Fred Rutten débarque à Anderlecht: voici 5 raisons qui prouvent qu'il correspond à la politique du RSCA
Fred Rutten se révèle être un coach de terrain adoré par ses joueurs. Portrait.
- Publié le 06-01-2019 à 19h45
- Mis à jour le 07-01-2019 à 08h14
Fred Rutten se révèle être un coach de terrain adoré par ses joueurs. Portrait.
Sept clubs dont trois des plus grandes formations néerlandaises et Schalke 04. Le CV de Fred Rutten (56 ans) ferait pâlir d’envie plus d’un entraîneur en Belgique où il débarque sans connaissance de la compétition.
L’ancien international néerlandais (une sélection) s’est taillé une solide réputation aux Pays-Bas. Chouchou des supporters à Twente, où il a passé toute sa carrière dans la ligne défensive, il y a également vécu des années en tant que coach des espoirs, assistant et coach principal à deux reprises.
Il a d’autant plus marqué l’histoire du club qu’il le quitte une première fois en 2001 avec la Coupe nationale sous le bras. Quand il revient en mars 2016 (après un passage au PSV Eindhoven, où il a endossé le costume de responsable de la formation et de T2 de Guus Hiddink), il réalise trois grosses saisons avec un titre de coach de l’année et une sollicitation du PSV qu’il refuse.
Schalke 04 reste son échec le plus cuisant. Il est renvoyé mais se recase directement au PSV Eindhoven où il finit par se faire renvoyer après trois saisons réussies sans plus. Il ne comptait de toute façon pas rester au-delà de ce bail.
Il passe ensuite par Vitesse Arnhem avant de relever un grand défi : gérer Feyenoord Rotterdam après le départ de nombreux cadres suite à la Coupe du Monde 2014. Il n’a pas réussi à tenir toute la saison.
Après une parenthèse financière à Al Shabab, il tente de redresser la situation du Maccabi Haifa pour aider Mo Allach, un ami de longue date. Le départ de ce dernier a marqué la démission de Rutten.
Fort de ces expériences, il s’est taillé une solide réputation.
1) C’est un people manager
C’est surtout auprès des joueurs que Rutten marque le coup. Le coach est un people manager né avec une énorme dose d’empathie.
Ses joueurs sont généralement fans de lui car il communique énormément avec eux. Rutten est du genre à avoir un mot sympa pour chacun. Et pas uniquement au sujet du dernier match ou du programme d’entraînement. Il s’intéresse à la vie de chacun.
Il ne manque pas pour autant d’une dose d’honnêteté. Si un joueur a fait une erreur, il le lui dira et n’hésitera pas à critiquer publiquement son équipe devant les médias si c’est nécessaire.
L’exercice médiatique n’est pourtant pas son fort. Son léger défaut de prononciation et le fait qu’il lui arrive de buter sur certains mots ont engendré quelques parodies sur les télévisions néerlandaises.
Un profil aux antipodes d’Hein Vanhaezebrouck, bon communicant mais distant avec ses hommes. Rutten préfère parler à son vestiaire que s’épancher dans la presse.
2) Il sait gérer les gros ego
Son plus gros défaut est, pour beaucoup, sa gentillesse. Targué de coach trop doux pour le monde de requins qu’est le football, il a fait de son caractère une force.
Il a travaillé avec des gars comme Wijnaldum et Depay sans jamais se laisser faire. Pour lui, le statut de star n’existe pas. Il a d’ailleurs parfois remis les deux hommes, dont le talent n’est plus à prouver, à leur place. Les caractères dits difficiles ne sont pas un problème avec lui.
3) C’est un coach de terrain
Sa proximité avec ses gars, il la doit aussi à son gros volume de travail. Fort de son expérience de T2 sous Guus Hiddinck (qui le laissait tout faire ou presque), il a appris à mettre les mains dans le cambouis.
Il sait ce que c’est de donner un entraînement et sait comment gérer les envies de ses joueurs. Selon les informations données par ceux qui l’ont suivi, il est du genre à en demander beaucoup. Plusieurs joueurs ont été surpris de l’intensité qu’il met dans chaque entraînement.
Certains doutes existent quant à ses qualités de tacticien. Nos informateurs rapportent toutefois que Rutten travaille énormément ses systèmes tout en faisant preuve de flexibilité.
Il a également eu le cran de changer certains joueurs de poste. Il a, par exemple, fait d’Orlando Engelaar (ex-Genk), un médian à vocation défensive alors qu’il a débuté sa vie dans la peau d’un buteur.
4) Il joue vers l’avant
Sa philosophie de jeu est principalement offensive. “Pas du genre à foncer devant à l’aveugle comme Peter Bosz (NdlR : la priorité d’Anderlecht à la base), mais une vision quand même portée vers l’avant”, nous confie-t-on. Il sait s’adapter mais possède un côté néerlandais prononcé qui annonce du spectacle.
Autant annoncer la couleur : les joueurs vont devoir courir. Par le passé, il a souvent exigé d’avancer en bloc et de défendre de la même manière. Les attaquants doivent défendre et chaque mouvement est marqué par une grosse intensité.
5) Il lances des jeunes
Dernier point important qui a convaincu la direction anderlechtoise : il fait jouer les joueurs. Un peu comme John van den Brom aimait le répéter : l’âge importe peu sur la feuille de match.
Rutten a toujours été du style à aligner ceux qui le méritent. Si c’est nécessaire, il mettra un joueur de côté pour laisser sa place à un jeune. Les cadres sont prévenus.