L'ancien directeur sportif cycliste Jef Braeckevelt est décédé: "C'est très inattendu et aussi très difficile à avaler"
L'ancien directeur sportif cycliste Jef Braeckevelt est décédé à l'âge de 76 ans, ont annoncé plusieurs médias mardi.
- Publié le 26-02-2019 à 15h30
- Mis à jour le 26-02-2019 à 17h30
Jef Braeckevelt avait déjà tiré sa révérence comme directeur sportif à 68 ans, fin 2011, après un demi-siècle de présence dans les peloton, notamment commme directeur sportif de La Redoute, de Lotto, de Hitachi, de Chocolats Jacques, de Jartazi et de Katusha.
Cette fois il tire sa révérence tout court, à 76 ans, pour s'en aller rejoindre ses deux anciens coureurs adorés, Serge Baguet et Claude Criquielon. Il avait aussi adoré Andrei Tchmil. Il n'aimait pas trop les honneurs, mais avait quand même été fier de se voir attribuer le Vélo de Cristal (Kristallen Fiets) du meilleur directeur sportif en 2001.
Né à Tielt le 30 janvier 1943, Joseph (Jef) Braeckevelt avait débuté comme directeur sportif en 1964, à la tête de l'équipe Terrot-Leroux, qui comprenait entre autres le coureur de tours Willy Van Neste, et le sprinter Daniel Vanryckeghem.
Il dirigea ensuite deux ans l'équipe Etalo à partir de 1968, puis une année Siriki-Munck, avant de disparaître du paysage cycliste pendant près de dix ans.
Il effectua son retour en 1978 au côté de Berten De Kimpe chez Avia - Groene Leeuw.
On le retrouva ensuite dans le rôle de directeur sportif adjoint de La Redoute de 1979 à 1985. Il y dirigea des coureurs comme Mariano Martinez, Roger Rosiers, Bernard Vallet, Robert Alban, Pierre Bazzo, Alain Bondue, Ferdi Van Den Haute, Jean-Luc Vandenbroucke (dont il allait ensuite devenir l'assistant chez Lotto), Johan De Muynck, Etienne De Wilde, Gregor Braun, Jérôme et Régis Simon, Stephen Roche, Thierry Claveyrolat et Michel Vermote.
Braeckevelt passa en 1986 dans le même rôle chez Hitachi. Une équipe qui comptait en ses rangs Claude Criquielion, Etienne De Wilde, Dirk De Wolf, Rudy Dhaenens, Rudy Matthijs, Rudi Rogiers, Marc Sergeant, Jean-Marie Wampers et Jef Lieckens.
Mais c'est chez Lotto, comme assistant puis comme directeur sportif, qu'il a effectué l'essentiel de sa carrière et atteint les plus hauts sommets, de 1989 à 2002. Il y ramena au cyclisme Serge Baguet, vainqueur d'une étape du Tour 2001, qui avait abandonné le métier, et encouragea quotidiennement l'ambitieux Andrei Tchmil, pas toujours bien vu par ses coéquipiers. Il s'en alla d'ailleurs lui aussi quand le contrat de son poulain ne fut pas renouvelé.
On le retrouva alors successivement chez Marlux, Chocolats Jacques (avec Tchmil comme assistant), et Jartazi. Il dirigea ainsi des coureurs comme David Boucher, Dave Bruylandts, Andy Capelle, Dimitri Konyshev, Chris Peers, Jürgen Van De Walle, John Gadret, Geert Verheyen, Leonardo Duque, Johnny Hoogerland, Dmitri Mouraviov, Janek Tombak, Geert Omloop, Allan Davis, Jens Mouris, Frank Vandenbroucke (en 2008), Maxime Vantomme et James Vanlandschoot.
En 2009 Braeckevelt partit chez Katusha, une équipe russe dont le manager était Tchmil.
En 2011, alors qu'il était toujours sous contrat pour deux ans, mais que Tchmil avait cédé le relais à Hans-Michael Holczer pour se lancer (sans succès) dans la course à la présidence de l'Union cycliste européenne (UEC), il préféra le résilier "d'un commun accord".
"Le plus dur cela a été de perdre mes amis Claude Criquielion et Serge Baguet. J'en souffre encore tous les jours", avait-il avoué au "Wielerkrant" en février 2017.
Jean-Luc Vandenbroucke surpris et peiné
L'ancien coureur et directeur-sportif Jean-Luc Vandenbroucke (63 ans) qui avait longtemps fonctionné en binôme parfait avec Jef Braeckevelt à la tête de l'équipe Lotto, s'est déclaré aussi surpris que peiné en apprenant sa disparition via la presse.
"J'avais appris qu'il n'allait pas très bien, mais je ne m'attendais quand même à à une aussi triste nouvelle", a-t-il en effet avoué.
"C'est très inattendu, et aussi très difficile à avaler. Jef avait été mon directeur sportif pendant cinq ans, de 1980 à 1985, quand je roulais encore pour La Redoute-Motobécane. Je l'ai ensuite convaincu de venir m'épauler quand je suis devenu directeur sportif de Lotto. On a ainsi travaillé douze ans ensemble, avant de suivre chacun notre chemin. Jef était quelqu'un qui était très proche de ses coureurs. C'est une icône du cyclisme qui disparaît", a conclu Jean-Luc Vandenbroucke.