Le chef-d’œuvre de De Gendt
Le coureur de chez Soudal-Lotto s’est offert sa deuxième victoire d’étape sur le Tour au bout d’une échappée de 200 kilomètres
- Publié le 13-07-2019 à 21h34
- Mis à jour le 13-07-2019 à 21h52
Le coureur de chez Soudal-Lotto s’est offert sa deuxième victoire d’étape sur le Tour au bout d’une échappée de 200 kilomètres
Le label deviendra sous peu une authentique marque déposée. Habitué des raids au long cours et des succès en solitaire (10 de ses 15 victoires chez les pros), Thomas De Gendt a accompli son plus beau chef-d’œuvre samedi dans les rues de Saint-Etienne. En concluant victorieusement une échappée de deux cents kilomètres, alors que la bataille pour le maillot jaune battait pourtant son plein juste derrière lui, le coureur de Semmerzake a condensé en une journée tout ce qui fait de lui un coureur si atypique, un champion hors norme. Déjà vainqueur au sommet des prestigieux Stelvio (Giro 2012) ou Ventoux (Tour 2016), le coureur de chez Soudal-Lotto accordait pourtant une autre dimension à son numéro dans le Forez. “C’est assurément la plus belle victoire de ma carrière, jugeait ainsi cet ancien étudiant en… cycles. Cela a été une bataille de près de cinq heures pour résister au peloton.”
Souvent marqué au cuissard par les équipes de sprinters depuis le début de ce Tour de France, De Gendt avait tenté une première fois sa chance jeudi sur la route de la Planche des Belles Filles où il avait buté sur l’infâme col des Chevrères (3,5km à 9,5 %). Ce samedi, ce méticuleux analyste des livres de route n’avait pas manqué de noter que le profil du jour lui convenait à merveille à ses qualités.
“Avec un tel enchaînement de côtes (NdlR : sept officiellement répertoriées), il est toujours compliqué pour un peloton de mener une véritable chasse, éclairait celui qui ne compte des succès que sur des épreuves par étapes. Quand je monte une bosse à 400 watts, je sais que la meute ne peut pas avaler celle-ci à un rythme beaucoup plus élevé. Cela s’est à nouveau vérifié. J’ai eu la chance que notre échappée soit constituée exclusivement d’hommes forts. Terpstra, King et De Marchi, c’est du solide.”
À septante kilomètres de l’arrivée, l’Anversois installé dans les Ardennes flamandes se délesta cependant de deux de ses compagnons pour ne plus poursuivre sa route qu’avec le seul coureur de chez CCC. “Notre avantage a alors à nouveau gonflé et j’ai compris à cet instant que la victoire d’étape était réellement jouable. J’ai décidé d’attaquer De Marchi dans la dernière bosse car je n’étais pas sûr de mon sprint et ai donc préféré m’isoler en tête.”
Restait encore à résister au retour d’Alaphilippe et Pinot, sortis eux aussi dans la côte de la Jaillère.
“Dans ce genre de moment, il ne faut penser à rien d’autre qu’à donner le meilleur de soi-même. Si on se met à douter, c’est pratiquement l’échec assuré… Je tente plutôt de me concentrer sur le fait que si je vais au bout, mon Tour sera déjà réussi et que je pourrai presque rentrer chez moi… (rires) L’ambiance est excellente dans l’équipe depuis le début d’un Tour où nous sommes acteurs de la course. Nous allons maintenant tenter d’aider notre sprinter Caleb Ewan à décrocher un premier succès sur le Tour, accompagner Tim Wellens dans sa défense du maillot à pois (NdlR : un classement de la montagne dont De Gendt occupe le deuxième rang)… et encore tenter notre chance sur les étapes vallonnées qui nous conviennent !”