Le 1e centre d'hébergement de femmes SDF en Wallonie est à Charleroi
Le premier centre d’hébergement pour femmes SDF de Wallonie vient d’ouvrir ses portes. Il est situé à Dampremy, rue des Français.
- Publié le 23-04-2024 à 14h44
- Mis à jour le 23-04-2024 à 15h14
"Nous lui avons donné le nom d’une figure connue dans le quartier", a indiqué le président du CPAS, Philippe Van Cauwenberghe, au conseil communal. Le centre s’appellera en effet "Mémé Loubard", nom de scène de la rockeuse Claudine Mahy décédée en décembre 2017.
Ce projet d’hébergement temporaire est l’une des 14 actions rentrées dans le cadre de l’appel à projets "Territoire Zéro sans-abrisme" par le relais social de Charleroi. Il représente un investissement de 633 000 €, et six travailleurs à temps plein y ont été affectés. Installé à l’ancien abri de nuit supplétif du CPAS, à Dampremy, il affiche une capacité d’accueil de 12 places, 365 jours par an, de 17h à 8, h du matin. Destiné à des femmes adultes seules qui n’ont pas de solution de logement, ce dispositif inédit en Wallonie s’impose comme une véritable passerelle entre l’hébergement d’urgence et les dispositifs de remise en habitation, selon Philippe Van Cau. Il s’agit d’un projet pilote qui sera évalué.
Personnes transgenres: quelle accessibilité ?
Au conseil communal de Charleroi, la nouvelle recrue féminine du groupe C +/Les Engagés Manon Choël (ex-MR) a interrogé le président du CPAS sur l’accessibilité de ce centre aux personnes transgenres. Si l’échevine de l’Égalité des chances s’est engagée à saisir le conseil consultatif femmes hommes de cette question, Philippe Van Cau s’est voulu rassurant. "Notre réseau d’hébergement d’urgence a accueilli une personne transgenre pendant deux ans, a-t-il rappelé. En concertation avec cette personne, les travailleurs de la structure ont réfléchi à la meilleure proposition d’accompagnement associant ses besoins et attentes à ceux des autres usagères. Les chambres et espaces sanitaires féminins ont pu être partagés." Pour lui, la gestion de telles situations – bien qu’exceptionnelles – demeure compliquée. "Elle oblige en effet les équipes à développer des approches innovantes. Les personnes hébergées (hommes comme femmes) ne manifestent pas toujours une grande tolérance à l’égard des thématiques LGBTQIA +", a-t-il conclu.