Conte et le Real Madrid: pourquoi c’est compliqué
Annoncée comme acquise, l’arrivée de l’Italien au Real est compromise. Au point de relancer l’hypothèse d’un intérim prolongé de Solari et celle, moins réaliste, de l’arrivée de Martinez…
- Publié le 29-10-2018 à 22h41
- Mis à jour le 30-10-2018 à 09h26
Annoncée comme acquise, l’arrivée de l’Italien au Real est compromise. Au point de relancer l’hypothèse d’un intérim prolongé de Solari et celle, moins réaliste, de l’arrivée de Martinez…
Comme si de rien n’était ou presque. Au lendemain de la déroute lors du clasico à Barcelone, Julen Lopetegui, lunettes de soleil sur le nez, a dirigé hier une séance d’entraînement très légère à l’avant-veille du déplacement à Melilla qui a essentiellement concerné ceux qui n’avaient pas ou peu joué en Catalogne.
Ce qui n’a pas empêché le conseil d’administration, plus tard dans la journée, de se séparer officiellement du technicien basque qui devient donc le plus éphémère entraîneur du Real Madrid depuis Camacho qui avait démissionné dès septembre lors de la saison 2004-2005. Le communiqué de la maison madrilène indique que "cette décision, adoptée avec le plus haut sens des responsabilités, a pour objectif de changer la dynamique de l’équipe première alors que tous les objectifs de la saison restent atteignables. Il sera remplacé provisoirement par Santiago Solari, qui dirigera l’équipe première à partir de ce mardi."
Après avoir essayé la méthode douce pour succéder à Zinédine Zidane et ses trois Ligues des Champions, Florentino Pérez était décidé à trancher dans le vif et a opté pour une approche plus autoritaire.
Dans un monde idéal, le dirigeant aurait même aimé faire revenir José Mourinho. Ce qui paraît impossible vu que le Portugais est sous contrat avec Manchester United et que l’hypothèse d’un come-back s’est très vite heurtée aux cadres du vestiaire et notamment à Sergio Ramos et Marcelo.
Le marché étant limité, la priorité s’est vite nommée Antonio Conte. Comme le Special One, l’Italien est réputé pour son intransigeance mais aussi sa rigueur tactique. Tout en ayant un avantage de taille : il apparaît comme le seul technicien de classe mondiale actuellement libre de tout contrat.
Dans l’air depuis une grosse semaine, son arrivée semblait même acquise. Sauf que tout s’est compliqué. En raison notamment de la défiance du groupe, à commencer par Sergio Ramos.
Habile politique , le défenseur a lancé après le clasico que "le respect se gagne, il ne s’impose pas. La gestion du vestiaire est plus importante que les connaissances techniques d’un entraîneur".
Une jolie pierre dans le jardin d’un technicien réputé autoritaire et déposé par le capitaine madrilène qui n’a pas eu de bons échos venant de ses coéquipiers en sélection (Morata, Alonso, Pedro, Fabregas et Azpilicueta) qui n’ont pas forcément gardé un bon souvenir de leur collaboration avec l’ancien milieu.
De quoi sérieusement refroidir Conte qui, selon plusieurs médias espagnols, aurait même décidé ne pas rejoindre un club qui l’avait déjà courtisé cet été…
Face à cette situation, le Real devrait jouer la montre et privilégier la promotion interne en nommant provisoirement Santiago Solari.
À la tête de la Castilla où il a succédé à Zinédine Zidane en janvier 2016, l’Argentin aurait dû faire partie du staff du Français qui avait refusé à l’époque.
L’ancien milieu bénéficierait d’une sorte de période d’essai qui comprendrait le match en Coupe à Melilla puis la réception de Valladolid en championnat, le déplacement à Plzen en Ligue des Champions puis celui au Celta Vigo en Liga.
Ce qui n’empêche pas les dirigeants de penser à une autre éventualité qui mène à Roberto Martinez dont le nom a resurgi ces dernières heures.
Le sélectionneur des Diables a ses partisans dans le microcosme madrilène, à commencer par Jorge Valdano, l’ancien directeur sportif, mais son profil doublement proche de celui de Lopetegui au niveau de sa personnalité mais aussi de sa situation contractuelle fait réfléchir. D’autant que l’Union belge fera valoir ses droits vu la cote du Catalan.