Arnaud De Lie soulagé après sa victoire à la Famenne Ardenne Classic : "La meilleure chose pour la confiance”
Après 35 jours sans courir, Arnaud De Lie a évacué un début de saison compliqué en remportant sa première victoire en 2024.
- Publié le 28-04-2024 à 18h43
Il y a des victoires qui ont un goût différent des autres. Celle d’Arnaud De Lie à la Famenne Ardenne Classic, ce dimanche, n’est pas la plus belle de sa carrière. Mais il s’agit peut-être de l’une des plus importantes. En s’imposant à domicile, devant sa famille et ses nombreux fans, le Taureau de Lescheret n’a pas seulement confirmé son statut de vainqueur sortant (il s’était imposé… sur une jambe en 2023). Il a aussi et surtout mis derrière lui un début de saison compliqué (entre un stage en altitude qui n’a pas porté ses fruits, des chutes, le manque de confiance et la maladie de Lyme), en levant les bras pour la première fois en 2024, après une pause de 35 jours depuis sa 90e place à Gand-Wevelgem.
Lors d’une course parfaitement maîtrisée par l’équipe Lotto Dstny, qui a roulé pour le dossard numéro 1, De Lie a parachevé le travail collectif de la formation belge, omniprésente à l’avant. Une confiance que le coureur de 22 ans a rendue à ses équipiers en sortant un sprint puissant, après avoir parfaitement suivi la roue d’Axel Zingle (Cofidis), qui termine deuxième. Maxim Van Gils, l’équipier de De Lie, complète le podium.
Un podium sur lequel le sourire de la star locale était contagieux. On pouvait presque percevoir la pression tomber de ses épaules au moment de grimper sur la première marche de podium. Un sentiment qu’il n’avait plus connu depuis le 1er octobre dernier… au même endroit (la date de la course wallonne a été modifiée en passant d’octobre à avril, cette année).
Arnaud, on peut imaginer votre soulagement après cette belle victoire.
”C’est sûr. Je suis super content de pouvoir lever les bras après la période difficile que j’ai connue. J’ai fait beaucoup de sacrifices en début de saison et au final, je n’ai pas reçu grand-chose en retour. Mentalement, j’ai mal vécu cette période. Mais c’est comme ça qu’on acquiert de l’expérience. Mon niveau de confiance était assez bas ces dernières semaines mais cette victoire permet de le rehausser. C’est la meilleure chose.”
Mentalement, j'ai vécu des moments difficiles.
Malgré vos 35 jours sans compétitions, vous aviez comme ambition de gagner en vous présentant au départ ?
”Oui, on était venu ici pour gagner et pour cela, on avait deux cartes : moi-même et Maxim Van Gils. Au final, on fait un et trois. Tout le monde m’avait dit de ne pas me mettre de pression mais je pense que chez un sportif, la pression, c’est positif. Je voulais voir comment j’étais. Les interrogations qui étaient les miennes ont nourri une sorte de stress positif. Mais je dois bien avouer que j’étais déjà très heureux à la simple idée de retrouver le peloton. En début de course, j’ai senti que je manquais de rythme, notamment dans la côte de Nisramont qui a été montée à bloc. Mais les sensations pour frotter et se positionner sont revenues au fil de la course. Et au fil des kilomètres, sur un parcours que je connais par cœur, je me suis senti de mieux en mieux. Et malgré le vent de face dans le sprint final, j’ai réussi à conclure”
On a l’impression que vous pouvez tourner une page et ouvrir un nouveau chapitre, désormais.
”Je l’espère. J’ai eu des moments compliqués et je dois remercier les gens qui m’ont soutenu depuis le début de la saison. Mais ce dimanche, je peux enfin le dire : je suis fier de ma prestation et de celle de mon équipe.”
On vous reverra déjà dans les pelotons le week-end prochain : au Grand-Prix du Morbihan – dont vous êtes également tenant du titre – puis au Tro Bro Leon, où vous aviez terminé 2e en 2023 (derrière Nizzolo).
”Oui, ce sont des courses très différentes de celle de ce dimanche. Le Morbihan est une course explosive, avec une côte d’environ 2 minutes 20 dans laquelle il faut avoir ses meilleures jambes pour espérer s’imposer. Le Tro Bro Leon est également une épreuve d’un autre genre. J’y ai déjà fait quatrième et deuxième. Chaque année, je me classe un peu mieux. J’espère donc la gagner cette fois-ci.”
Cela pourrait vous permettre de ramener un cochon (NDLR : le cadeau promis au vainqueur de la course bretonne) à votre papa.
”Oui, je vais lui dire d’amener la bétaillère, cela peut servir (rires).”