Vanderhaeghe: "Une prime européenne ? On est à Courtrai, hein !"
Yves Vanderhaeghe est confiant mais se méfie du piège que tendra Mazzù : "Deux buts encaissés en huit matchs, il faut le faire."
- Publié le 22-05-2019 à 07h32
- Mis à jour le 22-05-2019 à 07h45
Yves Vanderhaeghe est confiant mais se méfie du piège que tendra Mazzù : "Deux buts encaissés en huit matchs, il faut le faire." Yves Vanderhaeghe (49 ans) sourit quand on le confronte à l’avertissement d’un journal flamand insinuant qu’il risque d’être viré s’il qualifie Courtrai pour la Coupe d’Europe. Aussi bien à Ostende qu’à Gand, il avait été mis à la porte après une élimination précoce en Europe. "Les gens de Courtrai méritent cette première campagne européenne", dit Vanderhaeghe. "Je suis même d’accord de risquer de perdre mon job en échange d’un ticket européen. (Après un silence) Mais on est encore loin du compte ! Charleroi et, en cas de victoire, l’Antwerp : ce n’est pas de la rigolade."
Selon Felice Mazzù, Courtrai est favori. Et Mehdi Bayat dit que la pression est chez vous.
"Des entraîneurs ou dirigeants essaient toujours de se positionner dans le rôle d’underdogs. On a chacun 50 % de chances. Le seul avantage qu’on a, c’est qu’on joue chez nous."
C’est un sérieux avantage.
"Je dois dire que l’ambiance était bonne, lors de notre 4-0 contre le Cercle de vendredi passé. Pour la première fois, un DJ avait été installé dans le kop. Certains croient qu’on peut aller jusqu’au bout. Mais moi, je me méfie de Charleroi."
Le 1-2 de Perbet à la 90e+4 en phase classique doit encore vous réveiller la nuit. Vous étiez en course pour les playoffs 1.
"C’est typiquement Charleroi, une équipe que je respecte beaucoup. Mazzù obtient de bons résultats à sa façon. Charleroi a une très bonne organisation et est mortel en contres. On ne devra pas être naïfs dans notre envie de marquer, et ne pas tomber dans le piège qui sera tendu."
Felice Mazzù dit que vous êtes la meilleure équipe des playoffs 2.
"C’est vrai que 24 sur 30, ce n’est pas mal. On a tout gagné contre nos adversaires de D1A, et tout perdu contre le seul adversaire de la D1B, l’Union. Mais je suis aussi impressionné par la série de Charleroi. Deux buts encaissés dans leurs huit derniers matchs : il faut le faire. Ils l’ont fait avec une défense à cinq et ils n’avaient parfois qu’un peu plus que 30 % de possession du ballon, mais c’est leur droit."
Une stat pour vous, votre bilan de coach contre Charleroi est le suivant : quatre nuls, six victoires et cinq défaites.
"Je savais bien que je m’étais pris quelques claques de Mazzù. Mais je lui en ai donné, aussi (rires) ."
En cas de victoire, il faudra encore aller battre l’Antwerp dans ses installations.
"Que ce soit Courtrai ou Charleroi qui gagne ce soir, la victoire va donner un énorme boost. La motivation sera énorme, dimanche. Alors que pour le quatrième des playoffs 1, ce match est une punition. C’est donc possible de gagner ! Même si dans l’histoire des playoffs, une seule équipe des playoffs 2 s’est qualifiée pour l’Europe, en l’occurrence Genk (NdlR : en 2010 contre Saint-Trond) . Ce serait beau. Nos supporters ont déjà eu droit à cinq victoires contre le grand rival de Zulte Waregem. La saison serait vraiment historique si on peut faire un ou plusieurs voyages en Europe."
Les playoffs 2 sont souvent considérés comme un tournoi amical et peu attrayant. Comment avez-vous motivé votre groupe ?
"J’ai été joueur moi-même, je sais que des vacances sont importantes pour le repos mental. D’emblée, j’ai dit à mes joueurs qu’ils garderaient leurs quatre semaines de vacances, même si on doit jouer une semaine en plus."
Vous avez quand même négocié une prime pour vous en cas de ticket européen ?
"On est à Courtrai, hein. Pas à Anderlecht…"
"Avenatti est prêt pour un grand club"
VDH sait qu’il perdra ses meilleurs joueurs : "À nous de trouver des jeunes Kums."
Vanderhaeghe sait d’ores et déjà que la saison prochaine, il ne disposera pas de la même équipe que cette saison. Courtrai doit vendre ses meilleurs joueurs pour rester en bonne santé. "Je l’accepte", dit Vanderhaeghe. "Donc, on cherche des solutions moins chères. Des gars qui sortent de blessure, des jeunes qui ne percent pas dans des grands clubs, des bons joueurs qui recherchent un tremplin pour se remettre en évidence."
Sans réfléchir, Vanderhaeghe cite sept exemples. "Demets, Capon, Kums, Marusic, Santini, Tomasevic, Zukanovic… Et il y en a d’autres !"
Felipe Avenatti est le premier partant. "Il était ici en location. Et il a marqué 15 buts, donc on ne pourra pas le garder. Il est prêt pour évoluer dans un grand club. Dans une équipe qui joue sur la moitié de terrain adverse et qui lance des centres devant le but, il peut se révéler utile, avec sa taille. Son seul point faible, c’est sa vitesse. Il a été blessé à l’aine, mais il est de retour à l’entraînement."
Les deux autres attaquants sont aussi des connus. À commencer par Teddy Chevalier. "Il a peut-être été un peu moins efficace que la saison passée, mais je le connais : cela signifie qu’il va faire une campagne magnifique la saison prochaine. Il a peut-être parfois une grande bouche, mais il a un petit cœur. C’est un bon gars. Je l’aime bien…"
Et Imoh Ezekiel ? "Il a eu du mal au début. Il espérait être transféré vers un club qui joue la Coupe d’Europe, et était déçu suite au njet de De Boeck. Qui plus est, il a eu une déchirure musculaire. Mais ces dernières semaines, je l’ai vraiment trouvé bon !"
Même si Courtrai est un club flamand, on vient de parler d’un Uruguayen, d’un Français et d’un Nigérian. Vanderhaeghe sourit : "Oui, je donne mes entraînements en français et en anglais…"