Sébastien Pocognoli avant les PO1: "Je sais que je suis important pour l’équipe"
Sébastien Pocognoli revient sur la saison dernière et nous parle de sa blessure.
- Publié le 27-03-2019 à 06h49
- Mis à jour le 27-03-2019 à 09h25
Sébastien Pocognoli revient sur la saison dernière et nous parle de sa blessure.
De retour de blessure après son opération de la hanche, Sébastien Pocognoli est prêt à aider son Standard lors des playoffs 1.
Sébastien, revenons sur la saison dernière, comment l’avez-vous vécue ?
"On a souffert en équipe au début. J’avais beaucoup de responsabilités et c’est avec plaisir que je les ai prises mais ce n’était pas facile, au quotidien, de prester au top niveau. Peu de joueurs auraient relevé le défi la saison dernière."
En PO1, vous n’avez disputé que trois matchs.
"Ce n’était pas facile à vivre. Oui, j’étais impliqué dans la vie du groupe mais c’est certain que je ne l’ai pas pris aisément. J’ai du respect pour le coach qui était en place mais, sur ce point-là, j’étais déçu et cela ne changera pas même si j’ai gardé de bons souvenirs de cette saison."
On sait que vous avez organisé énormément d’activités pour souder ce groupe.
"Mais pas uniquement. Je devais également servir de liant entre le groupe, la direction et le staff. Il a fallu faire beaucoup de réunions et aussi comprendre ce que les joueurs ont vécu durant deux saisons de PO2. J’ai essayé d’orienter le groupe par rapport à ce que le président voulait faire et changer l’état d’esprit, avoir celui d’un grand club."
Actuellement, vous ne comptabilisez que 611 minutes de temps de jeu. Est-ce la saison la plus compliquée de votre carrière ?
"Ma blessure à la hanche y est pour beaucoup. L’opération était nécessaire. Depuis mon retour au club, j’ai un problème de mobilité dans ma hanche droite. Le contexte du début de saison dernière n’était pas facile et en même temps, je sentais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans mon jeu, dans ma réactivité. Je sais que je n’ai pas toujours atteint mon niveau la saison dernière mais, sans chercher d’excuse, ce problème a pesé dans la balance. Je me réjouis de voir comment mon corps va réagir maintenant."
Quand on est blessé, qu’un autre prend le brassard, on a peur de tomber dans l’oubli ?
"Non car je n’ai pas l’habitude de me mettre dans la lumière. J’essaie d’être moi-même sans être extravagant. Je regardais le groupe avec de la hauteur. Même si je ne jouais pas, j’étais toujours présent aux matchs et aux entraînements. J’analysais souvent ce qui se passait. J’ai senti que le groupe se relâchait un peu après la victoire contre Anderlecht et j’en ai parlé. J’ai un bon ressenti du vestiaire donc, tomber dans l’oubli, ce n’est pas mon souci car je sais que je suis important pour l’équipe."
Quelles sont vos attentes pour ces PO1 ?
"Je n’espère rien et j’attends d’être prêt à 100 % pour le moment où le coach fera appel à moi. Je sais que je peux apporter quelque chose au groupe si je suis fit. J’ai repris ce lundi sans appréhension et douleur."
Vous devez tout de même faire face à une solide concurrence avec Laifis.
"Il a fait de superbes matchs et ce n’était pas facile car il s’épanouissait dans l’axe. À partir du moment où il est performant, c’est à moi de prouver aux entraînements que je peux le concurrencer. Le coach est loyal, si je fais le maximum et que je peux être performant, je recevrai encore ma chance. Je ne revendique rien après ma blessure mais je veux répondre présent si on a besoin de moi."
Paul-José Mpoku a bien pris la relève au niveau du capitanat ?
"Porter ce brassard n’est pas toujours chose aisée, de surcroît quand on est liégeois. Il y a une attente et une pression qu’un étranger ne va peut-être pas ressentir. Polo et moi avons deux personnalités différentes. Je suis introverti et lui plus extraverti. Parfois, je lui dis de se calmer un peu car c’est, à certains moments, trop. Il est encore jeune et il écoute ce qu’on lui dit. Polo fait partie des quatre capitaines et il remplit bien son rôle."
“Je me retrouve dans le travail du coach”
Le capitaine liégeois est heureux de travailler avec le duo MPH-Ferrera. S’il garde un souvenir contrasté de la saison dernière, Sébastien Pocognoli se dit par contre ravi du travail accompli cette saison par le nouveau staff technique emmené par Michel Preud’homme. “C’est la première fois que je travaille avec lui et je me retrouve dans sa façon de fonctionner. Il est très professionnel et analytique. Il aime prévoir ce qui va se passer durant un match et avoir un coup d’avance. Il me fait penser à Van Gaal, ils ont la même approche.” Les méthodes du duo MPH-Ferrera ont pourtant été difficiles à assimiler par quelques Liégeois. “Pour atteindre un certain niveau, il faut passer par là”, assure Pocognoli. “C’était peut-être difficile pour certains mais, le jour où ils vont franchir un cap, ils se diront que c’était nécessaire. De par mon rôle, je dois aussi faire comprendre aux garçons que c’est important de passer par là et, à l’inverse, de donner aussi au staff le ressenti du groupe.”
Le capitaine liégeois a donc parfois dû arrondir les angles. “On dit souvent d’Emilio qu’il est dur et froid mais moi, je comprends ce qu’il veut faire et c’est important de le faire comprendre à ceux pour qui ce n’est pas le cas car cela va les aider à grandir.”
“On doit plus avoir une mentalité de soldat”
Pour Sébastien Pocognoli, le Standard est encore trop dans la réaction. Après avoir fait rêver ses supporters en 2011 et 2018, le Standard va à nouveau entamer cette dixième édition des PO1 dans le rôle de l’outsider. La présence de Michel Preud’homme sur le banc liégeois renforce davantage le sentiment d’attente autour du club liégeois. Sébastien, après 2011 et 2018, peut-on dire que le Standard est un vrai club de playoffs ?
“Oui même si j’ai envie que le Standard devienne un club stable et qui ne réagit pas qu’à l’émotion. Réaliser trois bons matchs et lâcher du lest au 4e, ce n’est pas une façon agréable de travailler. Je sens que, depuis l’arrivée du nouveau staff, on travaille énormément pour arriver à cette stabilité. Le coach fonctionne comme ça; il est très analytique. Je suis certain qu’il n’était pas satisfait après le match contre Waasland-Beveren.”
Une nouvelle fois, on attendra du Standard qu’il fasse le spectacle durant cette mini-compétition.
“Cela me fait rire aussi. Quand ça ne va pas, tout le monde regarde le Standard et dans pareille situation, on attend de nous qu’on fasse quelque chose. Mais c’est très positif car le jour où ça ne sera plus le cas, cela voudra dire qu’on ne fait plus parler de nous. Que ce soit blanc ou noir, il y a toujours quelque chose à dire sur le Standard. Nous, de notre côté, on travaille calmement et la saison prochaine sera celle de la confirmation tandis qu’on verra bien ce qui se passera cette saison.”
Comment expliquez-vous ce double visage domicile-extérieur du Standard ?
“Si ces clubs qui nous donnent favoris analysent un peu nos résultats, ils verront que ce n’est pas le cas car nos stats face à ces cinq autres équipes des PO1 ne sont pas bonnes. C’est à nous d’être plus performants contre ces formations et on fera les comptes en fin de saison. C’est bien la preuve qu’on n’est pas le candidat numéro 1 au titre, même si tout est possible.”
Excepté Bruges, personne n’ose réellement parler de titre, avec sept points qui séparent le leader du 6e. Ce n’est pas le bal des hypocrites ?
“Non. Si je suis à la place de Genk, aujourd’hui, oui, je dis que nous sommes candidats au titre et on va essayer de gérer la pression car, quand on est le chassé, on a plus de pression. Bruges est également favori car les Blauw en Zwart ont l’expérience des PO1, le groupe n’a quasiment pas changé depuis deux à trois saisons, ils sont à maturité. Gand est dans la même position que nous la saison dernière avec cette finale de Coupe tandis qu’Anderlecht peut réaliser de bonnes choses car ils ont un bon noyau tout comme l’Antwerp.”
Vous débutez par l’Antwerp, la seule équipe que vous n’êtes pas parvenus à battre. Êtes-vous surpris par la présence du Matricule 1 en PO1 ?
“L’Antwerp n’est pas l’invité surprise car les Anversois travaillent bien depuis la saison dernière. Il ne faut pas oublier qu’ils ont loupé de peu l’accession aux PO1 il y a un an. Ils sont plus matures aujourd’hui et ont bien assimilé les demandes de leur coach. Ils sont à leur place.”
Quelle sera la clé du match de vendredi ?
“Chez eux, on avait bien répondu à leur impact physique. Il faudra donc réaliser la même prestation en termes de self-control et d’agressivité, pas comme à domicile où on s’est fait retourner sur le terrain. Cette rencontre avait été bénéfique pour nous car elle nous a permis de prendre conscience de ce qu’il ne fallait pas faire.”
Quelle est la force du Standard ?
“Cet esprit de révolte. On est souvent dans la révolte. Le coach nous a dit en début de saison qu’on était un groupe de guérilla qui est toujours dans la rébellion. On l’a vu contre Waasland-Beveren. Ce match résume bien ce qu’est notre groupe. Quand on est touché à vif, on arrive à réagir mais il faudrait davantage avoir cette mentalité de soldat.”