Comment Carapaz a renversé le Giro
L’Equatorien a fait coup double en s’imposant en solitaire à Courmayeur.
- Publié le 25-05-2019 à 21h52
- Mis à jour le 26-05-2019 à 08h55
L’Equatorien a fait coup double en s’imposant en solitaire à Courmayeur. Vendredi vers Lago Serru, la montée finale de Richard Carapaz était presque passée inaperçue. Profitant du marquage entre Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), l’Equatorien avait pourtant fait forte impression pour reprendre 1’19’’ à ses deux illustres rivaux en très peu de temps.
Ce samedi, le coureur Movistar est à nouveau sorti de sa réserve dans les sévères pentes du Colle San Carlo. Mais cette fois-ci, Richard Carapaz, toujours aussi aérien, s’est envolé vers la victoire d’étape et vers la gloire. "Je me sentais très bien et je savais que l’altitude me permettrait de m’exprimer au mieux. On dirait qu’il y a quelque temps, j’étais encore un enfant qui jouait en Equateur et maintenant je suis en maillot rose. Je ne peux pas le croire moi-même. C’est un rêve pour lequel j’ai beaucoup travaillé et un énorme effort de longue haleine qui donne maintenant des résultats", s’est réjoui le grimpeur équatorien à sa descente du podium.
En plus de son aisance manifeste dès que la route s’élève, Richard Carapaz a profité de la supériorité numérique de son équipe en montagne. Car la Movistar dispose également de Mikel Landa dans ses rangs. Et le Basque a aussi prouvé, vendredi, qu’il était bien en jambes sur cette 102e édition du Tour d’Italie. "Nous avons mis en place une stratégie collective et nous savons tous que Mikel est également très fort. Avec le Colle San Carlo qui me convenait bien et le fait que nous avions deux cartes à jouer, cela m’a donné une belle opportunité. J’ai senti que c’était le bon moment pour attaquer à trois kilomètres du sommet", expliquait le nouveau leader à Courmayeur.
Après avoir réussi à faire le trou, Richard Carapaz a profité du marquage de ses adversaires pour creuser l’écart et aller cueillir un maillot rose encore inespéré il y a deux jours. "J’ai pris une petite avance et j’ai pu résister pour conserver ces 30 secondes qui ont fini par faire souffrir le groupe de chasse. J’ai ensuite tout donné pour m’offrir la possibilité de revêtir ce maillot rose", avançait Richard Carapaz.
Avec deux coureurs en grande forme, très bien placés au classement général, la Movistar peut commencer à rêver d’un succès à Vérone le 2 juin prochain. Mais l’équipe espagnole pourrait s’imposer avec un coureur qui n’était pas censé représenter sa meilleure chance au départ de Bologne. Avec des favoris tels que Primoz Roglic ou Vincenzo Nibali qui ne sont finalement pas si forts et d’autres tels que Simon Yates (Mitchelton-Scott) et Miguel Angel Lopez (Astana) qui sont hors du coup, Richard Carapaz peut se mettre à rêver. L’Equatorien ne s’y est d’ailleurs pas trompé en promettant "de tout faire pour garder" le maillot rose.