Kostas Laifis, ce défenseur polyvalent: "Son intelligence lui permet de jouer n’importe où"
Le sélectionneur de Chypre, Ran Ben Simon, commente le replacement de son défenseur central et son évolution.
- Publié le 29-11-2018 à 12h21
Le sélectionneur de Chypre, Ran Ben Simon, commente le replacement de son défenseur central et son évolution. Ce jeudi soir, face à Séville, Kostas Laifis pourrait disputer son deuxième match d’Europa League d’affilée (le quatrième toutes compétitions confondues) au poste de latéral gauche. Suite aux absences pour cause de blessure ou de suspension, Michel Preud’homme avait décidé de repositionner son Chypriote sur le flanc, là où il a été formé pendant sa jeunesse.
Kostas Laifis, au grand bonheur de son coach liégeois, s’est avéré être tout aussi efficace le long de la ligne qu’au cœur de la défense. À Krasnodar, c’est lui qui, monté en ligne, a adressé l’assist pour le but de Carcela. C’est encore lui, face à Eupen, suite à un déboulé sur le flanc, qui a provoqué le penalty transformé par Mpoku.
À Chypre , on est attentif aux performances du défenseur central, surtout dans le chef du sélectionneur israélien, Ran Ben Simon, qui n’est nullement surpris par la polyvalence du Standardman.
"Il a été formé en tant que latéral gauche et a même évolué un cran plus haut pendant sa formation", commente-t-il. "Je suis énormément de matchs du Standard, notamment en Europa League , pour être attentif aux prestations de Kostas et je dois dire que je suis heureux de voir la place qu’il prend au sein de cette belle équipe de Michel Preud’homme. Sans être un leader charismatique, il est devenu un joueur clé de cette équipe, notamment au cours de la saison écoulée, contribuant activement à la réussite du Standard que ce soit en Coupe, même s’il a loupé la finale, ou en PO1 ."
Pour le sélectionneur de Chypre, c’est donc tout sauf une surprise de voir Laifis performer tant à gauche que dans l’axe.
"Outre le fait qu’il a été, en partie, formé à ce poste, son efficacité résulte du fait que Kostas est extrêmement intelligent. Il a une lecture du jeu parfaite et il comprend directement ce qu’on attend de lui. Parfois, certains joueurs sont réfractaires à l’idée de bouger sur l’échiquier, il leur faut du temps pour assimiler les changements. Kostas, lui, assimile à la vitesse de la lumière, ce qui fait qu’un coach peut le mettre à n’importe quelle position en ayant la garantie qu’il ne sera pas déçu. C’est un grand professionnel, avec lui, on ne peut pas se tromper car c’est un guerrier."
En sélection, Ran Ben Simon n’a pas encore repositionné son défenseur.
"J’avoue que cela m’a déjà traversé l’esprit mais, pour le bien et l’équilibre de mon équipe, je dois le garder dans l’axe car c’est là que nous avons le plus besoin de lui. Mais je sais qu’au besoin, il pourra nous aider à ce poste comme il le fait en championnat de Belgique. Cette polyvalence fait, à mes yeux, de Kostas le meilleur en Belgique. J’irai même plus loin en disant qu’il est prêt pour le très haut niveau. En tant que coach, c’est le premier joueur que je déciderais de prendre avec moi."
Ce jeudi soir, le sélectionneur israélien de Chypre ne manquera pas une miette de cet affrontement de la dernière chance pour les Rouches face à Séville.
"Après la déroute du match aller, Kostas et les Liégeois auront sans doute à cœur de prendre une revanche. Je sais que sa motivation sera à son paroxysme. Je me réjouis de voir ça car, encore une fois, je suis vraiment sous le charme de cette équipe du Standard."
"Petit, Kostas voulait être ailier"
Michalis Laifis revient sur les jeunes années de son frère cadet.
Comme pour le sélectionneur de Chypre, l’efficacité affichée par Kostas Laifis sur le flanc gauche ne surprend pas ses proches. Pas plus que son frère aîné, Michalis Laifis.
"Kostas a été un peu surpris quand le coach lui a annoncé qu’il comptait l’utiliser sur le flanc. Mais l’étonnement a été de courte durée puisque Kostas a été formé à ce poste. Ce n’est pas parce qu’il est mon frère, mais je trouve que Kostas est ce qu’on peut appeler un vrai team player , il pense à l’équipe avant tout et, donc, peu importe ce que l’entraîneur lui demandera, il le réalisera."
Pendant sa formation, le Standardman a également été aligné un cran plus haut sur le flanc gauche. "Petit, il voulait devenir ailier car il adorait déborder et apporter le danger sur le flanc ou encore marquer des buts", explique Michalis. "Ce n’est donc pas une surprise si, depuis plusieurs matchs, vous retrouvez Kostas aux avant-postes comme à Krasnodar ou encore contre Eupen en provoquant le penalty. Il adore montrer qu’il peut avoir des velléités offensives. Dans l’axe, il est davantage limité pour laisser entrevoir cette facette de son jeu."
Dans la famille Laifis, le flanc gauche semblait être une évidence puisque Marios, l’autre frère aîné du Rouche, a également disputé toute sa carrière en tant que latéral gauche.
"Qui était le meilleur ?", Michalis réfléchit un instant avant de répondre franchement. "Marios avait plus de potentiel que Kostas, je dois bien l’avouer. Mais une rupture des ligaments croisés ainsi qu’une autre blessure survenue par la suite ont eu raison de sa carrière."
Ce jeudi soir, sans doute depuis le flanc gauche, Kostas Laifis tentera de contenir l’armada espagnole du leader de la Liga. "Ce n’est peut-être pas Barcelone ou le Real Madrid, mais c’est, actuellement, ce qui se fait de mieux en Espagne", poursuit Michalis Laifis. "Le score du match aller est encore dans toutes les mémoires. Toutes les défaites font mal à Kostas, mais celle-là davantage."
Sa compagne: "Il a grandi depuis son arrivée"
Discret et réservé en dehors des terrains, Kostas Laifis ne s’exprime qu’au sein du giron familial. "Il a besoin de sentir les siens auprès de lui", témoigne sa compagne, Sotia Vasileiou. Cette dernière a vu celui qu’elle aime depuis onze ans énormément évoluer depuis qu’il est arrivé dans notre pays. "Ce n’était pas simple au départ. Mais, comme lors de son départ en Angleterre, il s’est vite adapté en travaillant énormément. Depuis qu’il est à Liège, il a énormément progressé. Il sait comment réagir dans l’adversité car, il faut bien le dire, cela n’a pas toujours été simple, mais tout ce qui s’est passé depuis son arrivée l’a aidé à grandir." En septembre dernier, Sotia Vasileiou a senti un Kostas Laifis meurtri après la gifle reçue à Séville. "Plus que le résultat, c’est la prestation des siens qui lui faisait mal. Il m’a dit qu’il s’en voulait car il savait qu’ils étaient capables de faire mieux, comme ils l’ont prouvé à Krasnodar par exemple. C’est pourquoi il est très excité à l’idée de retrouver les Espagnols sur sa route."