Trek-Segafredo : les Américains aiment les pavés du nord
L’équipe américaine veut briller sur les pavés et à nouveau remporter des étapes sur les trois grands tours au menu de la saison 2023.
- Publié le 22-02-2023 à 08h16
- Mis à jour le 23-02-2023 à 18h38
L’équipe Trek-Segafredo ne possède pas les noms les plus ronflants du peloton mais a néanmoins réussi une belle année en 2022. Son plus beau succès reste sans conteste la victoire d’étape de Mads Pedersen à Saint-Etienne sur le Tour de France. En grande forme, le Danois a, par la suite, remporté trois étapes à la Vuelta ainsi que le classement par points. L’ancien champion du monde a montré la meilleure version de lui-même l’été dernier, à 26 ans, et s’il parvient à arriver dans les classiques avec cette condition, il ne devrait pas être loin des victoires.
Si on ajoute également la victoire d’étape de Giulio Ciccone sur le Giro, Trek-Segafredo est l’une des rares formations à avoir levé les bras sur les trois grands tours l’an dernier. Cela reste une prouesse pour une équipe qui ne possède pas un sprinteur du top 5 mondial ni un des grands leaders dans ses rangs. C’est ce qui la rend attractive ! Pour gagner sur les plus grandes épreuves, Cicconne, Mollema, Simmons et les autres doivent anticiper les attaques des grands favoris. Dans le même sens, Pedersen n’est jamais aussi redoutable qu’après une course difficile, ce qui oblige sa formation à durcir la course. Pour le plus grand plaisir des suiveurs.
En revanche, en 2022, la campagne des classiques n’avait pas été grandiose avec la 4e place de Jasper Stuyven sur Gand-Wevelgem comme meilleur résultat. Si le Louvaniste a également terminé dans le top 10 de Paris-Roubaix et du Circuit Het Nieuwsblad la saison dernière, la défunte saison n’était pas sa meilleure. Comme Pedersen, il aura une première partie de saison extrêmement chargée avec les classiques, le Giro et le Tour de France à son programme.
Le coureur à suivre : Quinn Simmons
2023 sera déjà la quatrième année professionnelle du prodige américain qui n’a encore que 21 ans. Dans la lignée de Remco Evenepoel, il avait été plongé très vite (trop vite diront certains) dans le grand bain. Mais tout le monde n’a pas le talent inné du coureur de Schepdael et Simmons a eu besoin de plus de temps pour s’adapter au haut niveau.
Après trois années pour trouver ses marques et apprendre, l’Américain estime lui-même qu’il est temps pour lui de glaner de beaux résultats. Avec un tempérament très offensif, Simmons est un véritable plaisir pour le téléspectateur. Toujours à l’attaque, notamment sur les courses par étapes qu’il dispute, l’Américain veut désormais récolter les fruits de son travail. Cette année, il veut briller sur l’ensemble des classiques du printemps, à commencer par les Strade Bianche qu’il avait terminées dans le top 10 l’an dernier.
Le transfert : Thibau Nys
En 2023, Trek-Segafredo n’a pas fait de folie sur le marché des transferts. Trois coureurs sont venus renforcer l’effectif : Natnael Tesfazion, compatriote de Biniam Girmay et qui s’était illustré sur le Giro l’an dernier, le Tchèque Matthias Vacek qui se trouvait sans équipe suite à la suspension de la formation Gazprom-Rusvelo et le jeune Belge Thibau Nys. Le fils de Sven possède davantage de références en cyclo-cross où il vient de décrocher le titre mondial chez les espoirs, mais il a tellement de qualités qu’il peut performer également sur la route.
Nys passe bien les bosses et son sprint redoutable est une arme en plus. C’est de cette manière qu’il a pu conquérir le championnat d’Europe espoir en Italie en 2021 alors qu’il était l’un des plus jeunes participants. Comme il vient de faire un hiver entier dans les labourés, Thibau Nys aura certainement besoin d’un temps d’adaptation pour sa première année professionnelle sur la route. Il ne devrait d’ailleurs pas disputer de grande classique durant ce printemps et se contentera de (petites) courses à étapes, comme le Tour de Belgique ou le Tour de Wallonie, tout au long de la saison.
L’avis de la rédaction
Avec ses moyens, Trek-Segafredo parvient à rester une équipe stable du WorldTour. Avec Pedersen et Stuyven en leaders sur les classiques, accompagnés notamment de Simmons, Theuns ou Skujins, l’équipe américaine peut ambitionner de bons résultats durant ce printemps. À condition que les leaders prestent à leur niveau, ce qui n’était pas le cas la saison dernière. Sur la dernière Vuelta, Mads Pedersen a (re) découvert qu’il pouvait être très rapide au sprint, surtout après les courses difficiles. C’est une arme supplémentaire pour le Danois qui semble s’être débarrassé de l’embêtante étiquette de “champion du monde au rabais” qui lui collait à la peau depuis son titre à Harrogate.
La progression de Quinn Simmons est linéaire ces dernières années et il ne serait pas étonnant qu’il remporte sa première classique cette année.
Dans les grands tours, Trek ne s’encombre pas d’un leader pour le classement général, préférant gagner des étapes. Que ce soit avec les coureurs de classiques ou les grimpeurs Mollema, Ciccone ou Lopez. Le Néerlandais est comme le bon vin. Il ne semble pas sentir le poids des ans sur ses épaules. L’Italien et l’Espagnol ont compris qu’ils ne devaient pas s’obstiner à pourchasser un top 10 dans les grands tours et favoriseront les échappées. Malin, Ciccone doit pouvoir jouer la gagner sur plusieurs étapes au Giro et de la Vuelta.