20 ans après, que deviennent-ils ? (2/6) : Marcus Grönholm, le dernier des Finlandais volants
Le retraité d’Espoo a décroché son 2e titre il y a vingt ans au volant d’une Peugeot 206.
- Publié le 10-01-2022 à 18h41
- Mis à jour le 17-01-2022 à 15h46
On se souvient de notre première interview avec lui comme si c’était hier, dans un café de Charleroi à la veille du Bianchi Rally disputé sur une Toyota Corolla achevant sa course dans un poteau.
On avait été séduit par cet échalas de 1,91m aux allures nonchalantes. Il nous avait expliqué avoir décidé qu’il deviendrait pilote de rallye à l’âge de 13 ans quand son père Ulf s’était tué en tests après avoir percuté de nuit un chasse-neige. Sa Fiat 131 Abarth s’était embrasée et le pauvre n’en était pas sorti vivant.
"Je réalise son rêve. Je serai champion du monde", nous avait-il confié.
Et deux ans plus tard, dès sa première saison complète, il décrochait, à 32 ans, son premier titre mondial. Il remit cela deux saisons plus tard, toujours en compagnie de son beau-frère Timo Rautiainen aux commandes d’’une Peugeot 206 WRC, devant Petter Solberg et Carlos Sainz.
Marcus Grönholm, c’était le talent à l’état pur. Un mec simple, travailleur, pas politique pour un sou, tout le contraire des stars compliquées de l’époque. C’est cela qui avait plu à Corrado Provera.
Hélas, sa carrière au sommet fut assez courte (152 participations en WRC, 30 victoires et 61 podiums), entraîné dans le déclin avec une 307 complètement ratée. Il eut l’occasion de rebondir deux années chez Ford où il croisa le fer avec la nouvelle référence Sébastien Loeb avant de tirer sa révérence.
À ce jour, le grand blond qui n’a jamais bénéficié du soutien financier du grand mentor Timo Joukhi reste le dernier représentant d’une fabuleuse génération de Finlandais champions du monde.
Son successeur se nomme peut-être Kalle Rovanpera, fils de son ancien équipier.
Marcus n’a jamais, lui, poussé réellement ses trois enfants à la compétition. Son aîné Niclas a disputé quelques rallyes, mais fait surtout du rallycross dans le team familial GRX.
Après sa carrière de pro, Grönholm s’est reconverti en rallycross avant de se blesser aux X-Games de Las Vegas. Il s’est alors retiré pour se consacrer à sa famille dans la propriété d’Espoo avec son épouse Teresa, une hôtesse Finair.
Il a participé au développement de la VW devenue championne du monde et s'est offert en Suède un retour en Toyota WRC pour ses 51 ans. "Je n'étais plus du tout dans le coup, j'ai commis pas mal d'erreurs et j'ai donc décidé de raccrocher définitivement", a avoué cet homme aussi humble que décontracté. "Place aux jeunes. J'ai promis à la maison que je ne disputerais plus de courses."
En 2020, il effectuait pourtant quelques apparitions aux commandes d'une Ford Fiesta électrique en WRX. "J'ai vite retrouvé des bonnes sensations même si je ne suis pas un fan de l'électrique. Mais c'est le futur. Ce sera plus pour Niclas que pour moi. J'essaie de lui donner encore quelques conseils. Même si la technologie a bien changé en vingt ans. Et ce sera d'autant plus vrai cette année en WRC avec les nouvelles voitures hybrides."