Contre-braquage: "Il manque un génie technique chez Ferrari"
Depuis le début de la saison, Ferrari est dans le dur. Tentative d'explication avec notre spécialiste.
- Publié le 29-04-2014 à 17h26
- Mis à jour le 29-04-2014 à 17h29
Si Fernando Alonso se débrouille mieux que son équipier Kimi Raikkonen en ce tout début de saison, est-ce à dire que l’Espagnol dispose à ses côtés de génies technique et créatif façon Brawn et Newey qui, constamment, tirent Mercedes et Red Bull vers le haut ? Clairement, la réponse est non. A contrario, lorsque Raikkonen débarqua chez Ferrari en 2007, il devint immédiatement champion du monde avec les stars techniques.
À la fin de sa troisième année de contrat en 2009, dédit à l’appui, il dut dégager et laisser la place à… Alonso. L’Espagnol rejoignit Maranello avec un capital sympathie et confiance exceptionnel. Pour la Scuderia, pas de doute, un autre Schumacher, également double champion du monde chez Renault au préalable, venait de prendre possession des lieux. Lui aussi avait grandi avec Briatore et volait maintenant de ses propres ailes. Seuls soucis, et ils étaient de taille, Jean Todt avait quitté les Rouges en deux fois pour rejoindre la FIA. Il était encore directeur sportif en 2007, l’année du… dernier titre. Rory Byrne et Ross Brawn, sans doute le plus brillant concepteur de la F1 moderne et le meilleur directeur technique, ne sont plus les dieux de Modène lorsqu’Alonso fait son entrée. Byrne, qui a conçu toutes les F1 avec lesquelles Schumacher est devenu champion du monde chez Benetton et Ferrari, travaille à mi-temps pour Ferrari depuis dix ans. Il ne s’implique plus autant, même si la Ferrari 2014 a subi son influence.
Fin 2007, Ross Brawn a aussi changé d’air, passant brièvement chez Honda, puis créant son écurie en 2009. En moins d’une saison, il devint champion du monde. Et maintenant, chez Mercedes, le titre est évidemment au bout du chemin. Adrian Newey, autre cas du même acabit, a été designer en chef chez Williams de 1991 à 1997 (neuf titres pilotes et constructeurs), puis chez McLaren où, en 1998 et 1999, Mika Hakkinen devint champion du monde. Enfin, son travail prodigieux chez Red Bull a permis à Sebastian Vettel de remporter quatre titres d’affilée. Sans ingénieur de grand talent, point de salut. Voilà pourquoi, en principe, Fernando Alonso loupera le titre…