Bosseur et blagueur, Laurenz Rex fait l’unanimité : ses coéquipiers nous parlent du Wallon qui vise un nouveau top 10 à Roubaix
Ambitieux sur Roubaix, où il s’était classé neuvième l’an passé, le vainqueur du Samyn est très apprécié dans son équipe.
- Publié le 05-04-2024 à 14h15
Laurenz Rex a toujours aimé les pavés. Avec sa force sur le vélo et son aisance technique acquise dans ses premières années sur le Kid’s Trophy, ce challenge de VTT pour les jeunes qui a vu passer de nombreux futurs pros (la famille cycliste des Rex y côtoyait celle des De Lie), il s’y est toujours senti à l’aise. Lors de sa première année chez les espoirs, il avait d’ailleurs fait forte impression sur les pavés de Binche-Chimay-Binche, faisant mal, déjà, à certains pros expérimentés. “Je m’en souviens bien, je m’étais bien amusé même si j’avais un peu craqué à la fin”, se rappelle le coureur de la communauté germanophone. Depuis, il est chaque année monté en puissance, avec un goût toujours prononcé pour les courses flandriennes.
Et il s’est fait un nom au niveau du grand public avec sa neuvième place à Paris-Roubaix, l’an passé, décrochée après avoir rejoint en compagnie de Ganna et Philipsen, notamment, le groupe des favoris, celui des van der Poel et van Aert. Il aborde l’Enfer du Nord de ce dimanche avec une confiance au zénith, dans la foulée d’une première partie de saison marquée par sa première victoire en catégorie 1, sur le Samyn (et ses nombreux pavés) et de solides prestations sur les Flandriennes. “Où je n’ai pas toujours été en réussite, avec plusieurs ennuis, dont des chutes”, souffle-t-il.
Il sera protégé chez Intermarché-Wanty, ce dimanche, dans l’Enfer du Nord. L’équipe de Jean-François Bourlart croit beaucoup en lui. La preuve : elle avait décidé de le sélectionner dès cet hiver pour le Tour de France. Cette montée en puissance de Laurenz Rex n’a surpris personne au sein de la structure wallonne.
J'étais blessé avant Roubaix 2023 et j'avais passé beaucoup de temps avec Laurenz au téléphone pour lui parler de la course et le conseiller.
”Il arrive dans ses meilleures années et je suis vraiment curieux de voir son évolution, nous raconte Adrien Petit au sujet de son coéquipier de 24 ans. J’ai une relation particulière avec Laurenz. Nous sommes vraiment copains : nous avons la même mentalité. Il sait rigoler et déconner, mais il sait être également très concentré sur ses objectifs. C’est un gros bosseur à l’entraînement. Il ne laisse rien au hasard : il est à l’écoute et demandeur de gagner du temps dans son apprentissage.”
Véritable fan de l’Enfer du Nord, Adrien Petit avait vibré, il y a douze mois, en voyant son pote aller chercher le top 10 sur le célèbre vélodrome roubaisien. “J’avais passé beaucoup de temps avec lui au téléphone les jours précédant la course, car j’étais blessé à cette période, poursuit le Français, sixième à Roubaix en 2022. Je lui disais ce qui était vraiment important de faire durant la course. C’était super de voir derrière mon écran qu’il reproduisait ce que je lui avais dit !”
Il est marrant et super fort. Mais il est parfois encore un peu trop chien fou en course.
Pour l’ancien maillot jaune Mike Teunissen, Laurenz Rex doit cependant encore à être un peu moins nerveux. “Il est parfois encore un peu trop chien fou en course, détaille le Néerlandais. Mais c’est un talent, un solide coureur, très pro et travailleur. C’est aussi super chouette de l’avoir dans l’équipe pour l’ambiance qu’il y met ! Il fait toujours des petites blagues, se fait entendre à table… En plus, il parle plein de langues et discute donc facilement avec tout le monde. C’est très facile avec lui.”
Bosseur et blagueur. Laurenz Rex est réputé pour son sérieux et son côté boute-en-train dans le peloton. “J’ai toujours aimé amuser la galerie”, nous a-t-il déjà expliqué, notamment après son Giro 2023 sur lequel il avait fait forte impression tout en faisant constamment le show, comme lorsqu’il a essayé de lancer un bidon à un conducteur de… train qui circulait parallèlement au peloton.
On entend aussi encore son éclat de rire, gentiment moqueur, lors de notre interview de Gerben Thijssen cet hiver au stage de leur équipe en Espagne, quand le sprinter belge parlait de côtes. “Quoi ? Toi ? Tu as déjà passé des bosses ?”, lui avait-il lancé.
Entre les deux hommes, le courant passe également très bien. “Et sportivement, Laurenz, je le veux dès que possible dans mon train, il est si fort”, souligne le sprinter limbourgeois.
Il a gagné en maturité et sa victoire au Samyn en est le fruit.
Directeur opérationnel de l’équipe, Maxime Segers connaît le coureur wallon depuis longtemps. “Cela remonte à son époque chez les jeunes, quand il évoluait au VC Ardennes (NdlR : où Maxime Segers a lui aussi roulé). C’était déjà un costaud. L’an passé, nous l’avons vu franchir un beau cap avec son top 10 à Roubaix mais il ne sortait pas de nulle part. On savait que c’était un talent avec lequel travailler, qu’il fallait le mettre dans un bon canevas pour le faire évoluer. Il a cette année gagné en maturité et sa victoire au Samyn en est le fruit : il fait moins d’erreurs. En course. Mais aussi en dehors.”