Copieux programme pour le Standard: MPH mise sur la rotation avec l’Europa League en tête
Michel Preud’homme planche sur le copieux programme qui se profile.
- Publié le 22-08-2019 à 08h03
- Mis à jour le 22-08-2019 à 08h14
Michel Preud’homme planche sur le copieux programme qui se profile. "J’essaie d’avoir le plus possible de joueurs prêts pour le début du mois de septembre. C’est pour cela que je donne un peu de temps de jeu à plusieurs joueurs."
En révélant ce procédé au sortir de la victoire contre Mouscron, Michel Preud’homme n’a pas caché que son équipe était toujours en phase de préparation, avec l’intention sous-jacente d’atteindre un rythme de croisière d’ici quelques semaines.
Car avec l’Europa League et la Coupe de Belgique, sans compter les matchs internationaux, le calendrier liégeois va considérablement se densifier à partir du mois prochain.
Il s’annonce même démentiel entre fin septembre et début novembre. S’enchaîneront à ce moment des chocs contre Charleroi, l’Antwerp, Genk, le FC Bruges et La Gantoise. Le tout entrecoupé de joutes européennes.
Afin d’aborder au mieux cette première période charnière de la saison, le technicien a opté pour un morcellement du temps de jeu. Que ce soit dans son onze de base ou dans les remplacements opérés, le coach liégeois a déjà accordé sa confiance à pas mal de noms différents.
Pourtant, s’il a beau avoir utilisé 18 joueurs depuis l’entrée en lice au Cercle de Bruges (voir tableau), l’entraîneur des Rouches est loin d’être celui procédant à la rotation la plus importante. Seuls ses homologues de Courtrai, Mouscron et Charleroi ont aligné moins de joueurs. Tout l’inverse d’Anderlecht, où ce ne sont pas moins de 23 hommes qui ont déjà emmagasiné des minutes. Un record en D1A (voir tableau).
La philosophie prônée en ce début de saison au Standard tient dans les blessures des uns et des autres. Aussi, et surtout, dans la volonté de garder une majorité de joueurs concernés et affûtés, tant physiquement que mentalement.
À Sclessin, quatre Liégeois affichent le temps de jeu maximal : Arnaud Bodart, Nicolas Gavory, Samuel Bastien et Renaud Emond. Soit un par ligne. Pour le reste, ils sont 14 à se partager les places sur le terrain. Essentiellement en défense centrale et sur les ailes, postes où la rotation se veut la plus marquée.
Pour ce qui est de la charnière centrale, elle est surtout due aux aléas rencontrés depuis… la fin de la saison passée et la blessure au genou droit de Zinho Vanheusden. En son absence, et alors que le Diablotin est entré dans l’ultime phase de sa revalidation la semaine dernière, les candidats pour le suppléer sont nombreux. Trois défenseurs ont déjà joué à son poste : Milos Kosanovic, Noë Dussenne et Merveille Bokadi.
"Preud’homme cherche encore la meilleure solution", analyse Thomas Chatelle. "Il semble clair qu’une fois que Vanheusden sera de retour, la paire Laifis-Vanheusden sera alignée."
Dans l’attente du retour à 100 % du Limbourgeois, le départ du Serbe à Al-Jazira devrait permettre d’y voir plus clair dans cette hiérarchie. Pour notre consultant, c’est à l’ex-Hurlu que reviendra le privilège d’assister le Chypriote en attendant Vanheusden.
"Je suis certain que si Dussenne avait convaincu au Stayen, il aurait joué contre Mouscron." Mais les circonstances atypiques de la rencontre en ont décidé autrement.
Un cran plus haut, les flancs ont également connu pas mal de chamboulements. Depuis le déplacement inaugural au Cercle Bruges, cinq hommes les ont déjà occupés : Maxime Lestienne, Aleksandar Boljevic, Mehdi Carcela, Anthony Limbombe et Paul-José Mpoku.
À ce niveau, l’explication est plurielle. Il y a d’abord eu le retour tardif de Mpoku après la Can. Puis la polyvalence des hommes pouvant jouer dans ce registre. La nécessité enfin de les faire souffler vu la dépense d’énergie qu’implique leur rôle, fait de multiples courses et d’un pressing incessant quand le ballon circule dans les pieds adverses.
"Cette rotation se fait donc dans une optique de gestion d’effectif", pointe Thomas Chatelle. "Mais on voit que des garçons comme Lestienne et Amallah ont pratiquement tout joué. Ce sont les deux pions auxquels MPh ne touche pas quand ils sont en forme, car ils donnent de la sécurité."
S’ils ont été épargnés par la rotation, Gojko Cimirot, Samuel Bastien et Renaud Emond doivent, eux aussi, s’attendre à pouvoir souffler à un moment ou un autre. Les deux médians parce que, même s’ils incarnent la philosophie Preud’homme et prestent bien, il y a des solutions de rechange à leurs places, personnifiées par Bokadi et Amallah, qui pourrait être amené à reculer d’un cran à l’avenir.
Le capitaine Emond parce qu’il se dépense sans compter, et le retour attendu des blessés Felipe Avenatti et Obbi Oulare pourrait lui faire du bien en même temps qu’il offrirait des alternatives à son coach.
Ce dernier ne s’en est d’ailleurs pas caché : il envisage de poursuivre dans cette optique de rotation.
"Fai aura peut-être son match [contre Courtrai]", déclarait-il dimanche dernier. "C’est comme cela que je vais fonctionner."
Vu les prestations et les résultats, il n’y a pas de quoi changer de fusil d’épaule dans le chef de Michel Preud’homme, qui compte bien jouer crânement sa chance sur les trois fronts.