs spécialistes des classiques pavées mais il lui manquait jusqu’à ce week-end une victoire en apportant la preuve formelle. Son succès à Ninove lui permet de continuer à exister dans la hiérarchie d’un Wolfpack au sein duquel Gilbert est présenté par Lefevere comme "le leader naturel" quand Lampaet est, lui, invité à franchir "l’ultime palier". Un noyau flandrien auquel est également venu s’ajouter Jungels. Avec succès…
La fin de la stérilité de Quick Step
Si la domination des tuniques bleues sur les classiques pavées a parfois été tyrannique, les troupes de Lefevere n’avaient plus remporté l’épreuve d’ouverture de la saison belge depuis 2005 et la victoire de Nick Nuyens sur ce qui s’appelait encore alors le Het Volk. Une incongruité désormais oubliée. "J’avais entendu parler de cette stérilité lors de la conférence de presse en fin de semaine, souriait Stybar. L’opportunité de mettre un terme à cette mauvaise série m’a boosté dans la finale. J’espère désormais qu’il ne faudra plus attendre aussi longtemps pour que l’équipe s’y impose à nouveau !"
Il est en fin de contrat
À 33 ans, Zdenek Stybar s’apprête à négocier dans les prochaines semaines ce qui devrait être le dernier gros contrat de sa carrière. Chez Quick Step depuis 2011, Le Tchèque peut compter sur un supporter de choix en la personne de son compatriote Zdenek Bakala, le propriétaire et mécène de l’équipe belge. "Ma situation contractuelle n’a pourtant aucunement décuplé ma motivation. J’ai toujours abordé mon métier avec le même sérieux et vous assure que ma joie aurait été la même si j’avais remporté le Nieuwsblad l’année dernière."
Elle sonne comme un retour d’ascenseur
Vainqueur de la dernière étape du Tour d’Algarve dimanche dernier, Stybar avait déjà profité de la puissance du collectif Deceuninck-Quick Step pour lever les bras. "Mas m’avait superbement porté vers le succès. Sur le Nieuwsblad, ce sont Lampaert, Jungels et Gilbert qui m’ont fait confiance. Dès le Mur de Grammont, Tom Steel m’a dit que trois de mes équipiers appartenaient au groupe de poursuivants mais qu’il choisissait de jouer ma carte. L’année dernière, c’est moi qui avais beaucoup œuvré pour le collectif. C’est un peu la loi de notre équipe : un jour on donne et l’autre on reçoit…"
Elle valide ses méthodes
Lorsqu’on demande au triple champion du monde de cyclo-cross comment peuvent s’expliquer ces deux succès en moins d’une semaine, il part dans un fou rire. "Je n’en ai très franchement pas la moindre idée ! Je n’ai rien changé à ma manière de travailler cet hiver. Le cyclo-cross reste une préparation hivernale que j’apprécie. Les quatre épreuves auxquelles j’ai pris part ont amené un peu de fun et m’ont permis de rester concentré sur le vélo durant la période des fêtes où on a parfois tendance à se relâcher quelque peu."