Giro: Froome en grand favori roulera avec une cible dans le dos
Quatre favoris se dégagent au départ de Jérusalem.
- Publié le 04-05-2018 à 06h54
- Mis à jour le 04-05-2018 à 14h50
Quatre favoris se dégagent au départ de Jérusalem. La lutte pour le maillot rose s’annonce passionnante et ne devrait pas se résumer à une balade de santé pour Chris Froome.
Dumoulin vise le doublé
Le Néerlandais espère rééditer sa performance de l’année dernière où il avait été impressionnant en montagne et intraitable en contre-la-montre. Mais Tom Dumoulin, qui avait maté Nairo Quintana et Vincenzo Nibali en 2017, s’attaque cette fois à la montagne Chris Froome. Le Néerlandais, qui n’a pas été étincelant depuis le début de l’année, compte sur son expérience pour triompher. "Je suis plus confiant dans mes capacités au départ du Giro. J’ai également appris l’année dernière comment surmonter les moments difficiles." Tom Dumoulin était en effet parvenu à sauver les meubles malgré d’importants problèmes gastriques lors de la 16e étape.
Froome malgré tout
D’un point de vue purement sportif, le Britannique est archi-favori au départ de Jérusalem. Seul Tom Dumoulin semble, sur le papier, capable de lui contester le maillot rose. Mais le Néerlandais sera forcément desservi par le faible kilométrage de contre-la-montre de cette 101e édition du Giro. Néanmoins, la préparation du leader de la Sky a été terriblement polluée par l’affaire de son contrôle positif au salbutamol sur la Vuelta 2017. Même si Chris Froome n’a pas semblé atteint par le ramdam médiatique autour de son cas personnel, ses résultats depuis le début de saison n’ont pas été à la hauteur du talent du quadruple vainqueur du Tour. Le Britannique a toutefois montré récemment des signes de progression. "D’après les sensations que j’ai eues au Tour des Alpes, je suis prêt à gagner, mais je ne peux pas dire que ça va être le résultat dans trois semaines", a expliqué le leader de la Sky. En cas de victoire à Rome, Chris Froome réalisera le triplé Tour-Vuelta-Giro, à cheval sur deux saisons. En espérant que les résultats du Britannique résistent au temps…
Aru, la bonne année ?
L’Italien n’a plus participé à sa course fétiche depuis trois ans. Il a fait l’impasse, par choix, en 2016 avant de devoir renoncer sur blessure l’année dernière alors que le Giro s’élançait de sa Sardaigne natale. Le grimpeur d’UAE Team Emirates, troisième en 2014 et deuxième en 2015, revient donc motivé comme jamais sur le Tour d’Italie. "J’ai un grand plaisir à revenir sur le Giro. Je suis à un carrefour de ma carrière, donc c’est le bon moment pour le gagner", a avancé le Sarde. La faible présence de contre-la-montre sur cette 101e édition du Giro devrait permettre à Fabio Aru de tirer son épingle du jeu. Mais son discret début de saison ne plaide pas franchement en sa faveur.
La prudence de Pinot
Le Français, qui déteste frotter et aime le froid, a décidé, depuis l’année dernière, de se focaliser sur le Giro où il est censé trouver les conditions de son épanouissement. Sa première tentative, en 2017, a bien failli être couronnée de succès puisque Thibaut Pinot pouvait encore rêver du maillot rose au matin de la dernière étape contre-la-montre. Cette saison, le leader de Groupama-FDJ a peu mais bien couru, comme en témoigne sa victoire au Tour des Alpes devant la plupart des autres favoris du Giro. Mais le Français refuse de se voir en rose à Rome. "Sur une course d’une semaine, c’est différent. Sur un Grand Tour, il y a des concurrents qui sont très forts, mais j’espère arriver à les battre sur certaines étapes."
De nombreux outsiders
Parmi les autres prétendants, Simon Yates (Mitchelton-Scott) mène clairement les débats. Le Top 10 est largement dans les cordes du Britannique, déjà 6e de la Vuelta 2016 et 7e du Tour 2017. Domenico Pozzovivo (Bahrain Merida) a quant à lui de solides références sur les routes italiennes puisqu’il a déjà terminé dans le Top 10 du Giro cinq fois depuis 2008. Enfin, Miguel-Angel Lopez (Astana), impressionnant sur le Tour d’Oman et le Tour des Alpes, s’annonce redoutable en montagne.
Treize Belges en quête de (très) bonnes surprises
À l’image de Victor Campenaerts, qui vise le maillot rose dès aujourd’hui, nos compatriotes chercheront à gagner des étapes.
Parmi les 176 concurrents qui s’élanceront en début d’après -midi (premier départ à 12h50, heure belge) pour les 9,7 km de la 1re étape, un chrono individuel, figurent treize Belges. Au départ du 101e Tour d’Italie, nos compatriotes chercheront surtout à aider leurs leaders respectifs, pour quelques-uns, et à enlever, pour les autres, des étapes. Pourtant, Ben Hermans, leader de l’équipe locale Israel Cycling Academy, espère finir parmi les dix premiers dans un peu plus de trois semaines, à Rome. À 31 ans, le Limbourgeois a toujours, jusqu’ici, dû se mettre au service d’autres coureurs, cette fois, il a carte blanche et compte bien en profiter.
Deux de ces treize coureurs débutent dans un grand tour, Baptiste Planckaert (Katusha), qui aura carte libre, notamment dans les sprints, et Frederik Frison (Lotto-Fix All), un solide équipier qui vient prendre du coffre sur le Giro. Trois autres, Loïc Vliegen (BMC), auquel BMC accorde de la liberté, Jens De Busschere (Lotto-Fix All), l’atout principal de son équipe dans les sprints en l’absence d’André Greipel, et Tom Van Asbroeck (EF Education First), chargé essentiellement de lancer ceux de Sacha Modolo, disputent leur premier Tour d’Italie.
Autre équipier reconnu, Gijs Van Hoecke (Lotto NL), dans une formation où Danny Van Poppel, dans les sprints, et George Bennett, pour le classement, réclament beaucoup d’aide. La même chose, mais exclusivement pour le classement, vaut pour Louis Vervaeke (Sunweb). Le grimpeur flandrien doit aider en haute montagne le tenant du titre Tom Dumoulin.
Les cinq derniers coureurs belges vont chercher d’abord à gagner une étape. Jürgen Roelandts (BMC) par exemple, le plus expérimenté, qui dispute son dixième grand tour, son deuxième Giro.
Chez Lotto-Fix All, Tosh Van der Sande, fusée porteuse de De busschere, dans les sprints, ou Sander Armée, qui a goûté à ce bonheur à la dernière Vuelta, auront pour mission de se glisser dans des échappées et de les mener à bien. Malgré ses qualités, Tim Wellens ne doit pas entretenir d’ambition pour le classement général. Le Limbourgeois revient au Giro, qu’il avait découvert en 2014, avant d’y revenir deux ans plus tard et d’y enlever en solitaire une étape, à Roccaraso. Dans ce contexte très relevé, le coureur de Saint-Trond, déjà victorieux quatre fois cette saison, est vraisemblablement notre meilleur atout pour le gain d’une étape.
Et pourtant, dès ce vendredi, un Belge pourrait succéder à Tim Wellens, dernier vainqueur belge d’une étape. Son équipier Victor Campenaerts, champion d’Europe de la spécialité, a fait du contre-la-montre d’ouverture son grand objectif. L’Anversois ferait évidemment coup double en s’imposant. Cela fait exactement dix-sept ans qu’un Belge n’a plus porté le maillot rose. À l’époque, Rik Verbrugghe, qui courrait chez… Lotto, avait enlevé le prologue !