Un jour, un Diable: Nicolas Lombaerts, le tsar
Il est proche du onze de base mais il est l’un des Diables Rouges les moins connus. Petit cours de rattrapage
- Publié le 30-05-2014 à 17h47
- Mis à jour le 31-05-2014 à 15h20
Il est proche du onze de base mais il est l’un des Diables Rouges les moins connus. Petit cours de rattrapage Nicolas Lombaerts, c’est trois titres de champion en Russie, une Coupe nationale, une Coupe UEFA et une Supercoupe d’Europe avec le Zenit. Mais c’est également un homme sympa et brillant qui mérite d’être mieux connu.
1) Il roule (parfois) en Lada dans Saint-Pétersbourg
On peut être footballeur et rester un homme simple. Pragmatique aussi. Habitant de Saint-Pétersbourg depuis 2007, Nicolas Lombaerts connaît la ville et ses habitudes comme sa poche. Afin d’éviter les taxis qui adorent arnaquer les étrangers, il lui arrive de prendre ce que les Russes appellent des Gipsy taxis. "Ce sont des particuliers qui s’improvisent taximan et qui font payer trois à quatre fois moins cher. Une sorte de stop rémunéré qui se fait le plus souvent à bord de vieilles Lada. Les gens sont parfois surpris quand ils me voient dans ces Gipsy taxis mais je suis quelqu’un d’assez humble."
2) Il a gagné beaucoup d’argent en Bourse
En dehors du terrain, Nicolas Lombaerts a plusieurs passions. La lecture, les musées mais aussi la Bourse. Au fil des années, il est même devenu un grand spécialiste. "Même si je n’ai pas encore d’enfant, je joue en bon père de famille", précise-t-il. "Je regarde l’évolution des cours tous les jours. Parfois avec un certain stress mais cela ne m’empêche pas de dormir non plus. Je n’ai pas acheté beaucoup d’actions. Je privilégie les biens immobiliers en bourse. Cela fluctue moins, surtout les obligations." Il y a quelques mois, il a réalisé son plus beau coup grâce à… l’État belge. "J’ai acheté des bons d’État. En six mois, cela a pris 25 % de valeur. Et sans courir trop de risques puisqu’il y a vraiment peu de chances que l’État belge soit déclaré en faillite."
3) Il a étudié le droit, adore la politique et vote à droite
Durant deux ans, Nicolas Lombaerts a étudié le droit à l’Université de Gand. Il espère encore obtenir son diplôme après sa carrière de joueur. Ou reprendre des études d’Histoire. "Mais je suis aussi passionné par la politique. Je reçois les chaînes de télé belges à Saint-Pétersbourg et je peux suivre l’actualité de près. J’aimerais un jour m’impliquer en politique mais plutôt dans l’analyse." Il ne cache pas non plus ses préférences dans ce domaine : il est pour l’Open Vld (le MR flamand).
4) Il a visité le plus grand musée du monde dix fois
À Saint-Pétersbourg, Nicolas Lombaerts vit dans une ville au très riche patrimoine culturel. "Et j’en profite dès que je peux", précise-t-il. "J’ai, par exemple, visité l’Ermitage (NdlR : le plus grand musée du monde) près d’une dizaine de fois. J’y ai emmené plusieurs de mes amis ou ma famille. C’est immense mais j’ai pratiquement tout vu. C’est un endroit magnifique que je recommande vraiment à ceux qui sont de passage à Saint-Pétersbourg."
5) Marc Degryse l’a jugé trop court pour le FC Bruges
En 2004, Nicolas Lombaerts a 19 ans et frappe à la porte du noyau A de son club formateur, le FC Bruges. "Malheureusement, on ne m’a pas conservé. Antoine Vanhove et Marc Degryse, alors directeur sportif, m’ont jugé trop court. Je trouvais pourtant que je n’étais pas plus faible que les autres. Je suis malgré tout reconnaissant envers Degryse : si j’étais resté à Bruges, je n’aurais pas réalisé la carrière que je fais." Après trois saisons pleines à Gand, il a signé au Zenit pour une somme de quatre millions d’€ en 2007. De Bruges, il a gardé quelques amis dont Tom De Sutter.
6) Il a rencontré son meilleur ami grâce au roi Philippe
Le meilleur ami de Nicolas Lombaerts à Saint-Pétersbourg est originaire… d’Izegem. "On parle le dialecte de Flandre occidentale. C’est très décalé en Russie." (rires) La rencontre s’est faite grâce au Roi des Belges. "C’est encore plus décalé. Philippe et Mathilde, qui n’étaient alors qu’un couple princier, étaient en visite ici et une réception pour tous les Belges de la ville avait été organisée à l’ambassade. J’y allais avec des pieds de plomb mais j’y ai fait la connaissance d’un gars de pratiquement mon âge qui gérait la filiale russe d’une entreprise d’isolation. On a directement sympathisé et c’est aujourd’hui mon meilleur ami."
7) Il chante avec les Ultras du Zenit
Malgré leur aversion pour les joueurs étrangers, les Ultras du Zenit adorent Nicolas Lombaerts. Ils l’ont même invité à venir chanter avec eux en novembre dernier durant une rencontre face à Rostov où notre compatriote était blessé. Durant nonante minutes, il était au cœur du noyau dur. "J’ai chanté l’hymne russe avec eux. C’était très sympa", sourit-il. "Ils n’arrêtent pas de sauter. J’ai compris ce jour-là comment ils parvenaient à suivre les matches le torse nu par -15 degrés."
8) Il a débuté chez les Diables en même temps que Collen
Nicolas Lombaerts compte 25 capes chez les Diables. La première, c’était en mai 2006 lors d’un match un peu fou durant l’ère René Vandereycken : un match amical contre l’Arabie saoudite disputé dans le stade du… Fortuna Sittard (Pays-Bas) où… Tom Caluwe a inscrit l’un des buts les plus rapides de l’histoire des Diables au bout de deux minutes. Les Belges s’étaient finalement imposés 1-2 grâce à un but d’Anthony Vanden Borre. Six Diables avaient connu leur première cape ce jour-là, outre Lombaerts (qui avait joué la dernière minute de jeu) et Caluwe : Stijn Stijnen, Steven Defour mais aussi les improbables Pieter Collen et Nathan D’Haemers…
9) Il gagne 2,3 millions d’€ par an au Zenit
S’il n’est pas l’un des Diables les plus connus, Nicolas Lombaerts est l’un des mieux payés. Il gagne 2,3 millions d’€ net par an au Zenit. Il profite de la taxation assez faible en Russie pour les étrangers (entre 10 et 15 % seulement). Selon nos estimations, il fait partie du Top 10 des footballeurs belges les mieux rémunérés.
10) On revend ses autographes en Russie
À Saint-Pétersbourg, Nicolas Lombaerts est reconnu à tous les coins de rue. Bien plus qu’en Belgique, même côté flamand. Ancien capitaine du Zenit, il a aussi été meilleur étranger du championnat en 2011-2012. Sa popularité le surprend parfois. "Durant une période, la même personne me demandait un autographe tous les jours après les entraînements. Je me demandais quel était l’intérêt d’avoir la même signature autant de fois. J’ai compris plus tard : il revendait mes autographes sur Internet pour des fans du Zenit qui n’habitaient pas en ville. J’ignorais totalement que mon paraphe pouvait avoir de la valeur ." (rires)