Le secteur offensif du Standard passé au crible: "Carcela aura été le déclencheur du retour au premier plan du club"
Son ancien entraîneur au Standard, José Riga, décortique l’apport du Marocain dans le jeu des Rouches.
- Publié le 08-05-2018 à 15h12
- Mis à jour le 08-05-2018 à 15h38
Son ancien entraîneur au Standard, José Riga, décortique l’apport du Marocain dans le jeu des Rouches. Depuis plusieurs semaines, les supporters rouches n’ont qu’un nom à la bouche : Mehdi Carcela ! La folie qui s’est emparée du speaker du stade, Jacques Massart, dimanche dernier à l’annonce des deux buts de Mehdi Carcela, est proportionnelle à l’apport de l’international marocain depuis son retour à Sclessin.
Les stats du joueur de 28 ans parlent d’elles-mêmes : cinq buts et sept assists en 1.022 minutes de temps de jeu. Si le Standard brille actuellement en PO1, c’est avant tout à son technicien qu’il le doit car c’est bien lui qui a décidé du sort du club cet après-midi du 11 mars dernier à Ostende en changeant la physionomie de la rencontre avec deux assists. C’est également lui qui, quelques jours plus tard, endossait à nouveau son costume de super-héros liégeois en servant idéalement Renaud Emond en finale de la Coupe.
"Mehdi Carcela aura été le déclencheur du retour au premier plan du club", lance José Riga. L’ancien coach du Marocain à Sclessin, qui a commenté la rencontre de dimanche dernier contre Genk (5-0), se dit subjugué par la progression de son ancien joueur.
"Cette insouciance qui le rend imperméable à toute forme de pression, je la connaissais déjà et je l’ai retrouvée. Mais ce caractère décisif qu’il revêt à pratiquement chaque rencontre, ça, c’est nouveau. Aujourd’hui, Mehdi Carcela est devenu un joueur plus complet. Auparavant, il brillait davantage pour ses fulgurances, toujours présentes aujourd’hui, au cours d’une rencontre. Mais depuis son retour, il a pris de l’ampleur, devenant même le leader technique de cette équipe par lequel tous les ballons passent."
Ce qui saute également aux yeux dans le chef du Marocain, c’est son aisance, sa facilité. Carcela donne même, parfois, l’impression de sous-jouer. "Il est très juste dans ses gestes et ses prises de décision", ajoute José Riga. "Il n’en fait pas trop et cela paraît alors simple."
Autre facteur important, c’est l’émulation provoquée par Carcela chez ses équipiers.
"Avec sa détermination, son caractère décisif par un but ou une passe décisive, il a déteint sur le reste du groupe. Carcela a été le déclencheur du renouveau du Standard qui, à mes yeux, avait tout de même été amorcé avant son retour avec une assise défensive retrouvée notamment grâce à l’éclosion de Luyindama. Mehdi est ensuite venu ajouter sa pierre à l’édifice liégeois en y mêlant ses qualités. Il est maintenant le détonateur du Standard."
Avec Mpoku et Edmilson Junior, Mehdi Carcela forme un trio presque inégalable en Belgique.
"C’est sûrement ce qui se fait de mieux", constate José Riga. "Ce qui est intéressant, c’est l’interaction qui existe entre ces trois éléments. Repositionné à droite contre Genk, on a souvent vu Mpoku rentrer dans le jeu pour venir chercher les combinaisons avec Carcela et Edmilson. Ce qui est également remarquable, c’est qu’aucun de ces trois solistes ne tire la couverture à lui. Non seulement, ils sont altruistes, mais ils sont également respectueux des consignes. Ils ne rechignent pas à la tâche lorsqu’il s’agit de défendre. Une image significative de cet état d’esprit, c’est assurément le tacle glissé de Mpoku dans son rectangle en fin de première période pour éviter l’égalisation."
"Mehdi, c’est un phénomène"
Comme beaucoup d’observateurs, les équipiers de Carcela sont sous son charme.
Dans le vestiaire, il fait l’unanimité tant pour son comportement que pour son implication de tous les jours. À 28 ans, Mehdi Carcela a bien endossé son costume de leader. Le Marocain prend davantage ses responsabilités et cela plaît à ses équipiers.
"C’est un bonheur de jouer avec lui. On peut s’estimer heureux de l’avoir avec nous", précise Paul-José Mpoku. Le Congolais, ami proche de Carcela, allait même plus loin, non sans une pointe d’humour. "Mehdi, c’est un phénomène et pas que sur le terrain, il l’est dans tous les domaines (rires). Contre Genk, il a encore montré toute l’étendue de son talent avec son pied gauche magique. Il fait preuve de clairvoyance même si, à certains moments, sa vision est un peu trouble comme en fin de match contre Genk lorsqu’il m’oublie totalement (rires). Plus sérieusement, c’est formidable de jouer à ses côtés."
Il y a dix ans , il l’acclamait depuis les gradins de Sclessin en tant que jeune supporter, aujourd’hui, Edmilson Junior est l’équipier de son idole d’enfance.
"C’est un très grand joueur. Je suis évidemment extrêmement content qu’il ait rejoint le club l’hiver dernier."
Pourtant, Edmilson Junior aurait pu craindre pour sa place à l’annonce du retour de Mehdi Carcela sous la forme d’un prêt avec option. Finalement, ce retour aura été salvateur pour le Belgo-Brésilien qui n’a jamais été aussi bon que depuis l’arrivée de Carcela (cinq buts et quatre assists).
"Mehdi apporte un plus à tout le monde. Dans mon chef, sa présence me libère davantage d’espaces sur le terrain. Pour l’adversaire, c’est très complexe de défendre face à Polo, Mehdi et moi car le danger peut survenir de partout."
L’arrivée de Carcela décharge également Edmilson… au niveau des fautes subies. "Depuis qu’il est là, c’est lui la cible (rires). Le foot, c’est un sport d’hommes, donc on ne se plaint pas."