Le retour gagnant d’Arnaud De Lie raconté par son papa : “Je n’avais jamais vu mon fils dans cet état”
Philippe De Lie, le papa d’Arnaud, est heureux de voir son fils retrouver la victoire après une période que toute la famille a mal vécue.
- Publié le 29-04-2024 à 06h47
- Mis à jour le 29-04-2024 à 08h19
Une demi-heure après l’arrivée, le trophée de la Famenne Ardenne Classic avait déjà changé de main. De celles d’Arnaud De Lie, il était passé dans celles de son papa, Philippe, qui ne pouvait pas cacher son soulagement d’avoir vu son fils lever les bras pour la première fois en 2024. Ce qui met un terme à la période la plus compliquée de la jeune carrière du Taureau de Lescheret.
”La période que nous venons de vivre n’a pas été évidente, admet-il avec émotion. Beaucoup de choses ont été dites. Il y a eu des critiques qui ont fait mal. On a lu beaucoup de commentaires de détracteurs, notamment sur les réseaux sociaux. Certains sont anonymes et n’y connaissent rien. Mais même quand on essaye de ne pas trop y faire attention, on sait qu’il est possible que notre fils tombe dessus. En tant que papa, cela fait mal. C’est presque pire que si on était attaqué soi-même.”
Les critiques lui ont fait mal... et à moi aussi.
Après Gand-Wevelgem, Philippe De Lie l’admet : son fils était au fond du trou. “Je ne l’avais jamais vu comme ça. Depuis le début de sa carrière, tout s’était bien passé. Et ce n’était même pas une question de victoire ou pas : il se trouvait mauvais. Et ça, c’était difficile à encaisser.”
Mais le verdict de la maladie de Lyme a été vécu comme un mal pour un bien. “Le jour où cela a été diagnostiqué, c’était le début de la guérison. Mettre le doigt sur ce qui n’allait pas, c’était quasiment comme être guéri. Je me suis un peu renseigné et Arnaud avait tous les symptômes de la maladie : fatigue, douleurs aux cervicales et maux de tête.” La semaine dernière, Philippe De Lie a lui-même retrouvé deux tiques sur lui après avoir été dans une prairie proche de la ferme familiale. “Et certains disent encore qu’il n’y en a qu’en été…”
Les mots de la maman et les courriers des vrais supporters
Après une semaine sans vélo fin mars, où Arnaud a aidé son papa à la ferme entre deux examens à l’hôpital, le coureur de 22 ans a pris soin de se remettre en ordre de marche physiquement. “Et surtout mentalement, ajoute son papa. Petit à petit, il est redevenu lui-même. Grâce aux mots réconfortants de sa maman mais aussi aux courriers de vrais supporters, qu’il a reçus. Cela lui a fait du bien.”
Jusqu’à la victoire de ce dimanche. “Arnaud avait la pression du dossard numéro 1 et l’équipe jouait sa carte. La présence de Van Gils était une manière de le protéger mais il est parvenu à s’imposer. Il sait qu’il a loupé son printemps mais désormais, c’est du passé. On regarde vers l’avant. J’ai regardé le classement UCI cette semaine (établi sur 52 semaines) et Arnaud est toujours 17e. Ce n’est pas si mal pour un gamin de 22 ans, dont le palmarès est déjà très beau.” Et dont le meilleur est assurément encore à venir.