Séance de rattrapage pour beaucoup de coureurs lors de la Vuelta
- Publié le 22-08-2018 à 13h17
Pour beaucoup de coureurs du Tour d’Espagne, la course se présente comme une grosse chance de se rattraper La 73e édition du Tour d’Espagne débute ce samedi à Malaga, en l’absence de son vainqueur sortant, Chris Froome, mais également du lauréat du dernier Tour de France, Geraint Thomas. Manqueront également à l’appel Tom Dumoulin et Primoz Roglic, respectivement 2e et 4e de la Grande Boucle.
Pour autant, la Vuelta 2018 présente un beau plateau qui promet une course animée et intéressante, avec, cette année, pas moins de huit arrivées au sommet. Quatre anciens lauréats seront de la partie, Alejandro Valverde (2009), Vincenzo Nibali (2010), Fabio Aru (2015) et Nairo Quintana (2016). Mais parmi les 176 engagés, tous ne seront pas animés des mêmes ambitions ou au départ pour les mêmes raisons. Pour beaucoup, la Vuelta va même servir de session de rattrapage.
Ceux qui ont raté le Giro
Parmi les principaux prétendants, on recense par exemple des coureurs qui ont disputé le Giro et y ont connu des soucis, comme Fabio Aru, Thibaut Pinot et Simon Yates. Les deux premiers, malades, ont même manqué le Tour dans la foulée de leur déconvenue transalpine.
Pour le Britannique, qui était prévu depuis le début de saison en Espagne, la Vuelta s’offre comme une occasion unique de démontrer que sa défaillance en fin de Giro n’était qu’un accident.
Ceux qui ont raté le Tour
La même chose vaut pour quelques blessés ou défaillants du récent Tour de France. Sauf qu’ils ont eu moins de temps pour récupérer que ceux venus du Giro. On songe à Wilco Kelderman, qui s’est fractué la clavicule une semaine avant le départ du tour, à Richie Porte et Rigoberto Uran, blessés dans l’étape des pavés, ou à Vincenzo Nibali, renversé par un spectateur à l’Alpe d’Huez.
"Comme je suis dans une phase de récupération de mes moyens, il m’est difficile de penser au classement général avec aussi peu de jours d’entraînement derrière moi", avoue le Sicilien, qui vise surtout le… Mondial.
Adam Yates, Nairo Quintana et Alejandro Valverde, deux ex-lauréats de la Vuelta, n’ont pas réussi leur Tour de France et même s’ils ont fini à Paris, ils doivent une revanche à leurs supporters.
Ceux qui préparent le Mondial
Les Championnats du Monde ont lieu à la fin du mois de septembre en Autriche cette année. Au Tyrol, le circuit d’Innsbruck est l’un des plus durs de ces vingt à trente dernières années.
Beaucoup de ceux qui rêvent de succéder à Peter Sagan (le Slovaque, présent en Espagne, imagine-t-il possible un quatrième titre consécutif ?) ont décidé de venir peaufiner leur condition sur les routes de la Vuelta. Sans pour autant se désintéresser d’essayer de gagner une étape par exemple.
Il s’agit évidemment de Nibali et Valverde, mais également de Daniel Martin, Adam Yates, Steven Kruijswijk, le 5e du Tour, ou de Tiesj Benoot, lui aussi blessé au Tour et un des quinze Belges engagés cette saison en Espagne.
Ceux qui ont fait de la Vuelta un objectif
La Vuelta n’est pas le Tour où chacun se présente animé des meilleures intentions et avec une ambition décuplée.
L’épreuve ibérique survient aussi en fin de saison avec des coureurs fatigués parfois, démobilisés même pour certains. Une partie de ceux que nous avons cités vise pourtant le meilleur classement final possible dans cette édition 2018. Aru, par exemple, Simon Yates, Quintana, Valverde sans doute, mais il faut aussi y ajouter Ilnur Zakarin, troisième l’an dernier, les frères Izaguirre, Miguel Angel Lopez, Pello Bilbao, Michael Woods, Wilco Kelderman, Enric Mas, George Bennett, Bauke Mollema, Rohan Dennis, Richard Carapaz, Emmanuel Buchmann ou Louis Meintjes…
"Je ferai le point après une dizaine de jours pour voir si je suis toujours en course et si je me focalise ou non sur le classement général", dit Thibaut Pinot, résumant les pensées de la plupart des prétendants. Richie Porte tient quasiment le même discours que le Français.
"Je vais prendre étape après étape et je verrai où j’en suis exactement au fil des jours", assure l’Australien. "C’est difficile de prévoir la forme après une coupure sur blessure. La dernière semaine est particulièrement dure, on ne peut prévoir comment le corps réagira."