Julian Alaphilippe après sa magnifique victoire : “Ce que j’ai réussi est juste grandiose”
Julian Alaphilippe visait l’étape et décroche aussi le maillot jaune.
- Publié le 08-07-2019 à 21h07
- Mis à jour le 09-07-2019 à 08h04
Julian Alaphilippe visait l’étape et décroche aussi le maillot jaune.
Une fois encore, Julian Alaphilippe nous a démontré pourquoi il occupe la première place du classement mondial depuis le printemps dernier.
Le Français a réussi ce qu’en cyclisme on nomme communément un ‘joli numéro’. Son tempérament de chien fou l’a conduit à se lancer dans une offensive dont il a fini par tirer double profit. “Je savais depuis longtemps et encore plus après l’avoir reconnue, il y a quelques jours avec mes équipiers, que cette étape me convenait vraiment”, avouait le nouveau maillot jaune. “Mais si je suis parti dans la côte de Mutigny, après avoir demandé à Dries (Devenyns) de mener à fond, c’est parce que je sentais que j’avais de bonnes jambes. Je voulais voir qui répondait, qui suivait ou non. Cela aurait été bien de se retrouver avec un petit groupe. J’ai été surpris de me retrouver seul ; j’ai poursuivi mon effort et au bas de la descente, j’ai entendu que j’avais trente, quarante secondes d’avance. Plus question de réfléchir et de se poser des questions, j’ai tout donné.”
Quelques minutes après son succès, alors qu’il était revenu au pied du podium où, en plus du bouquet l’attendait le maillot jaune, Julian Alaphilippe eut du mal à contenir son émotion. “Ce n’est pas qu’une victoire d’étape”, dit le coureur de Deceuninck-Quick Step qui avait gagné deux fois, l’an dernier, au Grand-Bornand et à Bagnères-de-Luchon. “Il faut du temps pour réaliser. J’entendais à l’oreillette que je pouvais gagner l’étape, puis on m’a aussi parlé du jaune, mais je ne me focalisais que sur la victoire du jour. Le maillot jaune, on l’a toujours en rêve dans un coin de sa tête. Je l’imaginais, j’ai été le chercher, c’est super. C’est juste grandiose ce que j’ai réussi mais je suis réaliste: ce sera compliqué de le garder. Ce n’est pas le but de le ramener à Paris, d’ailleurs.”
Le vainqueur des Strade Bianche, de Milan-Sanremo et de la Flèche wallonne est réaliste. “Je suis trop content”, dit celui qui a conquis son onzième succès de la saison.
En plus des trois classiques précitées, Alaphilippe a enlevé une étape (au moins) dans toutes les courses à étapes qu’il a disputées (Tour de San Juan, de Colombie, Tirreno, Pays Basque et Dauphiné) avant le Tour. “Je me sens survolté quand les gens m’encouragent. Avec ce maillot, ça va encore été plus important et cela me rend aussi heureux de leur donner du bonheur. Je sais que les prochains jours seront durs. J’ai reconnu les étapes des Vosges. Pour moi, la Planche des Belles Filles risque d’être indigeste, même si je ne grimpe pas mal. Si je le perds, j’aurai quand même eu ce bonheur. Porter le maillot jaune, on s’en souvient toute sa vie.”
Avec ce succès, le maillot à pois du Tour 2018 s’est enlevé beaucoup de pression, dès le début de l’épreuve. “C’est toujours difficile répondre présent quand on est attendu; je suis content et fier”, disait le successeur de Mike Teunissen, lequel avait définitivement abandonné l’idée de conserver son maillot jaune sur l’attaque d’Alaphilippe. “C’est la récompense de tout le travail que j’effectue depuis que je suis sur un vélo. C’est aussi le fruit de l’aide de mon équipe; tout le monde m’a supporté depuis qu’on a compris que l’étape me correspondait. J’ai fait une saison incroyable l’an passé déjà, mais celle-ci est encore plus grande. Je suis plus fort, je suis dans la forme de ma vie, bien dans ma tête et dans mon corps.”
Seule ombre au tableau pour le Français, la chute de son équipier danois Kasper Asgreen.
“J’ai appris qu’il était tombé”, disait-il. “J’espère qu’il va bien. C’est un gros travailleur; je lui dois aussi ce succès.”
Le deuxième du Tour des Flandres, qui, dans une descente, n’avait pu éviter un îlot directionnel, semblait en être quitte pour la peur et des contusions, même s’il se plaignait de maux de tête. Ce qui ne devrait pas l’empêcher de travailler dès ce mardi pour le maillot jaune mais aussi pour Elia Viviani, le sprinter de la formation de Lefevere, un des favoris de la 4e étape à Nancy qui pourrait bien prolonger l’euphorie dans le groupe belge avec lequel Julian Alaphilippe a prolongé il y a peu. “Je suis très content de ce choix, dit-il. J’ai réfléchi, mais j’ai refusé des propositions plus intéressantes financièrement ou avec des plans de carrière différents, mais je suis heureux d’être où je suis.”