Pourquoi Charleroi veut jouer son rôle d’arbitre dans la course au maintien : “J’ai un pari avec les joueurs et je veux qu’on aille au bout”
Malgré son maintien assuré, Charleroi compte bien jouer son rôle d’arbitre dans la course au maintien.
- Publié le 04-05-2024 à 09h01
Même si ce n’est pas leur unique problème, les Eupenois peuvent se rassurer. S’ils descendent en Challenger Pro League, ça ne devrait pas être à cause des Carolos. Après leur maintien acquis suite à leur double confrontation face aux Pandas, on aurait pu penser que le Sporting décompresse au plus grand bonheur du RWDM et de Courtrai, ses deux derniers adversaires.
”On doit tout faire pour être un arbitre sérieux dans cette compétition qui est horrible, réfute Mehdi Bayat. J’ai un pari avec les joueurs et je veux qu’on aille au bout de celui-ci.” Dès le sauvetage acté, le dirigeant pensait dans la zone mixte du Kerhweg à ce que son équipe ne se croit pas déjà en vacances deux semaines à l’avance. Avec la perspective d’une récompense (financière ?) s’ils alignent encore deux succès.
Au niveau des joueurs, le fait que certains titulaires sous De Mil ne l’étaient pas auparavant lors de l’ère Mazzù entretient leur motivation. “Moi, comme je n’ai pas joué beaucoup de matchs cette année, ce serait tout bon si je pouvais me montrer sur les deux dernières rencontres, assure Bernier qui estime que l’équipe va pouvoir jouer plus libéré”.
Reste à voir si ce dernier aspect leur permettra de continuer à bien jouer au football comme ils l’ont fait depuis le début des playdowns lorsqu’ils étaient stressés. En face, personne ne s’attend en tout cas à recevoir des cadeaux comme l’a confirmé Yannick Ferrera même s’il aurait été bien sûr illogique qu’il affirme l’inverse devant la presse. “Ce sera onze joueurs contre onze autres qui vont donner leur vie. Tout le monde joue pour sa famille, l’argent et l’honneur. Je n’attends aucun cadeau de la part de Charleroi. Il ne compte pas en faire et on n’en attend pas. Ce sera un combat, comme à l’aller, duquel il faudra essayer de sortir vainqueur.”
Sauf que le technicien molenbeekois doit être soulagé dans un coin de sa tête que les Sambriens soient sauvés. Inconsciemment, les hommes de De Mil pourraient être moins impliqués. Il faudra attendre ce samedi pour voir si le fait d’avoir déjà gagné les Relégations Playoffs n’annihile pas toute motivation chez les Hennuyers.
Toujours est-il que dans les faits, le matricule 22 met tout en place pour remporter la rencontre de samedi au point que l’entraîneur va reconduire son 11 de base excepté Zorgane, blessé. “Je souhaite aligner l’équipe la plus compétitive, avec les joueurs qui méritent de commencer le match. Je ne vais pas changer tout pour donner des minutes à certains joueurs, ce n’est pas ma philosophie”, assure De Mil. Au sein du vestiaire, cette décision sera-t-elle comprise par tout le monde ? On pense à Ilaimaharitra, Marcq et Morioka qui auraient espéré terminer leur chapitre avec les Zèbres sur le terrain d’autant plus avec l’assurance pour le club de rester en D1A même si le premier cité devrait reprendre son brassard de capitaine en l’absence de Zorgane alors que le Français n’est même pas dans les 18. “Il n’y aura pas de traitement de faveur sous prétexte que ce sont leurs dernières minutes”, poursuit le coach.
Il n’y aura pas de traitement de faveur pour les anciens sous prétexte que ce sont leurs dernières minutes.
Connu pour son appétence à lancer des jeunes, on aurait également pu penser que les 180 dernières minutes sans enjeu de l’exercice 2023-2024 soient propices pour De Mil à donner du temps de jeu à Mehdi Boukamir, Monticelli, voire Amine Boukamir, que le coach apprécie fortement en privé au point de l’avoir repris dans le groupe ce samedi. Tout en gardant une colonne vertébrale solide de titulaires confirmés afin de jouer le jeu. Il n’en est rien tout du moins pas tant qu’il y a encore un enjeu pour les trois autres équipes de cette mini-compétition qui se dispute la place de barragiste.
Certainement encore échaudé par l’affaire Westerlo - Genk du mois dernier, le T1 carolo veut d’autant plus jouer le coup à fond jusqu’au bout. Pour que ses détracteurs ne puissent rien lui reprocher.