Remco Evenepoel marque encore plus les esprits: “Je m’en souviendrai longtemps !”
Remco Evenepoel a encore plus marqué les esprits en décrochant son premier succès.
- Publié le 13-06-2019 à 19h44
- Mis à jour le 13-06-2019 à 19h45
Remco Evenepoel a encore plus marqué les esprits en décrochant son premier succès.
Quand Remco Evenepoel est arrivé dans la salle de presse du Tour de Belgique, il s’est arrêté deux secondes devant le plateau ravito réservé aux médias. Et il s’est offert une petite friandise, un mini Twix. “Ne me prenez pas en photo !” , a-t-il plaisanté avant de s’asseoir sur la chaise réservée au vainqueur d’étape. Et de pousser un grand ouf de soulagement.Devant une assemblée de journalistes et de suiveurs impressionnés par le phénomène Remco Evenpoel, aussi fort sur le vélo qu’il est habile, du haut de ses 19 ans, pour répondre aux questions. “Voilà, ça y est, je la tiens ma première victoire”, commente-t-il tout d’abord. “Et je dois bien dire que je ne m’attendais pas à l’obtenir ici, sur cette étape flandrienne.”
Mais il a tout fait pour l’obtenir. En attaquant déjà une première fois à cinquante kilomètres de l’arrivée. “Plus la course est longue et dure, plus je me sens mieux”, ajoute-t-il. “Je me suis dit que cela valait la peine de durcir la course, d’essayer de partir dans le Valkenberg et dans le Berendries.” Il est alors parti dans un groupe d’une dizaine avec Victor Campenaerts, Nathan Van Hooydonck ou Loïc Vliegen. “Mais la collaboration n’était pas assez bonne, ce qui avait tendance à m’énerver”, poursuit Evenepoel. “Ensuite, j’ai veillé à rester bien placé. Surtout que c’était un avantage d’être à l’avant sur les secteurs pavés. Cela devenait une course par élimination, à l’arrière de ce peloton réduit. J’ai alors pensé à la fin de course. Car je sentais que j’avais encore de bonnes cartouches.”
Pour placer un démarrage tranchant, à 12 kilomètres de l’arrivée. “Je suis sorti dans la dernière petite portion difficile. J’ai décidé d’y aller parce que j’avais remarqué que tout le monde était à bloc. Tout le monde a un peu ralenti au sommet et je me suis dit : c’est le moment. C’était effectivement parfait. Surtout que j’avais Victor Campenaerts avec moi, c’était idéal de ne pas avoir Lotto-Soudal en poursuite. Même si Victor ne collaborait pas. Il ne pouvait pas, comme il avait Tim Wellens derrière.”
Mais physiquement non plus, il ne pouvait pas relayer Evenepoel. Il était à la limite et l’a payé cash en chutant dans un virage. “Je regrette vraiment sa chute”, ajoute sportivement le nouveau leader de ce Baloise Belgium Tour. “Je connaissais ce virage. Je savais qu’il fallait s’en méfier, car j’étais venu reconnaître le parcours. J’étais venu en solo entre le Tour de Norvège et les Hammer Series pour reconnaître les points cruciaux de cette étape. Car je cours contre des gars qui connaissent par cœur ces routes flandriennes. Pas moi. Pas encore. C’était ma première course chez les pros sur ces routes et cette reco m’a été très utile. J’ai donc pris le risque de passer à fond dans ce virage. Cela a été un peu limite pour moi aussi, mais je suis passé. Pas Victor et je le regrette pour lui.”
Seul en tête, Remco Evenepoel n’a ensuite pas flanché. Il a augmenté son avance pour savourer son succès dans les rues, largement acquises à sa cause, de Zottegem. “Je m’en souviendrai longtemps”, ajoute-t-il. “Je sais que ce n’est pas le niveau le plus élevé, ici, sur ce Tour de Belgique. Mais il y a quand même des beaux noms au départ. Et cela reste très beau de décrocher son premier succès chez les pros. C’est inoubliable !”
Et ce n’est sans doute pas fini !
“Il a surpris tout le monde”
La joie était intense chez les proches de Remco Evenepoel. L’émotion a été forte, très forte, dans le clan des Evenepoel, ce jeudi, à Zottegem. Avec la victoire de Remco devant ses parents, qui étaient présents cent mètres après la ligne d’arrivée. Le jeune coureur de Deceuninck-Quick Step est tombé dans les bras de sa maman et de son papa. “C’est extraordinaire, tout simplement”, nous a commenté quelques minutes plus tard Patrick. “Je n’ai pas de mots.” Avant de verser quelques larmes de joie. “C’est vraiment très spécial, cette première victoire de Remco, surtout sur le Tour de Belgique”, a-t-il ajouté quelques minutes plus tard. “Beaucoup de personnes l’attendaient sur cette course. Surtout vendredi, sur le contre-la-montre, et encore plus samedi, sur l’étape des Ardennes. Je pense qu’il a voulu créer la surprise ce jeudi, sur l’étape flandrienne. Avec son attaque. Je regrette la chute de Victor Campenaerts, mais cela ne retire rien à la prestation de Remco.”
Comment ce papa a-t-il vécu la première victoire chez les pros de son fils ? “J’étais déjà content qu’il soit dans le groupe des trente”, répond-il. “C’était une bonne opération pour le classement général. Mais il a ensuite fait mieux que ça avec cette victoire et son maillot de leader, désormais. Mais pour la victoire finale, ce n’est pas encore fini, il reste des étapes.”
Le 13 comme porte-bonheur !
Si de nombreux coureurs font la grimace quand ils reçoivent le dossard numéro 13 et le mettent à l’envers sur leur maillot, ce n’est pas le cas de Remco Evenepoel. Qui l’a épinglé à l’endroit sur sa tunique Deceuninck-Quick Step. “J’aime bien et ce chiffre restera particulier pour moi, car je me rappellerai que j’ai gagné ma première course avec ce dossard 13 sur le dos, un… 13 juin.