MLS : 27 équipes en 2021 et ce n'est pas fini !
Il faut débourser 150 millions de dollars afin de pouvoir créer une nouvelle franchise aux USA. Sauf quand on s'appelle David Beckham...
- Publié le 12-03-2019 à 18h21
- Mis à jour le 21-05-2019 à 14h42
La Major League Soccer a commencé il y a deux semaines. Le sport-roi dans d'autres contrées du monde se fait une petite place au soleil aux Etats-Unis, où le football (américain, celui-là), le base-ball, le basket-ball et le hockey sur glace ont pignon sur rue.
Force est de constater que notre ballon rond connaît une forte croissance aux Etats-Unis. Si la Ligue a été créée en 1996, dans la foulée de la World Cup de 1994 où les Diables ont joué à Orlando, Washington et Chicago, elle ne connaissait à l'époque que dix équipes, soit un contingent assez léger, on peut le dire. Mais depuis lors, entre création d'une nouvelle franchise, déménagement d'une autre, voire même disparition de certaines, la MLS est en forte croissance. Cette saison, le FC Cincinnati est devenu la 24e équipe. "Vous devriez être incroyablement fier de votre ascension fulgurante en tant qu'une des villes de football les plus incroyables de notre continent", soutenait lors d'une conférence de presse à Cincinnati Don Garber, le grand patron de la MLS. "L’essor de Cincinnati, devenu un marché de soccer passionné au cours des dernières années, coïncide avec la croissance de l’économie de la ville et de sa réputation de destination prisée des jeunes cadres, ce qui en fait une ville idéale pour notre championnat en croissance."
Entre dépôt de candidature et finalisation du deal, le débarquement de Cincinnati en MLS aura pris un an et demi, histoire aussi de satisfaire les exigences de la Ligue en terme de création de stade (de 21 000 places, qui sera inauguré en 2021) et d'ancrage dans la population locale, le FCC pouvant compter sur une vingtaine de milliers de spectateurs en USL, sorte de D2 outre-Atlantique mais n'ayant aucune passerelle sportive assurée vers sa grande soeur. "C’est un moment de fierté", se réjouissait Jeff Berding, le directeur général du FC Cincinnati, au moment de l'annonce de l'arrivée de son club en MLS, l'année dernière. "C’est une célébration de notre ville. C’est une célébration d'un sport global qui arrive dans notre ville et nous permet de promouvoir Cincinnati à l’échelle mondiale à un moment où cela est probablement plus important que jamais. C'est l'aboutissement de beaucoup de travail. Ce fut parfois difficile, mais j'ai reçu beaucoup d'encouragement. J'allais à des événements avec les supporters; je ressentais tout simplement leur passion."
Que le club de l'Ohio - où on retrouve l'ancien Diable Rouge Roland Lamah et l'ex-Anderlechtois Kenny Saief (auteur d'un assist pour le premier nommé ce week-end dans l'antre d'Atlanta, champion en titre) - ne se fasse pas de soucis pour son avenir sportif: en Amérique du Nord, il n'y a pas de descendant. Petite particularité locale qui fait tout son charme pour les investisseurs. Parce que ceux-ci, en effet, mettent la main au portefeuille pour pouvoir intégrer la MLS: si Minnesota United a déboursé 100 millions de dollars en 2017, on est maintenant passé à une intégration à 150 millions. Une belle augmentation dûe au succès populaire grandissant de la ligue.
Beckham pas logé à la même enseigne
Mais tous les clubs, qui veulent intégrer la MLS, ne sont pas logés à la même enseigne. Ainsi, lorsque David Beckham a débarqué outre-Atlantique en 2007, à Los Angeles, en bon businessman qu'il était déjà alors qu'il n'avait pas encore raccroché les crampons, l'Anglais avait négocié la création d'une franchise à moindre frais. Soit 25 millions de dollars pour un club qui sera basé à Miami, qui se cherche un club depuis la disparition des Miami Fusion en 2001. La MLS voit débarquer avec bonheur une franchise dans une ville densément peuplée et potentiellement amatrice de soccer mais salue ainsi surtout le retour de David Beckham, ce qui lui permet de viser un rayonnement international pour son championnat, qui évolue, certes, mais n'est pas - encore? - au niveau des ligues européennes du top, voire du subtop.
La star anglaise a donc fondé l'Inter Miami CF et entamera sa première saison dès 2020. L'ancien milieu de terrain de Manchester United ou encore du Real Madrid a su s'entourer de businessmen locaux mais aussi de Simon Fuller, créateur d'American Idol et espère voir un jour Neymar rejoindre son club, ce que le Brésilien lui aurait promis. "Quand j'ai eu la possibilité de créer une franchise en MLS, une seule et unique ville s'imposait à mes yeux: Miami", expliquait récemment David Beckham. "Mais amener un club de MLS à Miami, cela a été un sacré voyage. Notre promesse envers nos supporters à Miami et dans le monde est simple: votre équipe s'efforcera toujours de vous rendre fiers sur le terrain. Notre stade sera un lieu que vous aimerez visiter. De plus, notre impact sur la communauté mais aussi, de manière plus générale, sur la jeunesse dans le sud de la Floride sera profond."
Austin en 2020, Nashville en 2021 et puis Sacramento?
Un autre club débutera en MLS en 2020: Austin FC, au Texas. Et en 2021, ce sera au tour de Nashville. Mais quels sont les critères pour intégrer la grande famille de la MLS? Le soutien des supporters, la taille du marché, l'emplacement géographique mais aussi la localisation du stade, ce qui a d'ailleurs fait pencher la balance en faveur de Cincinnati, d'autant plus quand les autorités locales ont débloqué une enveloppe de près de 35 millions de dollars pour aider à la création du stade.
D'autres villes sont en tout cas déjà candidates pour contribuer à l'expansion de la MLS: Sacramento, Saint Louis ou encore Detroit. "Il y a clairement des marchés qui sont plus avancés que d'autres", n'hésite d'ailleurs pas à dire Don Garber. "Nous sommes ainsi en discussion avec Sacramento depuis plusieurs années. A mes yeux, il n'y a aucun doute sur le fait qu'on pourrait inclure facilement plus de 28 équipes en MLS (NdlR: la limite fixée pour plusieurs années)."
Mais le revers de la médaille est bien présent: comment gérer plus de 28 équipes dans un championnat, fermé qui plus est, et dans des pays aussi grands que les États-Unis et le Canada? La bulle ne risque-t-elle pas d'imploser? Certains observateurs proposent de créer une deuxième division - ce qui n'aurait pas les faveurs de Garber et des propriétaires qui ont délié les cordons de leur bourse - alors que d'autres songent à créer des subdivisions dans la ligue, un peu comme en NBA. Mais Don Garber, récemment réélu pour plusieurs années, garde le cap: droit devant. "C'est un grand pays", a déclaré Garber en décembre. "Il y a eu tellement de choses dans ce sport au cours de la dernière décennie qui ont permis à beaucoup de villes intéressées aux États-Unis et au Canada de prendre leurs responsabilités. Dans les 12 mois, on annoncera la 28e équipe. Après, on devra discuter quant à une nouvelle expansion. Le format des playoffs devra changer et donner plus d'importance à ce qu'il se passe lors de la saison régulière. Le but est de mettre l'accent sur celle-ci..."