Les Red Lions champions du monde: merci pour ces moments magiques
Ils l’avaient dit, ils l’ont fait. Chapeau bas pour nos hockeyeurs nationaux.
- Publié le 17-12-2018 à 06h44
- Mis à jour le 17-12-2018 à 08h44
Ils l’avaient dit, ils l’ont fait. Chapeau bas pour nos hockeyeurs nationaux. Alors là, merci, les Red Lions.
Merci de nous avoir fait rêver jusqu’au bout et fait en sorte que le rêve ne se transforme pas en cauchemar.
Merci pour votre humilité, votre disponibilité, votre intelligence de jeu, votre travail - car il est certain que l’on n’arrive pas à votre niveau sans une somme colossale de travail. Physique, d’abord. D’analyse, ensuite.
Merci d’avoir été une bande de copains qui avait un rêve et l’a réalisé jusqu’au bout. Malgré toutes les contrariétés dont vous avez été victimes.
Un joueur blessé. Un joueur gravement malade. Un joueur qui perd son père deux jours avant de lui offrir un titre de champion du monde. À chaque fois, les trous ont été tellement bien comblés qu’on ne les a même pas remarqués.
Merci de vous être entraînés pendant des années, à l’aube, d’avoir sacrifié vos loisirs, une bonne partie de votre vie sociale, vos vacances ; d’avoir étalé vos études, tout en restant vous-mêmes.
Merci de montrer l’exemple à vos collègues du football qui, eux, sont grassement payés pour ne pas décrocher les mêmes résultats que vous. Eux aussi ont une génération dorée, mais elle se limite à des accessits.
Merci d’avoir été attentifs jusqu’au bout, alors que vous pensiez de bonne foi avoir gagné la Coupe du monde, et qu’une faute de pied avait été détectée par un adversaire observateur.
Merci de vous être immédiatement reconcentrés et d’avoir été chercher cette Coupe du monde, définitivement cette fois, une minute plus tard.
Merci pour le joli spectacle que vous nous avez proposé, qui a tenu en haleine même ceux qui ne savaient pas, jusqu’il y a peu, que le hockey se jouait à onze. Enfin, onze à la fois. Parce qu’il faut être dix-huit, ou même vingt comme on l’a vu, pour parer à toute éventualité.
Merci d’avoir toujours gardé entre vous une ambiance dont vous pouvez être fiers, d’avoir porté bien haut les valeurs du hockey, au nombre desquelles le pognon-roi n’a pas droit de cité.
Merci pour les nombreuses heures passées à prendre des photos, à respecter le dress-code même si ce n’est pas votre tasse de thé, à répondre aux questions qui manquent peut-être parfois de variété, merci pour les heures passées dans un avion, suivies d’autres à récupérer du jetlag.
Merci pour toutes les précautions que vous avez prises pour ne pas tomber malades dans un pays sanitairement dangereux comme l’Inde, merci d’avoir fermé votre bouche en prenant votre douche, alors que vous aviez peut-être envie de chanter. D’avoir mangé du poulet et du riz pendant trois semaines, parce qu’on ne sait jamais, n’est-ce pas. Bref, d’avoir mis de côté votre confort personnel pour multiplier vos chances d’arriver au but.
Merci pour vos larmes, si touchantes, au moment d’évoquer le décès de Pierre après avoir réalisé un match canon à sa mémoire.
Merci pour votre esprit de corps, merci aux défenseurs d’être montés en ligne pour créer le surnombre, et aux attaquants d’être revenus défendre pour soulager la pression adverse.
Merci de ne pas vous être engueulés, de ne jamais avoir baissé les bras, car vous savez que c’est indispensable à la conquête du Graal que vous vous étiez fixé.
Merci à votre staff pour les nombreuses heures passées à décortiquer des vidéos, à élaborer des tactiques, à suivre de près l’évolution physique des joueurs, à retaper les petits bobos, à suggérer des tactiques gagnantes.
Merci enfin d’y avoir cru jusqu’au bout, avec la foi qui soulève des montagnes.
L’avenir vous appartient, c’est évident. Après Bhubaneswar, il y aura Wilrijk. Et encore après, Tokyo.
Plus jamais personne ne pourra vous traiter de losers, de "génération juste pas" et autres formules toutes faites qui sont chères aux amateurs de sport en chambre.
L’exploit que vous venez de réaliser est magnifique et vous pourrez encore le raconter au coin du feu à vos petits-enfants incrédules.
Continuez de nous faire rêver.