Kasper Schmeichel amène son expérience de la Premier League à Anderlecht : “J’ai toujours été meilleur dans les grands matchs”
Dans cette course folle au titre, Kasper Schmeichel veut se poser en élément clé du RSCA.
- Publié le 06-05-2024 à 18h00
Sa poigne casse autant les phalanges qu’elle repousse les ballons. Saluer Kasper Schmeichel, c’est comprendre qu’on a face à soi une personne qui veut s’affirmer dès la première seconde. Une attitude qui s’étend au vestiaire du RSCA dont il est un des patrons. Le gardien d’Anderlecht connaît – à l’instar de Jan Vertonghen – la pression qu’engendre une course au titre. Ce qui n’est pas le cas de la majorité de ses équipiers. Il se pose en leader de son équipe au moment le plus décisif.
Vous êtes l’un des hommes forts des playoffs, comment jugez-vous vos prestations ?
“Le rôle d’un gardien de but est d’être stable et d’amener de la stabilité à son équipe. On parle beaucoup des gardiens pour leurs arrêts mais ce n’est pas le plus important selon moi. Un gardien doit être l’ancre à laquelle tu peux t’accrocher dans la tempête. Les joueurs mettent tellement d’énergie dans leurs courses qu’ils sont moins lucides au moment de prendre la bonne décision. Mon pouls n’est pas aussi haut que le leur et j’ai donc pour rôle d’être une influence calme et de les guider. ”
Considérez-vous monter en puissance depuis quelques semaines ?
“Je ne cherche pas à être le meilleur mais le joueur le plus constant. C’est le fil rouge de ma carrière. Le quatuor arrière sait ce qu’il peut attendre de moi. Je ne fais pas un match à dix sur dix puis le suivant à quatre. Je dois enchaîner les matchs à six ou sept sur dix. ”
Comment expliquez-vous mieux jouer en playoffs qu’en saison régulière ?
“Les matchs actuels sont ceux qui me font vivre, qui me motivent. L’enjeu est énorme, tout se joue à de petites choses. Quand je regarde dans le rétro, j’ai toujours joué mes meilleurs matchs dans des rencontres compliquées. Ce sont aussi les matchs que j’ai préférés. Si tu ne prends pas de plaisir dans des matchs comme ceux-ci alors tu as choisi le mauvais sport. ”
Avec l'âge tu apprends que les moments où tu peux gagner un titre ne sont pas nombreux.
Cela peut en perturber certains…
“Alors, c’est aux joueurs plus expérimentés comme Jan (Vertonghen) ou moi de prendre la pression. Nous laissons les jeunes jouer leur football et nous prenons les responsabilités. Nous connaissons les effets d’une course au titre car nous l’avons déjà vécue. Nous devons guider l’équipe dans la bonne direction et être certain que les autres ne ressentent pas la pression inhérente à la situation. Beaucoup de nos joueurs n’ont jamais gagné de titre. Quand on joue à Anderlecht, les attentes et les espoirs de soulever des trophées sont juste énormes et c’est beaucoup à gérer pour des jeunes joueurs. Ils savent qu’en cas de moment difficile, ils peuvent se reposer sur des joueurs comme moi. ”
Cette fin de saison avec Anderlecht est-elle plus stressante que celle de votre titre avec Leicester ?
“Ce n’est pas stressant, c’est le propre du football. Ne joue-t-on pas pour gagner ? Ces matchs sont des moments de joie. Ils sont l’essence du football. Quand j’étais gamin, je rêvais de jouer des matchs qui rapportent des trophées où les enjeux sont énormes. J’ai eu la chance de les vivre pour gagner une Premier League, une FA Cup et un Community Shield. Avec l’âge tu apprends que ces moments ne reviennent pas si régulièrement dans une carrière. Il faut savourer chaque minute car tu ne sais pas quand arrivera le suivant. ”