"Je suis prêt à tout faire pour sauver ma famille" : Michel, sa compagne et ses sept enfants vont perdre leur logement social
Le 31 août 2024, si Michel Bouchat et sa famille ne trouvent pas de nouveau logement dans l’arrondissement de Verviers, ils se retrouveront à la rue.
- Publié le 02-05-2024 à 10h09
Suite aux inondations de juillet 2021, Michel Bouchat, sa femme et ses enfants se sont retrouvés à la rue. Et cela pourrait être de nouveau le cas, avec un bébé en bas âge, d’ici trois mois s’ils ne trouvent pas de solution. À la suite des inondations, la famille avait été relogée dans une habitation de Logivesdre, “le DUS (Dispositif d’Urgence Sociale) s’est battu pour nous”, glisse Michel Bouchat.
Il s’agissait d’une convention précaire d’une durée de 2 ans qui avait été signée. “Il nous est impossible de maintenir cette famille au-delà de cette période car le logement social est très réglementé. S’ils restent, ils violeraient les règles de priorité qui nous sont imposées. Je sais que le système est dur mais nous n’avons aucune marge “, regrette le directeur-gérant de Logivesdre Thierry Beguin. Début avril, une lettre annonçant la fin de leur occupation a été envoyée. Le départ est prévu pour le 31 août 2024.
Depuis l’annonce, la famille a redoublé d’effort pour trouver une solution, sans succès. “Ça fait plus de deux ans qu’on cherche des logements mais je ne peux pas me permettre de payer un loyer de 1500 euros ou 1600 euros. On a voulu introduire un dossier mais la liste est longue. On m’a répondu qu’on traitait toujours les demandes de 2014 !”
Le papa lance un appel à l’aide
La famille a envisagé de contracter un prêt social pour obtenir une solution durable. Ils ont déjà repéré deux logements, situés l’un à côté de l’autre, qui seraient suffisants pour les neuf habitants. Seulement, pour obtenir le prêt, la famille doit avoir une garantie de 5 000 euros sur son compte. “Je pourrais vendre ma voiture. Cependant je ne pourrais plus conduire mes enfants à l’école. C’est un cercle vicieux.” Dès lors, il envisage, peut-être, d’organiser une vente de chiques pour récolter la somme requise. Le couple souffrant de soucis de santé, ils n’ont actuellement pas d’emploi. “Je n’ai pas envie d’attendre d’être à la rue pour trouver une solution.”
Outre la vente des chiques, toujours dans le but de récolter suffisamment de fonds, le fils de 16 ans “veut arrêter l’école traditionnelle pour aller travailler 3 jours en entreprise et se rendre 2 jours en formation”. Quant au fil âgé de 17 ans, il contribue déjà au montant à récolter de cette façon. “Ils m’ont dit qu’en trois mois, on pourrait y arriver.” Il ne demande pas la charité, clame-t-il, il est prêt à rendre des services pour collecter la somme qui lui permettra d’avancer. “Je suis prêt à tout pour sauver ma famille.”
En attendant, le père de famille continue de prendre contact avec les différents services d’aide pour trouver une solution.
Un problème structurel dans l’arrondissement
Dans l’offre globale de logements, les habitations pouvant accueillir les familles nombreuses sont une denrée rare. “C’est un problème qu’on rencontre sur l’ensemble de l’arrondissement.”, note Gaëlle Denys (PS), présidente du CPAS de Verviers. Au CPAS, elle rappelle que seuls des logements de transits ou d’urgence sont possibles. “Et ils sont tous occupés.” Du côté de Logivesdre, la construction d’immeuble pour les familles nombreuses est très complexe car les subsides sont limités. “Au-delà de 4 chambres, les subsides sont les mêmes que pour six et c’est impossible pour nous financièrement. De plus, actuellement, on rénove plus qu’on ne crée aussi”, ajoute le directeur-gérant de Logivesdre, Thierry Beguin. Du côté du privé, ce sont les prix des loyers qui explosent. “Il n’existe aujourd’hui pas de solution suffisante actuellement”, résume-t-il, appuyé par la présidente du CPAS de Verviers.