L’ambition toujours au beau fixe pour David Goffin
L’humeur est au beau fixe dans le team Goffin en ce moment. Analyse, à la veille de Wimbledon.
- Publié le 26-06-2016 à 11h29
- Mis à jour le 26-06-2016 à 11h33
L’humeur est au beau fixe dans le team Goffin en ce moment. David Goffin s’est très bien adapté au gazon et a rassuré ses deux coaches, Thierry Van Cleemput et Thomas Johansson avant l’entrée en lice dans le tournoi.
Samedi, la tête de série n°11 a repris ses habitudes en s’entraînant en fin de matinée avec le Français Richard Gasquet. Le n°1 belge a confié par la suite que tous les feux étaient au vert : "Les sensations sont bonnes, je suis prêt pour entamer le tournoi."
Souriant, détendu, Goffin a bien rechargé les batteries depuis Paris. "Entre les deux tournois du Grand Chelem, il fallait essayer de trouver de la fraîcheur mentale; c’est le plus important car le tennis est là, le physique aussi. Il fallait donc se ressourcer mentalement car ce sont des tournois qui usent deux fois plus d’énergie."
Cette dernière, il la puise aussi en suivant les Diables Rouges à l’Euro : "J’ai regardé beaucoup de matches, j’ai suivi les Belges. Avec Thomas, on a regardé Belgique - Suède ensemble mais lui, à part Zlatan, il n’était pas très optimiste avant la rencontre et, finalement, il avait raison. (sourire)Je vais regarder le prochain match, ça ne se terminera pas très tard avec l’heure de décalage. Et puis moi je ne suis pas du genre à m’exciter non plus, je regarde ça plutôt cool. Sur le papier, on est plus fort, mais on a vu que chaque match est difficile. J’espère qu’ils vont gagner contre la Hongrie mais sur un match comme ça tout peut se passer. L’équipe est très solide : ils sont resté calmes, ils se sont bien accrochés même si soi-disant les gens ne sont pas contents de la manière dont ils jouent."
Thierry Van Cleemput, face à l’état d’esprit de son joueur, est lui aussi serein. "Je suis très content de la préparation : elle a été parfaite. À Halle, la transition de surface n’a pas été facile : ça l’a été à l’entraînement mais pas en compétition. Mais David a toujours besoin de temps pour prendre ses repères. On va dire que ça s’est mis en route dans le dernier set face à Federer."
De quoi aborder en confiance ce premier tour face à Alexander Ward : "C’est un bon tirage pour mettre son jeu en place, même si rentrer dans un Grand Chelem cause toujours un peu de stress, et qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours. Il peut être dangereux sur quelques coups mais David part grandissime favori."
Les ambitions sont toujours élevées : "On nourrit énormément d’espoirs sur ce tournoi, comme sur tous les Grand Chelem, même si à terme ce n’est pas non plus un tirage facile. Pour l’instant, David aborde ça de la meilleure manière. Il faut se préparer à essayer de battre tout le monde et être prêt à saisir les opportunités. David s’en sort sur toutes les surfaces : c’est un technicien, un joueur rapide. Mais il manque aussi de puissance; donc il ne peut pas se baser sur son service, mais quand on voit le deuxième set face à Federer, on se dit pourquoi pas."
Huitième à la Race, David Goffin peut rêver : "Il n’y a pas de limites à ce qu’on doit aller chercher : c’est la bonne philosophie, et je crois qu’en Belgique on a besoin d’entendre ce discours positif."
Thomas Johansson : "David a pris confiance en lui"
1. Quel est votre objectif pour David ici ?
"Je pense que David sait désormais qu’il a le niveau pour battre les meilleurs joueurs du monde et que lorsqu’il joue bien il est un joueur du Top 10. Donc beaucoup de choses dépendent de lui ici : il a le jeu et a goûté à ce qu’est un quart en Grand Chelem à Paris donc maintenant c’est à lui de jouer. À lui de continuer à jouer comme il le fait ces derniers jours car il a vraiment été très bon."
2. Vous avez beaucoup travaillé son jeu vers l’avant et son service : on arrive au meilleur moment pour en récolter tous les fruits non ?
"Oui, c’est très important de bien servir ici, et de ne pas avoir peur de prendre le filet. On a essayé de le pousser vers l’avant. Aujourd’hui il joue tellement vite et a tant de bons coups qu’il doit y aller. Encore plus face aux meilleurs, car c’est dur de battre Novak et Andy du fond du court. Sur gazon, l’état d’esprit est différent : par exemple au lieu de jouer des volées profondes, il faut raccourcir. Et parfois la pire volée peut être la plus efficace sur gazon. Ici quand on attaque, ce sont les coups le long de la ligne qui paient le plus. Cela prend du temps pour s’y faire mais je pense que David a vraiment un très bon jeu pour cette surface."
3. Le regard des autres joueurs sur David Goffin a-t-il changé ?
"Oui, les gars parlent de lui désormais. Ils ont du respect pour lui, pour son jeu. Ils savent qu’il peut battre n’importe qui. Ils l’aiment bien, aiment s’entraîner avec lui : il est le mec le plus sympa du monde. Et puis David a mûri, a pris confiance en lui et ça me plaît : il faut être un guerrier sur le court même si hors du court on reste humble."