Maxime Monfort analyse la course en ligne élites: "Les Belges n'ont rien à regretter de ce Mondial"
- Publié le 30-09-2018 à 17h56
Valverde, un champion tellement sympa et respectueux... à l'image trouble
"Alejandro Valverde est sans doute l'un des grands champions les plus sympathiques et respectueux que j'ai pu connaître dans ma carrière. Il accorde la même attention et la même considération à chacun des coureurs du peloton. Ce n'est pas le cas de tous les grands et cela mérite donc d'être souligné Son titre mondial ferait la totale unanimité sir l'Espagnol ne traînait, encore et toujours ,certaines affaires du passé... Son image restera, quoi qu'il puisse faire, trouble dans l'esprit de certains. Conquérir un titre de champion du monde à 38 ans est, à mes yeux, avant tout la preuve de sa classe. J'ai disputé la dernière Vuelta sur laquelle il était engagé et le Murcian m'y avait laissé une très bonne impression… comme toujours. On parle ici du leader du classement mondial! Sur une course lors de laquelle tout s'est joué sur le plan physique plutôt que tactique, il a livré la course qu'il fallait. Lorsqu'il a lancé le sprint aux 300 mètres, j'ai pensé que c'était trop tôt mais il était tellement fort que personne n'a pu le remonter. »
L'unité de la France, un exemple
"J'ai trouvé cela beau de voir des champions de la trempe de Pinot et de Bardet se mettre au service de Julian Alpahilippe dans le dernier tour. Ces deux coureurs auraient pu revendiquer certaines choses, mais ils ont accepté de se mettre à la planche pour leur compatriote sans aucune réticence. C'est un bel exemple d'unité. On présentait Alaphilippe comme un des favoris au regard de la dernière difficulté qui demandait certaines qualités explosives, mais placer un démarrage après 200 bornes ou 240 d'une épreuve proposant près de 5,000 mètres de dénivélation totale, ce n'est pas la même chose... »
Des défaillances qui ne m'ont pas surpris
"Sagan, Benoot, Dan Martin, Poels ou Kwiatkowski ont tous lâché prise relativement tôt dans la finale mais cela ne m'a pas véritablement surpris. C'est la preuve concrète de l'exigence d'un tracé sans temps mort et très difficile. La puissance moyenne qu'ont dû développer les coureurs qui sont allé au bout durant près de sept heures aura été plus importante que lors des derniers mondiaux."
Les Belges n'ont rien à se reprocher
"Sur ce Mondial, la tactique n'aura pas été l'élément le plus déterminant, tout s'est joué au physique et à la pédale et chacun est donc, logiquement, à sa place. Je ne crois donc pas que l'on puisse reprocher quoi que ce soit aux coureurs belges. Pour côtoyer en équipe de marque TiesjBenoot et Tim Wellens, je sais qu'ils ont tout fait pour se présenter au mieux au départ de cette épreuve. Certains avaient soufflé avant le départ que, au regard de notre position d'outsider, il nous appartenait d'ouvrir la course tôt. Mais au regard de ce parcours, je ne pense pas que cela aurait servi à grand-chose, si ce n'est pour faire le spectacle. Mais sur un Mondial, la finalité est tout de même de décrocher le meilleur résultat possible."