Le personnel de l’ULiège s’inquiète des amendements au Décret Paysage qui causerait une surcharge de travail pour les différents services éducatifs
Des amendements au Décret Paysage qui assouplissent certaines règles de réussite font réagir le personnel de l’ULiège. Ils dénoncent une importante charge de travail supplémentaire, du stress et de la désorganisation à cause de ces modifications de dernière minute que cela va entraîner pour le personnel, enseignant et administratif.
- Publié le 23-04-2024 à 17h30
Dans la nuit du 16 au 17 avril, des propositions d’amendement du Décret Paysage, modifiant notamment les règles de finançabilité des étudiants, ont été votées en Commission de l’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Une nouvelle qui inquiète les membres du personnel éducatif et administratif de l’ULiège qui se sont donc réunis ce mardi 23 avril sur l’Esplanade des Grands Amphis au B7a au Sart Tilman. Ils dénoncent une importante charge de travail supplémentaire, du stress et de la désorganisation à cause de ces modifications de dernière minute que cela va entraîner pour le personnel, enseignant et administratif.
”Un délai très court et à l’approche des sessions”
”Les travailleurs ont totalement été oubliés dans les impacts et externalités d’une modification de la législation dans un délai très court et à l’approche des sessions”, regrette Martine Evraud, déléguée CSC Services publics à l’ULiège.
”Mettre en place ces amendements, à quelques semaines des sessions et des délibérations risque d’entraîner, en outre, un nombre accru de recours. Alors que le personnel s’est investi dans les différents changements de réglementation depuis de nombreuses années et qu’il est à niveau, on lui demande maintenant de se réadapter à de nouvelles mesures”, poursuit la déléguée CSC.
”En outre, les outils informatiques seront à changer, dans le même temps. Et les 5 millions mis à disposition pour l’ensemble de l’enseignement supérieur (Universités et Hautes-écoles) ne suffiront pas pour couvrir les missions imposées par ces changements dans un contexte financier déjà bien contraint”, souffle Martine Evraud.
Inquiétude pour les étudiants
Une modification qui n’est pas favorable pour le personnel mais aussi pour les étudiants selon des enseignantes à l’ULiège.
”On est inquiet de changer les règles en dernière minute. Ce n’est pas une façon de faire alors que les étudiants sont quasiment en blocus. On est également inquiet d’entendre le passage à 45 crédits qui est un mauvais message pour les étudiants qui gardent des cours plus compliqués qui ne sont pas validés pourtant important pour le socle lors de la suite des études. Ainsi, ils sont obligés de se réorienter très tardivement”, explique Christelle Maillart, professeur de logopédie et vice-doyenne à l’enseignement de psychologie. “Après une longue période à 45 crédits, on a pu remarquer que nos étudiants ne venaient plus en cours. En plus de cela, il s’agit de remettre une règle générale alors qu’avant on pouvait faire du cas par cas avec des jurys qui peuvent prendre des décisions individuelles”, précise Christelle.
”Ce que l’on voit aussi, c’est que les étudiants se mettent cet objectif de 60 crédits et il y a un pourcentage de réussite plus important. Alors qu’avec 45 crédits, ça les prive de se réorienter, de prendre une voie qui leur correspond mieux et d’intégrer le marché du travail plus tôt aussi”, ajoute Laurence Rousselle, enseignante en psychologie et présidente du jury du Master en psychologie.
Des nouvelles règles qui ont été difficilement assimilées par le milieu éducatif. “Le décret est compliqué. L’administration a mis du temps à se l’approprier et bien le comprendre. En plus, ce n’est pas très équitable pour les étudiants parce que ça va concerner une seule année. Ce n’est pas très clair, ce n’est clair pour personne. Donc tout redétricoter à deux mois des premières délibérations, ça n’a pas de sens”, conclut Christelle Maillart.