6 juin 2009 : le D(ick)-Day n’a pas souri à Norman à Roland-Garros
Le 6 juin 2009, il y a dix ans, Dick Norman, associé au Sud-Africain Moodie, débarque sur terre... battue, en finale du double messieurs de Roland-Garros. Et tombe au champ d'honneur...
- Publié le 06-06-2019 à 11h15
- Mis à jour le 06-06-2019 à 11h16
Le 6 juin 2009, il y a dix ans, Dick Norman, associé au Sud-Africain Moodie, débarque sur terre... battue, en finale du double messieurs de Roland-Garros. Et tombe au champ d'honneur...
Ce 6 juin 2009, tandis que Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Stephen Harper, Gordon Brown, le Prince Charles, et même Tom Hanks alias le soldat Ryan commémoraient le 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie, à Paris, Porte d'Auteuil, à 280 km de Colleville-sur-mer, un Belge débarquait sur la terre battue du court central du stade de Roland-Garros pour écrire l'une des plus belles lignes de son histoire. Cinq ans après le sacre de la paire Olivier Rochus – Xavier Malisse, Dick Norman s'offrait une occasion unique d’inscrire son nom au palmarès de l'épreuve du double messieurs du Grand Chelem français.
À 38 ans, alors qu'il avait envisager de prendre sa retraite, le géant flandrien s’apprête à vivre l’une des plus grandes émotions de sa carrière, avec son nouveau partenaire, le Sud-Africain Wesley Moodie (Norman avait remporté le double de l'Open de Johannesbourg début 2009, mais avec James Cerretani…).
"J’avoue que j’ai dû me pincer”, confia-t-il après sa qualification en finale. “C’était déjà un conte de fées de figurer en demi-finale, alors là vous imaginez. C’est un rêve. On s’était inscrit à Roland avec l'objectif de... préparer Wimbledon ! Il faut un peu de chance. Nous formons une bonne paire, mais cela reste une immense surprise.”
Pourtant Norman et Moodie ont balayé toutes les balles ennemies à Paris, pour débarquer en finale. Comme lorsqu'ils ont hérité de Max Mirniy et Andy Ram, tête de série n°7 du tableau, au premier tour. Et en battant en demi-finale l’une des meilleures paires de l’histoire, les soldats Bryan, après avoir sauvé trois balles de match face aux célèbres jumeaux américains !
"Pour une fois que je passais à la télévision, j’étais en train de disputer l’un des plus mauvais matches de ma carrière. Mais bon, on ne s’est pas énervés et on est revenus. C’est ce qui a rendu la victoire d’autant plus belle.”
Pour devenir le plus vieux joueur de l'histoire à disputer une finale en double sur la terre battue parisienne, face au Tchèque Lukáš Dlouhý et à l’Indien Leander Paes (bientôt 36 ans).
Dans la foulée de la finale dames, et la victoire de la Russe Svetlana Kuznetsova contre sa compatriote Dinara Safina, devant un public clairsemé, Dick Norman et son pote sud-africain voulaient donc écrire un épilogue heureux de leur belle aventure parisienne. Mais face aux têtes de série n°3 du tableau, ils se sont logiquement inclinés en trois sets : 3-6, 6-3, 6-2.
“J’ai profité de l’occasion qui m’était donnée de jouer sur le court Chatrier”, souriait Norman en conférence de presse, détendu et une… bière à la main. “J’étais un peu tendu vendredi soir et samedi matin mais les premiers points m’ont mis à l’aise. Au final, je ne suis pas très déçu. On ne peut pas dire que nous ayons raté le match. Nos adversaires ont très bien joué dans les 2e et 3e sets. Surtout Paes mais Dlouhy servait régulièrement des missiles à plus de 200 kilomètres à l’heure !”
S’ils ont pris le premier set à leur compte, Norman, soutenu par une petite colonie belge, et Moodie n’ont rien pu faire face à l’expérience de Paes, surtout, et Dlouhy. Le Belge et le Sud-Africain firent illusion dans la troisième manche, lors de laquelle Paes régalait le public grâce à un toucher de balle incroyable.
Le longiligne Waregemois devait remettre à plus tard son rêve de victoire en Grand Chelem. À Wimbledon ?
Dans la foulée de leur exploit parisien, Norman et Moodie ont remporté l'Open de Bois-le-Duc. Mais à Londres, ils tombèrent en demi-finales, battus par les soldats Bryan, heureux de prendre leur revanche de R-G. À l'US Open, ils retrouveront leurs bourreaux parisiens, et s'inclinent en quarts de finale face à Lukáš Dlouhý et Leander Paes. Leur belle saison 2009 sera encore riche de quarts de finale, aux Masters de Montréal, Cincinnati et Shanghai. Et si 2010 ne leur offrit plus de finale, elle fut aussi belle de quelques beaux moments (demi finales aux Masters 1000 de Monte-Carlo et Cincinnati, à Roland-Garros et à Wimbledon, et une participations aux Masters).
Dick Norman jouera jusqu'en 2013, à 42 ans (il annonce sa retraite après sa participation au tournoi de Rosmalen en double avec David Goffin, de vingt ans son cadet). Avec 4 titres ATP à son palmarès, tous en double…
Les 4 titres ATP de Dick Norman, tous en doubles
- janvier 2007 Chennai Open (Ind) Norman-Xavier Malisse (Bel) contre Rafael Nadal-Bartolomé Salvá-Vidal (Esp) 7-6 (4), 7-6 (4)
- février 2009 Open Johannesburg (AfS) Norman- James Cerretani (USA) contre Rik De Voest (AfS)-Ashley Fisher (Aus) 6(7)-7, 6-2, 14-12
- juin 2009 Ordina Open Bois-le-Duc (P-B) Norman-Wesley Moodie (AfS) contre Johan Brunström (Suè)-Jean-Julien Rojer (P-B) 7-6(3), 6(8)-7, 10-5
- janvier 2011 Zagreb Indoors (Cro) Norman-Horia Tecău (Rou) contre Marcel Granollers-Marc López (Esp) 6-3, 6-4