Les supporters d'Anderlecht: pas les plus bruyants, mais les plus influents
Décisifs dans le départ de Weiler en 2017, les supporters mauves ont à nouveau joué un rôle important dans le C4 de Rutten. Une nouvelle preuve de leur influence.
- Publié le 17-04-2019 à 18h25
Décisifs dans le départ de Weiler en 2017, les supporters mauves ont à nouveau joué un rôle important dans le C4 de Rutten. Une nouvelle preuve de leur influence... Un commentaire de Benoît Delhauteur.
Les directions changent, les supporters restent. A Anderlecht, une autre chose demeure: la sphère d'influence des supporters.
Car ce n'est pas la première fois que les fans du RSCA réclament puis obtiennent la tête de leur entraîneur. L'exemple le plus frappant a été celui de René Weiler. Critiqué mais sacré champion en mai 2017, il avait été viré moins de quatre mois plus tard. Les supporters qui avaient fait le déplacement à Courtrai (2-2) - les plus fidèles - avaient alors demandé en chanson le départ du Suisse, ce qui qui avait irrité Roger Vanden Stock lui-même. Le président de l'époque a défendu Weiler jusqu'au bout. Mais à Anderlecht davantage qu'ailleurs, un entraîneur qui n'a plus le soutien du public est forcément en sursis.
Le cas d'Hein Vanhaezebrouck était sensiblement différent. Bien sûr, le coach avait attaqué frontalement ses propres supporters, à plusieurs reprises. Mais de son cercueil, ce n'était qu'un petit clou parmi tant d'autres: la direction - Marc Coucke en tête - lui reprochait surtout la médiocrité du jeu proposé.
Depuis lors, le jeu n'est pas vraiment meilleur et les relations entre la direction et les fans s'est refroidie. Après les incidents survenus lors du Clasico, Michael Verschueren a compris qu'il était capital de renouer le dialogue avec le public. Le message des fans était limpide: ils voulaient voir plus de jeunes. Ce qui n'entrait pas dans les intentions de Fred Rutten. La suite, on la connaît...
En 19 mois, les supporters mauves ont donc eu la peau de deux entraîneurs. Aucun autre public belge n'affiche un tel tableau de chasse ! Malgré leur réputation bouillante, même les supporters du Standard ne semblent pas avoir une telle influence. Sous l'ère Duchâtelet, ils n'étaient pas vraiment écoutés. Guy Luzon avait été viré parce qu'il n'y avait plus d'autre solution et Mircea Rednic n'avait pas été conservé, malgré sa popularité. Sous l'ère Venanzi, les décisions de se séparer de Muslin, Ferrera, Jankovic puis de ne pas conserver Sa Pinto n'étaient pas vraiment liées à la vox populi de Sclessin.
A défaut d'être les plus bruyants, les supporters mauves sont peut-être les plus influents du royaume...