Rémy Riou: "Je ne veux pas revivre une saison comme celle-ci"
L’avenir de Rémy Riou est lié à celui de Nicolas Penneteau.
- Publié le 19-04-2019 à 06h50
- Mis à jour le 19-04-2019 à 12h13
L’avenir de Rémy Riou est lié à celui de Nicolas Penneteau. Transféré à la mi-août 2018 du club turc d’Alanyaspor où il se trouvait dans une impasse pour pallier une éventuelle fin de carrière de Nicolas Penneteau, blessé au dos, l’expérimenté Rémy Riou (31 ans, ancien capitaine du FC Nantes, 183 matchs de Ligue 1) n’a que très rarement eu la chance de montrer ses qualités (3 rencontres de championnat et une en Coupe) cette saison. Les raisons ? Le retour en forme de son compatriote qui reste dans l’esprit de Felice Mazzù le n° 1 dans la hiérarchie des gardiens.
Rémy Riou, comment vivez-vous cette saison où vous jouez très peu ?
"Très mal. Parce que j’étais venu pour jouer. Les circonstances ont fait que j’ai très peu joué. J’étais venu à Charleroi pour me relancer après une saison compliquée en Turquie. Je pense que je possède les qualités pour défendre les buts du Sporting. C’est un peu difficile pour moi de vivre une telle situation."
C’est quand même différent de la saison dernière en Turquie ?
"Oui car à Alanyaspor cela a été compliqué car j’ai vécu une grosse injustice. Il y avait un gardien numéro 1 turc qui était proche de la direction. Ce que j’ai appris après ma signature. Je suis donc venu à Charleroi pour me relancer mais manque de chance, je ne joue pas. Cela fait deux saisons où je ne joue pas trop. J’essaie de me tenir prêt. Je pense être sérieux à l’entraînement pour pouvoir jouer si l’occasion se présente. Après il y a des choix qui sont faits sur lesquels je n’ai aucune influence."
Mais vous considérez qu’il y a aussi une injustice à Charleroi ?
"Non, pas du tout. À Charleroi ce n’est pas la même chose. Nico est revenu de blessure, ce qui n’était pas prévu. Il fait des bons matchs, il est sérieux et mérite de jouer. Il y a moins de frustration que la saison dernière où c’était flagrant que les choix n’étaient pas sportifs. Je prends mon mal en patience et je travaille."
Y a-t-il eu une maldonne par rapport au projet qui vous a été présenté avant votre signature pour deux saisons ?
"On m’a dit que c’était très mal engagé pour Nico par rapport à ses ennuis de santé (NdlR : hernie discale). Et finalement il revient dans le coup quasiment en même temps que j’arrive. Donc le discours était clair que si Nico revenait il y aurait une concurrence normale mais théoriquement Nico ne devait pas revenir si tôt."
Tout le monde a été un peu surpris du retour de Nico…
"Oui, les avis médicaux semblaient clairs. C’est pour cela que Mehdi a cherché un numéro 1 pour venir à Charleroi et pas un gardien lambda. Mais les événements de la vie ont fait que cela s’est mal goupillé pour moi."
Après, le coach devait aussi faire un choix entre vous et Nico ?
"Je peux difficilement donner un avis objectif là-dessus. Nico fait ses matchs et on connaît ses qualités, c’est un grand pro qui n’a pas grand-chose à se reprocher. Il possède aussi un gros passé dans le club. La concurrence est là et l’entraîneur fait ses choix en fonction de ce qu’il ressent et pense."
Comment faites-vous pour garder votre motivation ?
"On se fait violence. Et j’ai assez d’expérience pour gérer cette situation et rester sérieux. Je ne pense pas avoir des choses à me reprocher sur les séances d’entraînement où je fais le job. Quand on a fait appel à moi, j’ai fait mes matchs. C’est difficile de travailler dans l’ombre mais on se tient prêt. Je tente de rester en forme au cas où on m’appelle."
À 31 ans, on vit cela d’une manière différente que si on avait 22-23 ans ?
"Je n’ai jamais très bien vécu d’être deuxième gardien car je suis un compétiteur et que je fais du foot pour jouer des matchs. S’entraîner pour ne pas avoir le plaisir du week-end, c’est compliqué. C’est mon métier, c’est ma passion. Mais on relativise, ce n’est que du football."
Comment envisagez-vous l’avenir ? Est-ce qu’il dépend de celui de Nico qui est en fin de contrat mais qui pourrait resigner ?
"Oui, un peu. On est lié car il n’y a qu’un poste sur le terrain. Il faut faire des choix. Je ne compte pas revivre une saison comme celle-ci. Parce que je n’ai pas envie de cela, de rester numéro 2 jusqu’à la fin de ma carrière. Il faut à un moment donné que je joue. J’ai des fourmis dans les jambes car je pense être encore compétitif et en forme. On verra contractuellement ce qu’il en est pour la saison prochaine."
Si Nico resigne, vous devrez vous poser les bonnes questions ?
"Oui. Il faudra avoir une discussion avec le coach et Mehdi pour voir ce qu’on va faire."
La semaine dernière, on vous a déjà vu discuter avec Mehdi, vous parliez de votre avenir ?
"Oui. On est mi-avril et c’est difficile de trouver une place comme gardien dans les autres clubs. Il faut mettre les choses au clair très tôt. Il y a toujours eu du dialogue avec Charleroi. Je suis respectueux avec tout le monde et cela a été réciproque. On peut se dire les choses franchement car on est des adultes, des hommes. À un moment donné, si on doit se dire des choses, il faut se les dire pour que je puisse anticiper, pour que le club puisse anticiper, pour que tout le monde soit content. Il faut trouver les bonnes solutions pour avancer sans qu’il y ait de l’animosité."
Et on vous a déjà dit d’anticiper ?
"Non. C’était une discussion qui doit encore se régler. Je ne sais pas si Nico va resigner. J’ai parlé de ma situation personnelle. Que je la vivais mal et que ce serait compliqué de revivre une telle saison. Cela va se décanter sans peu, j’espère."
Car vous n’avez pas envie de vivre un nouvel été dans le doute ?
"Comme gardien, tu ne peux pas te permettre d’attendre, c’est hyper-compliqué. Je suis arrivé à Charleroi mi-août car Nico était blessé. Sinon un gardien qui bouge comme cela en août c’est rare. Je voudrais vivre un entre-saisons sereinement."