Goffin en mode superstar, Darcis n'a pas eu la chair de Pouille: les moments-clés de cette journée décisive de Coupe Davis en vidéos
Magistral face à Tsonga, Goffin a signé une prestation à nouveau de très haut-niveau après sa victoire inaugurale contre Pouille. Darcis, lui, n'a hélas rien pu faire face à la force de frappe de Pouille. Monsieur Coupe Davis en rêvait mais il n'est jamais parvenu à trouver la solution pour s'emparer de ce trophée tant convoité.
- Publié le 26-11-2017 à 19h55
- Mis à jour le 26-12-2019 à 13h55
Grâce à la victoire de Lucas Pouille sur Steve Darcis dans le 5e match décisif, les Bleus s’imposent 3-2 face à la Belgique et remportent la Coupe Davis 2017. La 10è de leur histoire. La Belgique échoue pour la seconde fois en trois ans au dernier échelon de la compétition (en 2015, les Belges avaient perdu contre la Grande-Bretagne de Murray).
Magistral face à Tsonga, Goffin a signé une prestation à nouveau de très haut-niveau après sa victoire inaugurale contre Pouille. Darcis, lui, n'a hélas rien pu faire face à la force de frappe de Pouille. Monsieur Coupe Davis en rêvait mais il n'est jamais parvenu à trouver la solution pour offrir le 5e point décisif et s'emparer de ce trophée tant convoité.
Bien avant, l'arrivée des joueurs sur le terrain, l'opposition entre supporters était déjà bien marquée.
Tsonga a donné le ton dès l'entame de la journée. Avec un premier jeu de service tonitruant conclu sur un jeu blanc. Goffin a laissé passer l'orage, luttant sur ses engagements. Patient, serein, solide, le Belge a dessiné son succès lentement mais surement avec une tactique étudiée et parfaitement mise en œuvre. L'idée était simple: contenir le Français en faisant durer les échanges et à la moindre opportunité, s'engouffrer dans son revers, qui en bout de course est parfois même obligé de le pratiquer à une main pour lâcher un coup pas très académique. Et rarement réussi.
A 4-3, Goffin sauve une énième balle (6 au total dans le premier acte), sur un revers parallèle dont il a le secret. Une frappe remarquable qui laisse son adversaire sur place, avant de revenir une fois de plus au score.
Quelques jeux plus tard, le gars de Rocourt dépose une amortie de revers monstrueuse pour clore un fantastique rallye. Goffin est phénoménal et trouve quasi à chaque fois la parade contre un Tsonga en pleine bourre.
Si le 15e mondial mène 4 victoires à 2 dans leurs confrontations directes avec un succès lors de leur dernier affrontement en finale de Rotterdam en février dernier, désormais les coups de fusils ne suffisent plus à déstabiliser Goffin. Il évolue dans une autre dimension et même lorsque Tsonga s'offre une balle de set, le Belge l'écarte et va chercher le tie-break en patron. Exceptionnel dans la gestion du money-time, il s'offre le premier round sans s'être procuré la moindre balle de break.
Goffin réédite le scénario distillé face à Pouille, enfonçant Tsonga dans les deux manches suivantes sur ses points faibles. Le trentenaire de Mans est obligé de forcer, de raccourcir l'échange via des prises de risques qui font grimper son quota de fautes directes (49 sur l'ensemble du match). Résultat, Goffin empoche le deuxième set sans forcer, 6-3.
Tsonga va alors se prendre la tête avec le public, l'arbitre et... lui-même.
Avant de baisser totalement les armes pour laisser Goffin triompher et clôturer une fin de saison tout simplement exceptionnelle après cette finale historique contre Dimitrov au Masters! Mais surtout remettre les Belges en selle et au score (2-2) et offrir à Darcis sans doute l'ultime occasion de soulever le Saladier d'Argent auquel il tient tant.
Darcis impuissant face à une machine de guerre
Breaké d'entrée face à un Lucas Pouille totalement libéré malgré la pression qui reposait sur ses épaules, Darcis n'est hélas jamais parvenu à rentrer dans son match. Ce fameux cinquième match qu'il affectionne pourtant tout particulièrement. Si les échos circulant au sujet de son état de forme ne révélait rien d'inquiétant, ce qui sautait aux yeux déjà vendredi a fait mal aux mirettes des autres. Un manque de rythme criant et l'incapacité de trouver la parade contre l'arsenal de destruction du jeune Pouille (23 ans). Le premier acte était plié en une grosse demi-heure sur le score de 6-3.
Bord terrain, David Goffin assiste à la bérézina en compagnie de Nicolas Mahut.
Les jeux défilent et le 18e joueur mondial ne laisse pas Mr. Coupe Davis reprendre son souffle. 6/3; 6/1; 6/0: le score est sévère, très sévère pour le Shark qui subit une défaite cruelle après une fabuleuse campagne durant laquelle il aura mis en boîte le prodige Zverev lors du premier tour en Allemagne.
Lors du dernier changement de côté, le coach prend Steve par les épaules. Il lui rappelle sans doute que toute la nation n'oublie pas ce qu'il a réalisé pour arriver jusqu'au stade Mauroy.
Quelques instants plus tard, Darcis flanche sur un énième revers dévastateur. C'est fini. Les Bleus s'offrent la décima et le Saladier d'Argent. Rappelons qu'ils n’avaient plus remporté cette épreuve depuis 2001 (victoire face à l’Australie à Melbourne).
Van Herck aurait-il du aligner Goffin aux côtés de Bemelmans lors du double? On peut se poser la question, vu la forme de notre champion ce week-end. Certes, il n'avait plus disputé un double en compétition officielle avec un gaucher depuis Rotterdam, où il avait pris la porte d'entrée avec Verdasco contre Kubot et Melo. Facile de pointer les failles après-coup, le coach est resté fidèle à De Loore et a privilégié son plan d'action initial.
Certains penseront que les Belges ont manqué là leur plus belle occasion de remporter la prestigieuse Coupe. En tous cas, ils n’ont pas à rougir de leur parcours, tout simplement flamboyant.