Valverde, nouveau champion du monde: "C’est un magnifique cadeau"
À 38 ans bien sonnés, Alejandro Valverde a fini par décrocher le maillot arc-en-ciel qui s’était jusqu’ici toujours refusé à lui
- Publié le 01-10-2018 à 06h44
- Mis à jour le 01-10-2018 à 06h45
À 38 ans bien sonnés, Alejandro Valverde a fini par décrocher le maillot arc-en-ciel qui s’était jusqu’ici toujours refusé à lui C’est avec un hurlement de bonheur qu’Alejandro Valverde a franchi la ligne d’arrivée du Mondial avant de tomber dans les bras de son soigneur puis, durant les minutes qui suivirent sa victoire libératrice, de ses équipiers, de tout le personnel de l’équipe nationale et, bien sûr, de sa famille. Son épouse et ses deux plus jeunes enfants, coiffés d’une casquette de l’Espagne et vêtus d’un petit maillot arc-en-ciel, étaient à Innsbruck. "Ma fille Natalia fête son 4e anniversaire aujourd’hui, elle ne l’oubliera pas" , souriait le nouveau champion. "Moi-même, je n’y crois pas, cela faisait tellement longtemps que je courais après ce titre et, enfin, je finis par le décrocher."
Pour le Murcian, qui avait échoué tant de fois, il s’agit tout à la fois d’une délivrance, à plus de 38 ans, et du couronnement d’une carrière loin d’être finie.
"C’est la victoire que j’attendais", disait-il. "Maintenant que je sais que je ne gagnerai pas le Tour de France, c’était mon plus grand rêve, le voici concrétisé. J’avais déjà été très ému par le passé, en plusieurs occasions, mais cette fois c’est le summum. Enfin, je suis champion après six médailles. Je suis super content, vraiment très fier. J’avais connu le bonheur de voir un équipier champion (NdlR : Astarloa en 2003, Freire en 2004), maintenant, c’est mon tour. "
Le nouveau porteur du maillot arc-en-ciel, félicité sur le podium par son prédécesseur Peter Sagan, éliminé dès avant le début de la finale ("Peter m’a dit qu’il était heureux pour moi, mais que, l’an prochain, il essayerait de reprendre le maillot" , souriait Valverde), sait combien il doit à son équipe. Toute la sélection espagnole a travaillé unie autour un seul homme.
"Nous avons été réunis dans un camp d’entraînement en Sierra Nevada ", expliqua Valverde. "On a bien travaillé et, aujourd’hui, mes équipiers m’ont superbement aidé. Je veux tous les remercier. Dans la finale, c’était à moi de conclure et d’assumer mes responsabilités."
Au fil des réponses de celui qui retrouve la place de n° 1 mondial en décrochant le titre arc-en-ciel, on comprend réellement combien l’Espagnol vient d’enlever un poids de ses épaules en devenant, enfin, champion du monde.
"J’ai entendu plusieurs anciens champions, comme Bettini, Freire ou Museeuw (NdlR : tous présents au Tyrol cette semaine à l’invitation des organisateurs), dire avant la course que je mériterais d’être champion un jour, ça m’a flatté", souriait encore Alejandro Valverde. "Maintenant, je suis avec eux, dans la galerie des grands champions. Cette semaine, d’ailleurs, lors d’un entraînement, nous les avions rencontrés, ils roulaient aussi, nous avions échangé quelques mots, j’y avais vu un signe du destin."
Le roi des classiques ardennaises sait ce qu’il doit à ses équipiers et ses proches.
"J’étais relax ces derniers jours", disait-il encore. "Quand j’ai franchi la ligne, j’ai pensé : Enfin ! J’ai tellement attendu. J’ai pensé ensuite à tous ceux qui m’ont aidé, qui m’ont supporté depuis mes débuts, mes proches, mes équipiers, ma famille. J’étais venu en Autriche pour gagner, mais je savais qu’en étant un des favoris ce serait plus dur encore. Mais, heureusement, tout s’est parfaitement déroulé pour moi."
Même lorsque Tom Dumoulin est revenu dans la finale, l’Espagnol n’a jamais paniqué.
"Je me suis dit qu’un de nous quatre n’aurait pas de médaille, mais que ce ne serait pas moi", poursuivit Valverde. "Il a essayé de me surprendre, mais j’avais anticipé. Après, plus personne n’a voulu passer, j’ai donc continué devant, alors que j’aurais préféré être deuxième ou troisième. J’ai maintenu un rythme élevé. Je savais que je ne devais pas faire de faute, que je n’avais pas droit à l’erreur. J’ai lancé à plus de deux cents mètres pour un sprint long et j’ai gagné !"
La saison du nouveau champion n’est pas encore finie. "J’irai sans doute montrer le maillot arc-en-ciel au Tour de Lombardie" , dit encore Alejandro Valverde avant d’être interrogé sur une autre échéance, les Jeux Olympiques de Tokyo. "On verra, 2020, c’est loin. Depuis ma lourde chute au Tour l’an dernier, tout ce qui vient est du bonus. J’aurais pu devoir arrêter et me voici champion. C’est un magnifique cadeau."