Les cinq raisons d’un mariage réussi entre Gilbert et Quick-Step
Le Wallon semble pleinement épanoui au sein de sa nouvelle équipe
- Publié le 04-04-2017 à 08h44
- Mis à jour le 04-04-2017 à 11h03
Le Wallon semble pleinement épanoui au sein de sa nouvelle équipe "La clé de cette victoire, c’est sans doute ma décision de rejoindre Quick Step Floors cette saison." Lâchée dans la foulée de son succès sur le Tour des Flandres, la phrase de Philippe Gilbert souligne la réussite d’un mariage unissant deux âmes sœurs. Ne dit-on pas que qui se ressemble s’assemble ?
La volonté commune de travailler ensemble
Si la démarche n’est pas coutumière pour un champion de son rang, Philippe Gilbert n’a pas hésité à empoigner son téléphone l’été dernier pour proposer, lui-même, ses services à Patrick Lefevere. "Je lui avais alors répondu que je n’avais pas le budget, mais il m’a fait une offre que je ne pouvais pas refuser", a expliqué le Flandrien cet hiver. En acceptant un contrat d’un an bien moins rémunérateur (mais avec des bonus de victoire) que la proposition émanant de la formation continentale pro Fortuneo-Vital Concept (contrat de trois ans), le champion de Belgique a su envoyer un signal fort à Lefevere. "Et quand il m’a promis de remporter à nouveau une grande classique en 2017 en me regardant dans les yeux, l’affaire était pour moi conclue", sourit encore le CEO de l’équipe Quick Step Floors qui avait déjà tenté à plusieurs reprises d’attirer un coureur dont il suivait l’évolution depuis plus de quinze ans et la catégorie juniors.
Un ADN belge
Même si Philippe Gilbert n’a jamais émis la moindre critique à l’égard d’une équipe BMC qu’il assure avoir quittée "en bons termes et avec laquelle il a vécu de très bons moments", le métal dont est fait le Liégeois ne s’est jamais totalement fondu dans le moule très américain de l’équipe BMC. Que ce soit sur le plan de la communication, de l’entraînement ou de l’approche plus globale du métier, le Liégeois a trouvé chez Quick Step un cadre plus propice à son épanouissement professionnel et personnel. Car bien qu’elle soit très internationale, la formation de Patrick Lefevere conserve un réel ADN belge.
À l’écoute de ses envies
"Je savais depuis des mois que je serai au départ de ce Ronde . Cela faisait partie du deal avec Patrick (Lefevere) et j’ai pu travailler dans cette perspective dès cet hiver."Si, lors des cinq saisons que le Liégeois a passées au sein de la formation américano-suisse, le staff de chez BMC lui imposait parfois certains choix de programme incongrus ou refusait de le faire cohabiter avec Van Avermaet sur le Ronde, le manager flandrien a compris qu’il serait bien plus productif d’écouter les envies du champion de Belgique. Lefevere a décelé, dès les premières négociations, sa faim de flandriennes. Un discours qui a eu le pouvoir d’éveiller la curiosité du boss de la formation belge. Et si le programme du Liégeois pour les prochaines semaines n’est toujours pas définitivement arrêté (lire page précédente), c’est aussi car l’écoute participera aux choix.
Pour eux, seule la victoire est importante
Si le classement WorldTour (qui récompense désormais les soixante premiers de chaque épreuve) a bouleversé le déroulement de certaines courses et engagé certains dans de savants calculs d’apothicaires pour la conquête de ces précieuses unités, une seule chose compte pour Patrick Lefevere et Philippe Gilbert : la victoire. Bien plus que la place de son équipe au ranking cher à l’UCI, c’est au nombre de succès glanés par ses hommes que le manager flandrien s’intéresse en fin de saison. Et si le nombre de points WorldTour définit aujourd’hui en grande partie la grille tarifaire du peloton, Philippe Gilbert se plaît, quant à lui, à répéter que seul le palmarès reste au soir de la carrière d’un coureur.
Une même vision du vélo
Le panache et le goût de l’offensive constituent deux des points cardinaux de la vision du cyclisme commune à l’équipe Quick Step Floors et à Philippe Gilbert. "Nous sommes toujours acteurs des courses au départ desquelles nous nous alignons, juge ainsi le Liégeois. Lors des Trois Jours de La Panne, j’ai épinglé une belle étape et le classement général final, mais nous avons aussi travaillé le jeudi matin pour favoriser la victoire au sprint de Marcel Kittel. Cela requiert une grosse dose de boulot mais il est bien plus agréable d’aborder les épreuves comme cela. Nous sommes toujours animés d’un but précis et d’une réelle envie de gagner." Une philosophie que Patrick Lefevere aime appeler le winning mode.
De quoi son avenir sera fait ?
Philippe Gilbert pourrait obtenir les dividendes de son excellent début de saison, ponctué par le succès au Ronde, sous la forme d’un nouveau contrat. Le Liégeois n’est, en effet, engagé avec l’équipe Quick Step Floors que jusqu’au 31 décembre prochain. Pour une bonne raison : l’avenir de la formation de Patrick Lefevere n’est pas (encore) assuré au-delà de cette date et encore moins le budget dont elle pourrait disposer si elle continue. Le manager flandrien négocie avec différents candidats sponsors. Ce lundi, un conseil d’administration de l’équipe se tenait d’ailleurs à ce propos. Tant que des réponses ne sont pas apportées, le Wallon, ni aucun de ses équipiers d’ailleurs, ne prolongera avec l’équipe belge. Lefevere a demandé aux agents de ses coureurs de patienter jusqu’après les classiques printanières et lui-même annonce qu’il veut des réponses pour le départ du Tour de France, début juillet. On sait que Gilbert aimerait encore courir deux ou trois ans et que le prochain contrat qu’il négociera, désormais en position de force, devrait donc courir sur cette durée. Autre certitude, le champion de Belgique et vainqueur du Tour des Flandres aimerait rester prioritairement au sein de son équipe actuelle où il a manifestement trouvé ses marques. Si celle-ci poursuit sa route, Philippe Gilbert y restera donc pour les deux saisons à venir au moins.