Fort comme Ram-Bob !
Dès sa 2e classique flandrienne seulement, Bob Jungels s’est imposé à Kuurne au terme d’un numéro athlétique impressionnant !
- Publié le 03-03-2019 à 20h43
- Mis à jour le 04-03-2019 à 07h59
Dès sa 2e classique flandrienne seulement, Bob Jungels s’est imposé à Kuurne au terme d’un numéro athlétique impressionnant !
Bob Jungels, dont l’immense talent n’est plus à démontrer, est donc aussi un champion éclectique. Dès sa deuxième classique flandrienne, car le dernier vainqueur de Liège-Bastogne-Liège a décidé cet hiver de se lancer un nouveau challenge, Jungels a décroché la victoire à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. "Je ne pensais pas être si bien à ce moment de la saison", avoue le Luxembourgeois. "J’ai moins travaillé cet hiver. Ce fut sans doute un bon choix, souvent, j’en fais trop. Il faut me freiner." Le champion national grand-ducal a ainsi offert à l’équipe Deceuninck-Quick Step un doublé exceptionnel, au lendemain du triomphe de Zdenek Stybar dans le Circuit Het Nieuwsblad.
Bob Jungels a obtenu son succès, son deuxième de la saison, après une étape très difficile du Tour de Colombie, au terme d’un formidable numéro athlétique d’une vingtaine de kilomètres en solitaire, précédé d’une bonne cinquantaine de bornes dans un groupe de cinq.
Les qualités de rouleur du coureur de Rollingen (Mersch) sont connues, mais il résista seul à ses anciens compagnons et à un peloton décimé par une course particulièrement dure.
"C’est sans doute une des victoires auxquelles je m’attendais le moins, je dois être honnête", avoue-t-il. "Contrairement à samedi, où j’étais trop loin au Molenberg, sans cela j’étais avec le groupe de Stybar, j’étais bien placé après la montée du Quaremont. Ensuite le groupe a cassé sur le secteur pavé suivant (NdlR : sur son accélération). Dans ce groupe, je me sentais un des plus forts, sans doute avec Langeveld. Le peloton se rapprochant, j’ai préféré tenter quelque chose. Je sais que sur 15-20 kilomètres, je peux aller vite. Mais, je ne pensais pas aller au bout. Après la course difficile de samedi, et comme la journée a été dure, devant comme derrière, cela a réussi."
C’est cet automne que Bob Jungels, qui aurait pu rester dans le confort d’une carrière toute tracée dans les épreuves vallonnées, proposa à ses dirigeants de se focaliser ce printemps sur les classiques pavées. Il ira jusqu’au Tour des Flandres puis se préparera au Giro, sans doute sans disputer Liège-Bastogne-Liège dont il est pourtant le vainqueur sortant.
"On a pris cette décision", répète-t-il. "Ce sont des courses que je faisais chez les jeunes (NdlR : il s’est imposé dans Paris-Roubaix espoirs). Gagner à Liège a montré que je peux remporter des courses d’un jour. Maintenant, je dois penser que peut-être je pourrai aussi lever les bras, un jour, sur une classique comme le Tour des Flandres. Ce n’est pas impossible de briller sur les deux terrains, Philippe (Gilbert) en est l’exemple type. Les classiques flandriennes et ardennaises sont différentes. Ce n’est pas simplement le fait qu’il y ait ou pas des pavés (il rit). C’est plus relax en Ardenne. Les premiers cent kilomètres, vous pouvez rester caché au sein du peloton. Ici, il faut être attentif, toujours bien placé, cela part vite d’emblée, c’est plus tactique. Mais, une fois que vous êtes adapté, vous pouvez espérer réaliser de bonnes choses des deux côtés. À la fin, ce qui compte, c’est rouler vite. La semaine prochaine, je vais à Paris-Nice pour le classement général."
D’ailleurs, Bob Jungels (11e du Tour 2018, 6e et 8e du Giro 2016 et 2017) n’a pas renoncé à gagner un jour un grand tour.
"Cela reste un de mes très grands rêves", dit le coureur, 26 ans. "Sur les podiums des classiques ardennaises, ce sont toujours des gars qui sont aussi sur ceux des grands tours. Mais, ce sera sans doute le challenge le plus difficile de ma carrière."