Webber: "La F1 ne me manque pas"
Mark Webber est la nouvelle star du WEC. L'Australien ne compte pas revenir dans le paddock tout de suite.
- Publié le 02-05-2014 à 21h09
- Mis à jour le 03-05-2014 à 17h53
Même s’il n’est pas le seul pilote ex-F1 en Championnat du Monde d’Endurance, Mark Webber est incontestablement la nouvelle star de la discipline. Lui qui pensait être un peu plus tranquille n’a jamais été autant sollicité par les médias et les fans qui n’avaient, il est vrai, pas l’occasion de l’approcher jadis d’aussi près. "Je me disais que l’endurance allait être plus relax, mais je n’arrête pas", sourit-il, épanoui. "Il me semble que j’ai pas mal de supporters ici. Peut-être est-ce dû à mon fameux dépassement sur Alonso au pied de l’Eau Rouge il y a quelques années. J’ai l’impression de même signer plus d’autographes que l’an dernier." Et il le fait réellement de bon cœur. Car l’Australien est un vrai mec sympa. "J’aime bien la Belgique, Spa, ces conditions changeantes, la pluie, le brouillard. Il règne ici une atmosphère particulière. Cela m’avait déjà marqué en 1996 lors de mes débuts en Formule Ford. Souvent, le GP de F1 tombait en même temps que mon anniversaire. Alors ma maman venait me rejoindre. Elle aussi aime bien vos forêts."
Même si les sensations sont différentes avec son nouveau prototype Porsche, le plaisir de piloter reste le même : "J’ai mis sept ou huit tours à retrouver d’autres repères de freinage. Mais après, quel pied !"
Pour la course, il ne songe pas trop à rééditer son podium de Silverstone : "On a eu un peu de chance pour nos débuts mais on termine tout de même à deux tours. Peut-être qu’ici, l’écart en temps sera plus faible mais qu’on ne sera pas dans le Top 3. La compétition est très rude et le niveau de technologie aussi très élevé. Notre objectif principal bien sûr est Le Mans. Notre proto a peu d’appui dans cette optique. Maintenant, 24 Heures, c’est vraiment très long. On s’entraîne mais on n’a pas encore réussi à couvrir cette distance sans souci."
Impossible de parler avec Mark Webber sans évoquer son ancien monde, la F1 : "Elle ne me manque pas. Je suis heureux ici. L’endurance, c’est différent, plus un sport d’équipe. Ici, c’est plus la marque qui gagne que le pilote. En F1, c’est nous les stars, pas les voitures. Ma nouvelle vie me convient. Maintenant, je peux boire un peu plus de bières et manger du cake. C’était le bon timing pour moi. Une proposition de Porsche se refuse difficilement. Je n’ai vraiment aucun regret."
Surtout en voyant la nouvelle formule V6 Turbo ? "Avec les V8, on était cinq ans en retard, maintenant ils sont cinq ans en avance. Il faut laisser un peu de temps à la nouvelle réglementation."
La course à l’économie ? "La F1 veut sauver la planète en réduisant la consommation mais six ou sept pilotes viennent en jet privé…"
Quant à la bande sonore… "Chaque année en passant dans le tunnel à Monaco, je me disais qu’un jour, quand j’aurais fini ma carrière en GP, j’irais voir les F1 passer là. Cela devait être étourdissant. Mais maintenant, pas de chance, elles ne font plus de bruit."
Au contraire de son compatriote et successeur Daniel Ricciardo : "Je ne suis pas surpris du tout par ce qu’il fait. Il est jeune, doué et saisit l’opportunité qui lui est donnée."
Entendre son ancienne équipe demander à deux reprises à Sebastian Vettel de laisser passer son équipier plus rapide doit avoir amusé Webber. "Question suivante. Je n’ai plus envie de parler de cela…"
Non, la F1 ne lui manque vraiment pas.
Olivier de Wilde