Standard: déjà la griffe Aleksandar Jankovic
Tactique, mentalité et public : le nouveau technicien liégeois a déjà déposé sa carte de visite pour sa première rencontre à Sclessin. Prometteur pour la suite même si personne, à commencer par lui, ne veut s’emballer en bord de Meuse.
- Publié le 13-09-2016 à 12h52
- Mis à jour le 13-09-2016 à 12h56
Tactique, mentalité et public : le nouveau technicien liégeois a déjà déposé sa carte de visite pour sa première rencontre à Sclessin. Prometteur pour la suite même si personne, à commencer par lui, ne veut s’emballer en bord de Meuse.
Teklak: "Le rôle de Belfodil était très intéressant"
En quatre jours, Aleksandar Jankovic n’allait bien entendu pas pouvoir mettre en place un nouveau schéma tactique. La mise en place en 4-2-3-1 était donc identique à celle de Yannick Ferrera, mais les intentions étaient, tout de même, bien différentes. "C’est vrai qu’il n’y avait pas de grandes différences; il ne fallait pas s’attendre à autre chose dans un si petit laps de temps" , note Alex Teklak. "J’ai bien aimé le comportement de la défense avec un alignement correct et de bonnes couvertures grâce, notamment, à un tout bon Konstantinos Laifis. Plusieurs joueurs qui se disaient à fond derrière l’entraîneur ont également signé d’excellentes prestations avec le nouveau coach, ce qui est quand même assez surprenant…"
Notre consultant pointe quelques nouveautés dans le jeu liégeois. "Prenez le rôle d’Adrien Trebel, par exemple. Lorsque ses défenseurs ont le ballon, il se décale légèrement sur un côté pour recevoir la balle et construire le jeu car il le fait en ayant déjà le regard tourné vers l’avant, ce qui lui permet d’avoir un temps d’avance. Cette construction permet, en même temps, à l’arrière latéral de monter d’un cran et à Jean-Luc Dompé d’exploiter l’espace libéré dans l’axe. Ce n’est pas nouveau; c’est ce qu’Emilio Ferrera me demandait à La Louvière il y a une dizaine d’années. Cela demande de l’éducation, mais c’est intéressant vu la très bonne qualité de passe du médian français."
Offensivement, le schéma a quelque peu changé avec un grand attaquant positionné en numéro dix et le feu follet en pointe. "Cela me rappelle le duo De Camargo-Mbokani au Standard ou Santini-Chevalier à Courtrai", dit-il. "Si le grand évolue un cran plus haut, cela permet aux deux défenseurs centraux d’avoir un repère et, surtout, le jeu de l’attaquant est beaucoup plus prévisible car il reste souvent entre les deux poteaux pour jouer son rôle de pivot. S’il évolue comme numéro dix, comme ce fut le cas, dimanche, avec Ishak Belfodil, il est dans une zone plus propice pour dévier le cuir , faire jouer les deux médians défensifs, sans oublier que ses concurrents dans cette zone du terrain sont régulièrement des éléments davantage à l’aise avec leurs pieds qu’avec leur tête. Cela a également permis à Benito Raman de plonger immédiatement dans les espaces et d’ennuyer beaucoup plus les deux arrières centraux. Et si l’un des deux défenseurs monte pour aller au duel avec Belfodil, cela ouvre des boulevards juste devant le gardien."
Sclessin vibre à nouveau !
Face à Genk, on a retrouvé l’ambiance des grands soirs dans l’enceinte liégeoise
Ces dernières semaines, voire même ces derniers mois, les chants qui résonnaient à Sclessin étaient ceux de la contestation. Las de voir une équipe en manque d’inspiration, les supporters rouchesn’hésitaient pas à faire entendre leur mécontentement. "Bougez vos c…" , scandaient-ils encore lors de la réception de Charleroi.
Les ambiances des grands soirs à Sclessin avaient un peu disparu en même temps que le beau jeu… Mais dimanche dernier, face à Genk, Sclessin a retrouvé des couleurs. Au sens propre d’abord avec un couloir menant au terrain qui a été redécoré comme en témoignait le tweet de Bruno Venanzi.
La direction liégeoise a ainsi placardé sur les murs du couloir de nombreux tifos réalisés par les fans dans le but de transcender les joueurs. "Quand on joue devant un tel public, on se doit de se donner à 200 %. C’est réellement notre douzième homme", précisait Ishak Belfodil, charmé par l’ambiance qui régnait dimanche dernier dans les travées de Sclessin.
Car oui, cela faisait des mois que l’enfer n’avait pas été en ébullition. Dès l’échauffement, on sentait que l’atmosphère avait changé. Comme si ce public était disposé à accorder une nouvelle chance pour le nouveau départ de ses idoles.
Sans doute galvanisés par le changement d’entraîneur, les fans rouches ont donné de la voix et Sclessin est redevenu, le temps de 90 minutes, le chaudron tant craint par les adversaires.
"Le coach nous insuffle sa mentalité"
C’est en ces termes qu’Aleksandar Jankovic préfaçait sa première sur le banc de Sclessin.
Le message du Serbe a visiblement trouvé écho dans le vestiaire liégeois qui semblait peu réceptif aux consignes de son prédécesseur. Dimanche soir, les Standardmenétaient en tout cas unanimes quant à l’apport de leur nouveau mentor. "Il est avant tout mental", affirme Ishak Belfodil, buteur pour son baptême du feu. "Le coach a imprimé sa marque dès le début. On voit que l’équipe a adhéré au discours surtout quand on voit le pressing exercé par le bloc. C’est ça, la patte du coach. Je ne sais pas comment c’était avant, mais on ne doit pas s’enflammer; il faut continuer à bosser."
Propos corroborés par Matthieu Dossevi qui, lui aussi, avait retrouvé de sa superbe. "Il essaie de mettre sa patte, sa mentalité. Il a mis le point sur la notion de bloc équipe. On devait apporter plus de densité et d’agressivité, cela s’est vu. Genk a éprouvé du mal à trouver des solutions." Selon Eyong Enoh, le leitmotiv d’Aleksandar Jankovic serait le jusqu’au-boutisme. "On ne peut rien lâcher. Il nous a dit que tout le monde aura sa chance, mais que dès qu’on la recevra, on a interdiction de lâcher."
Pour le médian, le travail de l’ancien Malinois a surtout été psychologique, même si les bienfaits étaient également visibles dans le contenu. "Dès son arrivée, il a essayé de nous insuffler sa mentalité en nous poussant au maximum de nos possibilités. On progressait déjà, mais il fallait en donner plus et le coach nous a amenés à ce niveau-là. J’espère qu’on va continuer à progresser."
Collins Fai et Orlando Sa, deux choix payants du Serbe, mettaient également son travail en exergue. "On a joué comme une famille dans laquelle tout le monde se bat pour l’autre. C’est ce que le coach a demandé. Il est proche des joueurs et nous demande de jouer chaque match comme si c’était une finale", assure le Portugais tandis que le Camerounais évoquait la rage de vaincre du Serbe. "Il nous a transmis son fighting spirit. Même si on ne joue que 10 minutes, on doit s’arracher pour le club."