Enzo Scifo: “J’avais mes raisons d’arrêter avec Wilmots”
Après avoir démissionné comme coach des U21, il s’est occupé de son hôtel et a fait du fitness avec le président de Charleroi.
- Publié le 11-12-2018 à 11h08
Après avoir démissionné comme coach des U21, il s’est occupé de son hôtel et a fait du fitness avec le président de Charleroi.
En juillet 2016, Scifo a présenté sa démission comme coach des U21. “J’ai pris la bonne décision”, dit Enzo. “Vous me connaissez. Si je l’ai fait, c’est que j’avais des raisons de le faire. On a parlé de façon négative à mon sujet. Le projet avec Wilmots était clair : c’était avec lui ou pas. Quand il a été démis de ses fonctions, j’ai suivi. Peu importe ce qu’ont dit les mauvaises langues.”
Ce n’est pas avec le sourire qu’Enzo a quitté son poste. “Bien sûr qu’il y avait un certain regret. Je me sentais bien dans ce poste. J’étais content d’avoir repris le service. Cela s’est passé à un mauvais moment pour moi. Mais c’est la vie.”
Depuis lors, Scifo a été cité à gauche et à droite. “Il y a eu quelques touches parce que mon agent a essayé d’établir des contacts, mais rien de concret. Je ne désespère pas. J’attends la bonne proposition de personnes propres qui travaillent en toute transparence et qui veulent des gens comme moi, qui veulent tout donner.”
Depuis lors , Scifo a donc vécu loin des projecteurs. “C’est vrai que je me suis isolé. Mais j’ai regardé beaucoup de foot. Et J’ai encore mon hôtel, le 1815, à Waterloo, où j’ai passé beaucoup de temps. Et tous les jours, je fais du sport. Un peu de tennis. Et surtout du fitness. Une heure à une heure et demie par jour chez Fabien Debecq (NdlR : le président de Charleroi) , qui est mon voisin.”
“Eden n°1, ça ne me vexe pas”
Scifo a vibré avec les Diables : “Après le Japon, je pensais qu’ils iraient jusqu’au bout.”
Même pendant la Coupe du monde, on n’a pas entendu Scifo. Pourtant, des journalistes du monde entier l’ont appelé pour connaître son avis sur la demi-finale de la Belgique, qui a réalisé le même résultat que son équipe de Diables en 1986.
“Vous savez à quel moment je me suis revu au Mexique ?”, dit Enzo. “Quand la Belgique était menée 2-0 contre le Japon et qu’elle s’est quand même qualifiée. Cette victoire a provoqué le même dynamisme que notre victoire face à l’URSS, où on avait peu de chances de nous qualifier. Honnêtement, je pensais que la Belgique irait jusqu’au bout, cette fois-ci. Même pendant le match contre la France, je pensais qu’on avait le niveau pour la battre.”
Est-ce qu’il aurait fait d’autres choix que Martinez contre la France ? “Je ne veux pas être prétentieux et c’est facile de le dire par après, mais la réponse est oui. Mais, j’aurais aussi fait d’autres choix lors des tours précédents et les siens ont été gagnants.”
Au terme de la Coupe du monde, tout le monde était d’accord de dire qu’Eden Hazard était le meilleur Diable rouge de tous les temps. Est-ce que cela n’a pas vexé Scifo, avec ses 84 matchs en équipe nationale ? “Pas du tout ! Tout simplement parce qu’on ne sait pas comparer des époques. Si Enzo Scifo avait joué aujourd’hui, avec tous les moyens qui existent actuellement, j’aurais peut-être été dix fois plus fort.”
Scifo est fan de Hazard. “N’oubliez pas que je l’ai toujours défendu, même quand il avait du mal sous Leekens. Il fallait lui faire croire qu’il était un joueur hors norme. Maintenant, il s’amuse, il travaille, et il gagne. J’adore des joueurs comme lui.”