Ce qu’il faut retenir des Mondiaux de Doha
Retour sur l’édition 2019 à Doha.
- Publié le 08-10-2019 à 06h22
- Mis à jour le 08-10-2019 à 10h43
Retour sur l’édition 2019 à Doha.
Particulièrement décriés, sans doute à juste titre vu les conditions particulières liées à leur attribution et aux dangers encourus par les acteurs des courses sur route, les championnats du monde de Doha se sont achevés sur un excellent bilan chiffré. La qualité était bel et bien au rendez-vous au Qatar ! Et la Belgique peut se targuer de posséder des athlètes de niveau mondial… La meilleure édition : Qualité et densité des performances
Du point de vue de la qualité et de la densité des performances, les championnats du monde de Doha, au cours desquels 43 pays ont été médaillés et 68 ont placé au moins un athlète dans le top 8, sont considérés comme "les meilleurs de l’histoire", insiste le président de l’IAAF, Sebastian Coe, soulignant que 6 records des championnats, 21 records continentaux et 86 records nationaux ont été établis. Des statistiques flatteuses pour des Mondiaux qui n’ont jamais été placés aussi tard dans la saison. Les conditions offertes par le Khalifa International Stadium - un toit recouvrant la piste, une température constante et une influence marginale du vent - expliquent en partie ces résultats positifs. Parmi les perfs marquantes, on retiendra pêle-mêle les 9.76 de Coleman sur 100 m, les 43.48 de Steven Gardiner sur 400 m, les 22,91 m de Joe Kovacs au poids, chez les hommes ; les 48.14 de Salwa Eid Nasser sur 400 m, les 3.51.95 de Sifan Hassan sur 1 500 m, les 7,30 m de Malaika Mihambo à la longueur ou les 6 981 points de Katarina Johnson-Thompson à l’heptathlon, chez les femmes.
Du froid au chaud : Le stade Khalifa a fini par trouver son public
Les trois premiers jours de compétition, marqués par des assistances faméliques (avec une pointe à… 7 266 spectateurs le dimanche 29 septembre, jour de la finale du 100 m féminin), ont fait craindre le pire pour ces Mondiaux, loin de faire stade comble dans un premier temps. Progressivement, sans que l’on ne connaisse le taux de remplissage sur invitation, le Khalifa a fini par trouver son public et, grâce aux supporters éthiopiens, kenyans et ougandais bien en voix, l’ambiance a augmenté progressivement. Jusqu’à cette finale du saut en hauteur où le Qatarien Mutaz Essa Barshim a retourné l’enceinte grâce à son deuxième titre mondial.
Les larmes de Nafi : Une championne blessée
D’un côté, il y avait la fierté d’avoir remporté une belle médaille d’argent sur la scène mondiale après pas mal de contretemps. De l’autre, la frustration de terminer la saison comme elle avait commencé, c’est-à-dire… blessée. À Doha, Nafi Thiam a été submergée par l’émotion, par les émotions à l’issue d’un heptathlon où elle n’a pas pu s’exprimer à 100 % de ses moyens physiques. En se présentant face aux journalistes belges, la championne olympique n’a pu réprimer quelques sanglots ni quelques larmes durant ses explications, une tristesse liée à l’inflammation de ce satané coude droit constituant un gros sujet d’inquiétude à l’heure actuelle. Nafi Thiam aspire aujourd’hui à une vraie période de repos avant de reprendre le collier en vue des Jeux : puisse-t-elle la mettre à profit pour régler ce problème de coude.
Des mamans au top : Allyson et les autres
Elles s’appellent Allyson Felix, Shelly-Ann Fraser-Pryce et Nia Ali. Leur point commun ? Être devenues championnes du monde après avoir donné la vie. Athlète la plus titrée de l’histoire des championnats du monde, la première, dix mois à peine après son accouchement par césarienne, a enrichi sa collection de deux nouvelles médailles d’or, en relais, portant son total à 13. La seconde, considérée comme la “Bolt au féminin” eu égard à son palmarès impressionnant, a également remporté deux médailles d’or à Doha, en 100 m et en relais 4x100 m, un retour en trombe deux ans après avoir vu naître son fils Zion. Spécialiste du 100 m haies, la troisième, qui n’a pas la notoriété des deux autres, a effectué, dimanche, son tour d’honneur en compagnie de ses deux jeunes enfants. Quelques minutes plus tôt, elle avait remporté son premier titre mondial en établissant un nouveau record personnel. Chapeau, Mesdames !
Relais magiques: Trois chances plutôt qu’une
Leur remarquable longévité, qui doit tout à leur talent, à leur implication et à leur travail, a été récompensée, ce dimanche soir, par une superbe médaille de bronze décrochée derrière les États-Unis et la Jamaïque : les Tornados ont maintenu la Belgique sur la carte du monde en sprint, grâce à une performance collective de feu. Comme le souligne Jacques Borlée, le coach, ce relais a quelque chose de “magique”, si bien que nos hommes ont inspiré leurs collègues féminines du tour de piste. Un projet nommé Cheetahs qui, après un an et demi à peine, a permis à ces relayeuses de se hisser à la cinquième place mondiale après avoir échoué au pied du podium européen. La fusion de ces deux formations a, enfin, permis de constituer une troisième équipe qui, forte de sa 6e place mondiale, rêve d’exploit aux Jeux olympiques. Comme le dit Kevin Borlée, “dans une finale, il y a toujours un coup à jouer”.