Federer, l’expert de Miami
Le Suisse a profité de la blessure de John Isner pour survoler la finale.
- Publié le 01-04-2019 à 08h15
- Mis à jour le 01-04-2019 à 08h33
Le Suisse a profité de la blessure de John Isner pour survoler la finale. On ne sait plus quels superlatifs utiliser pour qualifier ses exploits. En remportant, hier, le Masters 1 000 de Miami, Roger Federer, 37 ans, a porté à 101 le nombre de ses victoires sur le circuit ATP. Et à le voir tout guilleret s’amuser sur les courts, on se dit qu’il pourrait finalement bien battre un jour le légendaire record de titres (109) détenu par Jimmy Connors !
Le champion suisse aurait sûrement aimé un scénario différent pour cette finale floridienne. C’est en effet face à un John Isner très diminué qu’il a remporté la finale en deux petits sets (6-1, 6-4) et à peine une heure de jeu. Déjà très dominateur dans la première manche, où il a survolé les débats, Federer a bénéficié, au milieu de la deuxième manche, de la blessure de son rival, touché à la jambe gauche après une mauvaise glissade. L’Américain refusa courageusement de jeter l’éponge mais, incapable de tenir l’échange, il capitula quasiment sans combattre. "Ce sont des situations étranges. On a en face de soi un joueur qui ne peut réellement défendre ses chances et on doit, malgré tout, essayer de gagner les points. Heureusement, j’ai désormais de l’expérience et j’ai géré au mieux le momentum" confia le Bâlois, partagé entre bonheur et compassion.
Federer disputait, hier, sa cinquantième finale d’un Masters 1 000. Encore un record ! Il compte désormais 28 succès dans la catégorie et se rapproche donc de Rafael Nadal (33 titres) et de Novak Djokovic (32). "Lorsqu’il se disputait à Key Biscayne, j’adorais déjà ce tournoi. Et j’ai aussi beaucoup apprécié, cette année, le nouveau stade. Je suis venu en famille, avec ma femme et mes enfants. Et l’ambiance était super sympa" ajouta l’ancien numéro un mondial, visiblement ravi de son séjour sous les palmiers.
Tenant du titre, John Isner aurait aimé offrir, ce dimanche, une plus grande résistance. Mais le géant américain était visiblement au bout du rouleau. Vainqueur à l’arraché de tous ses précédents matchs (le plus souvent au tie-break), il n’avait plus, en finale, les ressources mentales et physiques pour défier le maître. On le comprit dès son premier jeu de service, qu’il perdit nonchalamment. Il s’accrocha au début de la deuxième manche, s’appuyant sur sa force de frappe au service, mais sa blessure anéantit, d’un coup, ses dernières ambitions.
"C’est dommage de ne pas pouvoir défendre ses chances en finale. Mais c’est le tennis. J’ai essayé de poursuivre mais, à la fin, c’était vraiment très douloureux", s’excusa le vétéran américain. Pour ce quatrième titre à Miami, Federer n’a finalement été inquiété qu’au premier tour par le Roumain Radu Albot, le seul à lui avoir volé un set.
Pour le reste, il a déroulé, dominant à la fois les jeunes loups du circuit (le Russe Andrei Medvedev et le Canadien Denis Shapovalov) et les vieux renards (le Sud-Africain Kevin Anderson et l’Américain John Isner). Pas mal comme tableau de chasse !
Désormais, il va se préparer pour les deux tournois de terre battue qu’il a inscrit à son programme : le Masters 1000 de Madrid et, bien sûr, Roland-Garros. On avait parlé, un moment, d’une sorte de tournée d’adieu, sans grands enjeux sportifs. Porté par sa forme actuelle, quelque chose dit que Federer prendra le défi très au sérieux.