Comment l’efficacité d’Anderlecht et son infériorité numérique lui ont permis de prendre la première place de Pro League à l’Union
Anderlecht a gagné un derby intense terminé à 10, l’Union va s’en mordre les doigts et commence ses playoffs sur un zéro sur neuf.
- Publié le 15-04-2024 à 06h50
Le record du monde d’apnée collective est battu. Le Lotto Park a passé plusieurs minutes sans respirer au long de ce derby dont espère qu’il ne sera pas le dernier à un tel niveau d’intensité. Les tribunes tremblaient autant de stress que d’excitation et ont fini par exploser lors du coup de sifflet final offrant enfin une victoire à Anderlecht face à l’Union.
Que c’était tendu. Chaque ballon engendrait trois duels. Propres pour une grande majorité mais sans jamais lever le pied. Thorgan Hazard l’a appris à ses dépens en réalisant un énième repli défensif, l’Anderlechtois s’est fait très mal au genou et a dû quitter le terrain après une grosse demi-heure de jeu.
Dolberg et Amuzu ont exploité des erreurs de la défense
Il y a eu un avant-après. Avec le numéro 11 sur le terrain, Anderlecht était dominant, en contrôle. L’Union a bien commencé le match sans jamais être dangereux. Les hommes d’Alexander Blessin n’ont pas touché de ballon dans le rectangle mauve hors phases arrêtées sur la première demi-heure. Anderlecht a gagné plus de duels, semblait avoir plus faim. Puis, il y a cette efficacité typiquement danoise symbolisée par Kasper Dolberg qui a exploité une erreur d’Anthony Moris pour ouvrir le score (11e). Anderlecht n’a presque pas eu de véritable occasion en début de match mais a su être clinique sur l’une d’elles.
L’Union a ensuite pris les choses en main. Anderlecht semblait à bout de souffle et a pris coup sur coup. Kasper Schmeichel a sauvé les meubles sur une tête de Gustaf Nilsson puis deux fois devant Cameron Puertas. Et quand Anderlecht était dangereux, Ross Sykes a sorti le grand jeu.
L’Union n’aurait pas été mal payée si elle avait mené au score à l’heure de jeu. A-t-elle été bien payée en obtenant un penalty pour un coup de coude de Zeno Debast ? Le geste du coude de l’Anderlechtois ne semble pas violent mais le saignement sur le front du suédois n’a pas laissé le choix à M. Lambrechts.
Plus que l’égalisation de Puertas (67e), c’est l’exclusion de Debast qui a transformé Anderlecht. On s’attendait à un raz-de-marée de l’Union en supériorité numérique. On a eu droit à un récital défensif. Les Mauves ont laissé très peu d’occasions à l’Union. José Mourinho lui-même serait jaloux du bus garé par Brian Riemer devant sa défense. Il ne l’a jamais caché, cette organisation était sa priorité en reprenant l’équipe.
Le but de Francis Amuzu (76e) tombe un peu par hasard mais pas tant que ça. Il résume à lui seul tous les principes du nouveau RSCA : un gros pressing de Killian Sardella, des projections de la deuxième ligne et encore une énorme efficacité.
Il aura fallu dix essais pour qu’Anderlecht trouve enfin la solution face à l’Union. Les Mauves sont en tête du classement pour la première fois depuis 2067 jours (17 août 2018), l’Union plus après avoir dominé le championnat de A à Z. Le coup est dur. “Mais disons les mots : on a été nul sur les trois premiers matchs”, résume Cameron Puertas. Résultat : Zéro sur neuf.