Arnaud De Lie a retrouvé la confiance et la motivation : “J’ai toujours envie d’aller au Tour de France”
Après avoir retrouvé la victoire à la Famenne Ardenne Classic, Arnaud De Lie espère continuer sur sa lancée lors de son week-end en France.
- Publié le 03-05-2024 à 17h24
- Mis à jour le 03-05-2024 à 18h51
On peut quasiment lire en lui comme dans un livre ouvert. Après sa victoire à la Famenne Ardenne Classic, sa première en 2024, Arnaud De Lie a retrouvé le sourire sur son visage (amaigri et affûté). Il a également retrouvé la confiance, la motivation…. et son sens de l’humour, qu’il avait (un peu) perdu lors des semaines compliquées qu’il a vécues durant le printemps. Mais le Taureau de Lescheret semble avoir tourné la page et aborde son week-end français – avec le Grand Prix du Morbihan ce samedi et le Tro Bro Leon dimanche – avec détermination.
Arnaud, maintenant que cette période est derrière vous, comment avez-vous vécu vos 35 jours sans compétition entre Gand-Wevelgem et la Famenne Ardenne Classic ?
”Après l’E3 et Gand-Wevelgem, j’ai constaté que je récupérerais très mal. Deux ou trois jours après les courses, j’avais toujours mal aux jambes. Mentalement, c’était difficile à vivre car ce n’est pas comme quand on se casse la clavicule, où on sait où est le souci. Ici, je ne savais pas. Et quand j’ai appris que j’avais la maladie de Lyme, j’ai d’abord eu un peu peur, car on sait que cela peut être une maladie grave. Mais quand le docteur m’a expliqué qu’une dizaine de jours d’antibiotiques suffiraient pour que tout rentre dans l’ordre, j’ai vraiment été soulagé.”
Comment s’est passée votre reprise, après la cure d’antibiotique ?
”J’ai repris progressivement avec un seul objectif : retrouver du plaisir. Puis je suis parti à Nice durant cinq jours pour faire un petit stage, en solitaire. Avec du soleil… et un peu de grêlons (rires). À ce moment, il était important pour moi de prendre du plaisir, tout seul. Et au fil des jours, je l’ai retrouvé. Là-bas, j’ai également croisé d’autres coureurs, comme mon ancien équipier Caleb Ewan. Tout cela m’a fait du bien, dans une ambiance très différente de Lescheret, où je croise uniquement des chevreuils et des sangliers (sourire).”
Le soutien de votre équipe a également été important ?
”Très. Je suis un vrai team player et c’est important pour moi d’avoir une super relation avec l’équipe. Quand Lennert (Van Eetvelt) et Maxime (Van Gils) ont remporté des courses, cela m’a fait très plaisir, car j’ai pu constater que l’équipe tournait sans moi, d’une part, et qu’elle me soutenait, d’autre part. Et sur la Famenne Ardenne Classic, Van Gils voulait vraiment me faire gagner. À la fin de la course, alors que j’étais à bloc, c’est lui qui m’a motivé : il m’a dit 'hey Arnaud, retrouve ta confiance !'. Et au final, j’ai gagné et il a fait troisième. Trois jours plus tard, j’étais vraiment très content de le voir gagner à Francfort, au terme d’un sprint phénoménal.”
Van Gils m'a dit : hey, Arnaud, retrouve ta confiance!
Vos prochains objectifs arrivent ce week-end : entre le GP du Morbihan et le Tro Bro Leon, lequel voulez-vous vraiment gagner ?
”Je dirais le Tro Bro Leon, comme j’ai eu la chance de remporter le GP du Morbihan l’année dernière. C’est une course spéciale. Une classique. Elle est très difficile et il faut savoir manier le vélo. J’aime bien ça. L’an dernier, j’avais fini 2e car j’avais peut-être… trop envie de gagner, avec l’euphorie de la victoire de la veille. Mais Nizzolo avait mieux géré le final que moi.”
Entre le GP du Morbihan et le Tro Bro Leon, je choisis le Tro Bro Leon
Il y a aussi l’attrait du fameux cochon promis au vainqueur…
”Stéphane Heulot, notre CEO, m’a appris à l’instant qu’il serait… en chocolat. C’est moins intéressant ! J’ai demandé à mon tonton de venir avec une petite caisse, au cas où. Si j’ai l’opportunité de l’avoir, ce serait pas mal.”
On imagine que vous ne vous priverez pas non plus pour doubler la mise sur le GP du Morbihan, ce samedi ?
”Non, ce sera l’objectif. Je prends toujours le départ d’une course avec l’envie de la gagner. Mais c’est une course de côte qui est difficile. Je sais qu’il faudra être dans un très bon jour pour l’emporter.”
Et par la suite, quel sera votre programme ?
”On a établi un planning jusqu’au Circuit de Wallonie (le 9 mai). On veut prendre course par course, voir comment la condition remonte. Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte avant de se mettre autour de la table et de discuter de la suite.”
Cela veut dire que votre participation au Tour de France, qui est prévue depuis l’hiver dernier, n’est pas certaine ?
”J’ai très envie d’y aller. L’équipe aussi. On fera tout pour y aller. Mais je ne vais pas m’avancer maintenant en disant que j’y serai à 100 %. Je veux d’abord retrouver de bonnes sensations pour y aller. Et ce sera normalement via le Tour de Suisse, début juin. C’est une course qui sourit souvent aux sprinteurs-puncheurs, comme Sagan, qui est le recordman de victoires d’étapes (18). Et en plus, il y a de beaux paysages, de belles fermes, et de belles vaches (rires).”