Tout est à reconstruire sur le plan sportif au Club Bruges : “L’absence de Mannaert ne m’a pas aidé”, admet Ronny Deila après son C4
Les Blauw en Zwart se donnent le temps pour trouver le successeur du Norvégien, pour qui “il n’y a pas d’amertume”.
- Publié le 19-03-2024 à 06h46
- Mis à jour le 19-03-2024 à 09h41
En tout cas, les joueurs n’ont pas dû procéder à un vote pour savoir s’ils voulaient ou non que Ronny Deila continue de les guider. “Chacun doit jouer son rôle, a expliqué Bob Madou, le nouveau CEO du Club Bruges. Nous, les dirigeants, devons prendre de telles décisions. Les joueurs doivent jouer.”
La communication, les changements, les résultats…
Bien que Casper Nielsen ait déclaré publiquement qu’il souhaitait qu’il reste entraîneur des Blauw en Zwart, le Norvégien a finalement reçu son C4 ce lundi matin. Comme ses adjoints Efrain Juarez et Kristof Aelbrecht. Deila lui-même s’y attendait après la défaite contre Saint-Trond ce dimanche. “Au bout du compte, la philosophie du club et la mienne étaient trop éloignées l’une de l’autre, a-t-il révélé. Dans cette situation, c’est difficile de continuer. C’est sûr, j’aurais pu faire mieux. Mais il y avait aussi de bonnes choses. J’ai pu faire une différence. Pour les joueurs, l’équipe et le club. La trêve internationale aurait pu nous donner un boost. Il ne me reste plus qu’à souhaiter le meilleur au club, au staff et à l’effectif. Il n’y a pas d’amertume. Je reste le supporter numéro 1.”
Ce qui a contribué à son licenciement ? Sa communication laconique n’a pas aidé, son entêtement non plus. Parfois ses choix tactiques ont interpellé, comme les changements qu’il a effectués lors du dernier Topper, quand Anderlecht l’a emporté sur le fil grâce à Luis Vazquez et Nilson Angulo, ou à l’Antwerp. Mais, surtout, les résultats n’ont jamais été à la hauteur. “Ils ont été insuffisants, a analysé Madou. Avec ce noyau, tu ne peux pas te retrouver à 20 points de l’Union. Sur la scène européenne, c’était bien, on ne peut pas le nier. Mais au niveau du contenu footballistique, ce n’était pas assez. L’ADN (du club) était méconnaissable.”
Avec ce noyau, tu ne peux pas te retrouver à 20 points de l'Union.
Atteindre les quarts de finale de la Conference League n’excuse en aucun cas ce bilan de 51 points sur 90 lors de la phase classique. En championnat, Deila a pris moins de points par match en moyenne que Carl Hoefkens. Le public ne s’y retrouvait pas non plus. Les dernières semaines, les “Deila buiten” ont bercé les tribunes brugeoises. “Je comprenais aussi la grogne des supporters, avoue Madou. Ils connaissent le foot. S’ils veulent voir un jeu dominant et énergique, ils peuvent être indulgents si les points ne suivent pas. Mais il n’y avait pas de constance. Nous avons effectué beaucoup d’analyse. Il n’y avait pas d’évolution.”
Le nom de Geraerts sur la table
Que Nicky Hayen, qui assurera l’intérim jusqu’en fin de saison, soit le huitième coach en l’espace de 30 mois à s’asseoir sur le banc en dit long sur la constante métamorphose au Jan Breydel. “Il va de soi qu’il y a une part de responsabilité chez les joueurs et le club, mais aussi chez le coach du coup, confie Madou. Nous estimons qu’il y a suffisamment de qualités pour faire mieux.”
Sans compter qu’il faut encore trouver un directeur technique. Vincent Mannaert, le CEO sortant, n’est même plus présent au club quotidiennement. “Son absence ne m’a pas aidé, avoue Deila. C’est lui qui m’a recruté. Je lui faisais confiance. Sans lui, il y avait moins de savoir-faire sportif. Je devais endosser davantage de responsabilités, ce qui n’était pas évident. Vincent était un pion essentiel au sein du club. Il était le lien entre le sportif et le reste. Il m’a manqué.”
Les Blauw en Zwart se donnent donc le temps pour trouver l’homme de la situation. “Nous cherchons un nouveau T1 pour la saison prochaine”, confirme Madou.
Karel Geraerts a été sondé. L’ancien coach de l’Union SG est sous contrat à Schalke où la situation reste difficile. Le club historique de Gelsenkirchen pointe à la 14e place en D2 allemande, à deux points de la zone rouge. “Explorer le marché : c’est ça notre job, a répondu Madou à la question de savoir si le nom de Geraerts était sur la table. Nous sommes à la mi-mars. L’avantage est le timing. Nous avons le temps pour engager les bonnes personnes. Je ne vais rien dire à propos de qui nous intéresse. Mais aussi bien pour le directeur technique que pour le coach, nous visons le meilleur.”