Keukeleire, leader des Lotto-Soudal sur la DH Famenne Ardenne Classic: "J'ai fait le mauvais choix"
Les Lotto-Soudal ont fait le forcing dans le final mais le Brugeois n’a pas su conclure.
- Publié le 28-09-2018 à 06h51
- Mis à jour le 28-09-2018 à 06h52
Les Lotto-Soudal ont fait le forcing dans le final mais le Brugeois n’a pas su conclure. Il ne pouvait pas cacher sa déception, Jens Keukeleire. Il a pesté, juré en néerlandais, tout en s’essuyant le visage, ruisselant de sueur. Un visage qui faisait la moue.
"Ah ! C’est dommage, l’équipe a si bien roulé" , commente celui qui était le leader des Lotto-Soudal sur cette DH Famenne Ardenne Classic, qu’il a tout fait pour remporter. "J’avais à nouveau de très bonnes sensations, et j’avais demandé à mes coéquipiers de rouler, de bien durcir la course dans le final. Ce qu’ils ont parfaitement fait."
D’abord pour reprendre l’échappée matinale, qui a bien résisté, avec Elias Van Breussegem, Fabien Grellier, Alo Jakin et Brecht Ruyters. Et ensuite pour user les meilleurs sprinters. Cela a fonctionné, puisque Nacer Bouhanni ou Bryan Coquard ont par exemple été lâchés dans le dernier tour. Laissant le champ libre à l’équipe belge, qui a lancé le Brugeois à l’offensive dans le final.
Jens Keukeleire est sorti avec Julien Simon, l’ancien vainqueur du Grand Prix de Wallonie, ou le solide estonien Rein Taaramae. "Mais une fois devant, j’ai hésité, car je voyais deux LottoNL-Jumbo qui contrôlaient" , continue le Flandrien. "J’aurais dû insister avec Taaramae dans le final. Je devais plus rouler. Mais j’ai fait le mauvais choix. Je suis très déçu. Je devais gagner !"
Le vainqueur du Tour de Belgique avait faim de victoire sur les routes de la Famenne. "J’avais les bonnes jambes, c’est positif, mais ce que je retiens, c’est que je ne suis pas sur le podium" , termine-t-il. "Sans doute n’avais-je pas assez confiance en moi."
"Il a fallu jouer cartes sur table"
Chez lui, ou presque, le local Maxime Monfort a durci la course dans les tours de circuit avant de s’écarter.
Déambulant sur le parking de l’Athénée Marche-Barvaux- Bomal, où étaient stationnés les véhicules des équipes, deux jeunes garçons accostent Maxime Monfort. S’il vient seulement de passer la ligne, plusieurs minutes après que le succès se soit disputé, le natif de Bastogne s’arrête, pose pied à terre et tape un brin de causette avec ces "petits" fans. La Famenne Classic, qui passe dans son village natal de Nadrin (km 36), est un peu "sa" course. Tout au long du parcours, il est chez lui. Et sur le site d’arrivée, un des coureurs les plus sollicités.
"Même si ce n’est pas la première fois, c’est toujours plaisant de rouler dans ma région d’origine. En plus, avec la bonne météo, il y avait quand même du monde au bord des routes."
Et pas mal d’encouragements personnels qui en provenaient. "Oui, c’est toujours chouette, évidemment" , sourit le trentenaire de la Lotto-Soudal. En condition et motivé à l’idée d’aider sa formation à conserver son titre sur "son" épreuve luxembourgeoise, Maxime s’est attelé à égrainer le peloton dans le final. "Ce n’était pas le plan de base, mais la configuration de course a fait que nous avons dû rouler fort, car les fuyards étaient costauds et comptaient pas mal d’avance. À un moment, il a fallu jouer cartes sur table. Ce que nous avons fait, chacun tenant son rang. Et Jens Keukeleire était notre meilleur atout pour la gagne" , raconte celui qui s’est écarté au pied de la dernière ascension de la côte de Charneux, terminant tranquillement en compagnie d’un équipier. Bien visible des spectateurs. Qui n’ont pas manqué de saluer la performance de "leur" Max, en l’applaudissant.
"L’équipe a livré une belle course"
Rémy Mertz a tout donné pour Jens Keukeleire, dans le final de l’épreuve
Il restait encore une cinquantaine de bornes avant de franchir une ultime fois la ligne d’arrivée de Marche-en-Famenne lorsqu’il s’est mis à la planche. Comme la plupart du temps cette saison, Rémy Mertz (23 ans) s’est montré au service de ses leaders de la Lotto-Soudal, sans rechigner.
"Le but était de rendre le final compliqué pour les autres formations. Je n’avais pas de superbes jambes aujourd’hui (NdlR : lire ce jeudi) , mais je pense avoir aidé au maximum. J’ai roulé à bloc pendant un demi-tour de circuit, au moment où l’écart avec l’échappée était encore de cinq minutes. Puis ça a été aux autres de faire le boulot. Et même si Jens (NdlR : Keukeleire) s’est fait avoir dans le final, l’équipe a livré une belle course, je trouve : nous avons contrôlé quand il le fallait, avant de nous montrer offensifs" , estime celui qui a été prolongé de deux ans par la formation belge.
Et qui roulait , ce jeudi, dans sa province. "Bon, à nonante kilomètres de chez moi quand même" , précise-t-il en souriant. "C’est toujours gai de venir ici. D’autant plus qu’il s’agit d’une des seules courses professionnelles en province de Luxembourg (NdlR : la seule à l’heure actuelle, en fait) . Cette épreuve grandit : c’est vraiment intéressant pour le futur."