Coupe Davis: les conditions particulières d'un Brésil-Belgique au milieu de nulle part!
Sans ses trois ténors, la Belgique est condamnée à l’exploit.
- Publié le 01-02-2019 à 07h36
- Mis à jour le 01-02-2019 à 08h14
Sans ses trois ténors, la Belgique est condamnée à l’exploit. Habituée ces dernières années aux fastes et aux apparats des feux de la rampe, l’équipe belge de Coupe Davis se retrouve, cette fois, dans ses petits souliers. Suite aux forfaits de David Goffin et de Steve Darcis et à la blessure de Ruben Bemelmans, c’est une sorte d’équipe réserve qu’a emmenée Johan Van Herck à Uberlândia. "Mais il ne sert à rien de se lamenter sur les absents. On est ici avec quatre joueurs pleins de talent et d’ambition qui vont tout donner pour forcer les portes de l’exploit", explique le capitaine, adepte de la positive attitude.
La mission s’annonce difficile. Mais elle n’est pas impossible. Les Brésiliens auront l’avantage d’évoluer devant leur public dans un environnement - chaleur, altitude, humidité - qu’ils maîtrisent parfaitement. Mais ni Thiago Monteiro (ATP 106), ni Rogerio Dutra Silva (ATP 135) ne sont invincibles. Loin s’en faut. "Ce sont d’excellents spécialistes du jeu sur terre battue. Mais Arthur De Greef et Kimmer Coppejans aussi. En deux sets gagnants, ce sera très ouvert", ajoute Van Herck.
Arrivée samedi à Uberlândia, la délégation belge s’est bien adaptée au décalage horaire et au changement climatique. "Les entraînements ont été très positifs. Les sensations sont bonnes. L’ambiance au sein du groupe est excellente. Après, on verra sur le terrain…"
L’enjeu est important à la fois pour la Fédération et les joueurs. Une qualification pour la phase finale de cette Coupe Davis new look serait évidemment très rentable, tant d’un point de vue sportif que financier. Une défaite reléguerait, en revanche, la Belgique dans les groupes de zone et l’obligerait à disputer un barrage pour réintégrer l’élite. Ce n’est pas la même histoire…
A priori, le point du double sera le plus compliqué à conquérir. La paire brésilienne, formée par Marcelo Melo et Bruno Soares, est l’une des meilleures du monde. Certes, le tandem Joran Vliegen-Sander Gille n’aura rien à perdre mais il ne partira évidemment pas favori. Pour les matchs de simples, c’est beaucoup plus ouvert. Thiago Monteiro, qui vient de gagner le Challenger de Punta del Este, est en grande forme. Et Dutra Silva est un vieux renard de l a terre battue. Mais De Greef (qui ouvrira le feu) et Coppejans ont aussi des arguments sur cette surface. "Je les ai trouvés très affûtés lors des entraînements. C’est bon signe", confirme Johan Van Herck.
Oui, dans la peau de l’outsider, la Belgique y croit. Si les Diables rouges ont réussi à battre la Seleçao de Neymar à Saint-Pétersbourg lors du dernier Mondial, il n’y pas de raison pour que le scénario ne se reproduise pas à Uberlândia ! Le premier simple est programmé ce soir à 19 heures (à suivre en direct sur la plateforme Auvio de la RTBF).
Humidité, chaleur, altitude
A Uberlândia, les conditions de jeu seront très spéciales.
Mais quelle mouche a donc piqué la Fédération brésilienne pour désigner Uberlândia comme théâtre de ce match préliminaire ? Cette ville industrielle de l’État du Minas Gerais, perdue à l’intérieur des terres, ne dégage assurément pas le même parfum idyllique que Rio de Janeiro ou Salvador de Bahia. "Mais bon, ce n’est pas très grave. Depuis samedi, nous passons notre temps entre l’hôtel et le court", relativise Arthur De Greef. Sûr, cependant, que les quelques supporters belges qui ont effectué le lointain déplacement regretteront la caïpirinha des plages de Copacabana !
Sportivement, Uberlândia a la particularité d’être située en altitude. Ce n’est pas l’Everest mais le Ginasio Presidente Tancredo Neves, hôte de la rencontre, culmine toutefois à 900 mètres. Certes, le match se joue en indoor et sur terre battue. "Mais les balles volent néanmoins bizarrement et rebondissent très haut. Il a fallu s’adapter", ajoute Kimmer Coppejans.
Pour l’heure, au Brésil, c’est le plein été. Le mercure du thermomètre dépasse largement les trente degrés à l’ombre. Et le taux d’humidité à Uberlândia est de plus de 60 % ! "À l’entraînement, dans la salle, on sue déjà à grosses gouttes. Je n’ose imaginer ce que ce sera avec 8 000 spectateurs à l’intérieur", s’interroge Arthur De Greef.
Mais bon, tous ces aléas font partie intégrante de la légende de la Coupe Davis. On en oublierait presque que le format de l’épreuve a changé !