Ilan Van Wilder : “Tout indique que cela va être une bonne saison”
Le grimpeur veut s’affirmer comme l’un des leaders du Wolfpack, avant de découvrir le Tour de France aux côtés de Remco Evenepoel.
- Publié le 25-01-2024 à 10h28
En fin de saison dernière, Ilan Van Wilder a conquis ses premiers succès chez les professionnels. Avec maîtrise, d’abord, sur le Tour d’Allemagne (une étape et le classement final). Avec fracas, ensuite, sur les Trois Vallées Varésines où il s’est imposé en solitaire devant un groupe de ténors qui comptait Roglic, Pogacar ou encore Carapaz. “C’est difficile de choisir entre ces deux victoires. Ma famille était présente en Allemagne pour ma première victoire. Mais la manière était encore plus belle en Italie avec ce succès solitaire…”
Ce palmarès débloqué et son programme de 2024 qui lui offre l’opportunité de jouer sa carte à de nombreuses reprises au niveau World Tour, doivent lui permettre de se défaire de l’étiquette d’équipier de luxe. Même s’il espère endosser ce rôle sur le prochain Tour de France.
Vous avez remporté une course par étapes et une classique en 2023. Quel format vous convient le mieux ?
”C’est ce que je vais essayer de définir cette saison : quel coureur je suis vraiment. J’aurai ma chance sur plusieurs courses d’une semaine au niveau World Tour; j’ai hâte de voir jusqu’où je peux aller dans les classements généraux notamment en Catalogne et Romandie qui me conviennent encore mieux que le Tour des Émirats arabes unis. J’ai, par contre, décidé, en accord avec l’équipe, de faire l’impasse sur les Ardennaises (Liège-Bastogne-Liège se dispute deux jours avant le début du Tour de Romandie, NdlR).”
Vous serez, par contre, un lieutenant de luxe pour Remco Evenepoel à Paris-Nice. Sera-ce aussi le cas au Tour de France ?
”Ce n’est pas encore défini; je fais simplement partie de la sélection élargie pour le Tour. J’espère vraiment y aller, c’est un rêve pour tout coureur cycliste. Mais le Tour est encore loin et beaucoup de choses peuvent arriver. D’ici là, mon programme me donnera l’occasion d’alterner entre un rôle de leader et d’équipier, ce que j’apprécie vraiment. Si, dans quelques années, il s’avère que je ne réponds pas ou plus aux attentes comme leader, je n’aurai aucun souci à endosser ce rôle de lieutenant à temps plein mais c’est encore trop tôt, je veux d’abord connaître mon potentiel.”
L’équipe confiera le leadership à Evenepoel au Tour et à Landa à la Vuelta. N’avez-vous pas eu envie de revendiquer ce statut au Giro où vous avez pris la douzième place finale en 2023 après l’abandon de Remco, et qui propose un parcours qui aurait pu vous convenir ?
”Non, car je ne me sens pas prêt pour ça. Je veux d’abord prendre de l’expérience dans les courses d’une semaine. Si je participe au Tour, j’aurai l’occasion d’en savoir plus sur mon niveau par rapport aux tout meilleurs. On verra en 2025 si le moment est venu de jouer ma carte dans un grand tour.”
"Je ne me sens pas prêt à endosser le rôle de leader dans un grand tour."
Comment s’est déroulée votre préparation hivernale ?
”Elle fut très bonne, assez sereine. J’ai essayé de travailler sur tous les fronts, comme lors des hivers précédents, sans mettre l’accent sur un domaine particulier. Aujourd’hui, il faut briller partout si on veut viser haut dans les courses par étapes. J’ai envie de franchir un nouveau cap en 2024. Jusqu’ici, tout indique que cela va être une bonne saison.”
Les stages vous ont permis de faire connaissance avec les recrues de l’équipe : Landa, Moscon mais aussi William Junior Lecerf, un autre grimpeur bruxellois…
”William est vraiment un pur grimpeur, petit et léger. La haute montagne devrait être sa spécialité. Landa, je ne le connaissais pas personnellement mais c’est vraiment un bon gars qui va nous apporter toute son expérience. Et Moscon, il a vraiment la mentalité Wolfpack. J’espère qu’il va pouvoir retrouver son meilleur niveau chez nous.”
L’équipe est-elle plus forte que la saison dernière ?
”C’est difficile à juger car beaucoup de recrues sont des néo-pros mais je suis content de voir l’avenir du cyclisme porter le maillot de la Soudal-Quick Step.”
Plus tard dans la saison, il y aura les Jeux olympiques et les championnats du monde…
”Je ne pense pas pouvoir revendiquer une place dans la sélection à Paris. Le parcours des JO est destiné aux coureurs de classiques et il n’y a que quatre places. Par contre, j’aimerais vraiment disputer le championnat du monde à Zurich. Le parcours y sera plus difficile, je pense avoir une bonne chance d’y aider l’équipe.”