Lotto Brussels Premier Padel : “Henin et Clijsters, les plus belles réussites belges”
Fernando Belasteguin, le Federer du padel, jouera son dernier tournoi pro dans deux semaines en Belgique.
- Publié le 04-04-2024 à 11h12
La Gare Maritime est baignée dans son agitation quotidienne. Dans quinze jours, la routine des habitués de ce joyau architectural bruxellois sera bouleversée par la troisième édition du Lotto Brussels Premier Padel. Dès le 18 avril, dans l’artère centrale, les terrains sortiront de terre avec des tribunes agrandies par rapport à l’an passé. L’excitation monte. Monsieur Padel en Belgique, Vincent Laureyssens, est dans les starting-blocks pour offrir à son bébé un troisième anniversaire grandiose.
Parmi ses invités de prestige, le nom de Fernando Belasteguin figure en bonne position. L’Argentin de 44 ans peut se targuer d’avoir remporté le titre de champion du monde à… 16 reprises ! Il a vécu avec le n°1 collé dans le dos de 2002 à 2018. ‘Bela’ est au padel ce que Federer est au tennis. Aidés par Vincent Laureyssens, nous avons pu entrer en contact avec la ‘leyenda de Pehuajó’ qui dispute sa dernière saison sur le circuit pro.
Fernando Belasteguin, on ne compte plus vos venues en Belgique. En quoi le tournoi de Bruxelles est-il différent des autres ?
”Le site de la Gare Maritime est exceptionnel. En plus, Vincent (Laureyssens, le grand organisateur de l’événement) nous accueille parfaitement. Tout est pro. Et puis, je m’en voudrais de ne pas citer l’excellent chocolat belge (rires).”
Êtes-vous un expert de la Belgique ? Selon vous, quel est le sportif belge le plus célèbre à travers le monde ?
”Je ne connais pas tous les plus grand sportifs belges, mais, selon moi, Justine Henin et Kim Clijsters sont les plus beaux exemples de réussite belge. Elles ont été numéro un mondial dans leur sport. Elles ont amené le tennis belge au plus haut niveau. En plus, Kim Clijsters est revenue au plus haut niveau après être devenue maman. J’ai un très grand respect et une grande admiration pour les deux.”
Après avoir disputé autant de tournois à travers le monde, prenez-vous encore le temps de vous émerveiller de tout ce qu’il y a autour du terrain (la ville, le public, les officiels,…) ?
”Le plus important quand je rentre sur le terrain, c’est de me concentrer sur le jeu de mes adversaires sans même penser à la balle ou même au public. Je ne profite de rien. Donc, je dois voir après les belles photos du central rempli de spectateurs pour admirer le spectacle.”
Voyagez-vous seul ou en famille ?
”Aux tournois, je voyage rarement avec ma famille pour rester très concentré. Ma femme est docteur et mes enfants vont à l’école à Barcelone. Donc, je ne les vois que quand je ne voyage pas. Si je perds plus tôt dans les tournois, je peux être les samedis et dimanches à la maison avec ma famille.”
Une légende circule au sujet de vos enfants. Ils auraient appris que vous étiez n°1 mondial via des copains d’école à la cour de récréation. Est-ce vrai ?
”Oui, c’est vrai. Je ne voulais pas qu’ils soient vus comme les fils d’un champion. Il y a six ans et demi, j’ai repris mon fils à l’école. Il m’a dit : 'Papa, est-il vrai que tu es le numéro un mondial ?' Des garçons lui avaient dit à la cour. J’ai avoué. Plus tard, ils mettront mon nom sur google pour savoir.”
L’heure de la retraite se rapproche. En tennis, on voit la difficulté pour les légendes d’arrêter : Federer et Nadal. Comment avez-vous compris que l’heure de la retraite sonnait pour vous ?
”Pour moi, cette décision de continuer ma carrière pro jusqu’en 2024 a été mûrement discutée en famille. On avait décidé que je jouerais comme pro jusqu'à 45 ans afin d’atteindre 30 années comme joueur pro. J’ai encore l’envie de gagner des tournois. Je pourrais jouer quelques années de plus pour l’argent mais cela ne m’intéresse pas. Mon seul objectif a toujours été d’être le meilleur et 45 ans est une bonne limite. Je vais donc profiter beaucoup de cette dernière année. À partir de l’année prochaine, je vais aider ma femme à éduquer nos enfants qui grandissent et qui doivent passer un cap difficile de l’adolescence.”
Votre héritage sera grand. Le padel a pris une autre dimension ces dernières années. Êtes-vous soulagé de voir que le padel a vraiment colonisé une grande partie du monde ?
”Mon plus grand plaisir est de constater la progression du padel dans le monde. C’est un des sports les plus complets parce que c’est un sport facile, social et amusant directement. On peut jouer de 5 à 80 ans. Le padel s’est implanté dans de nouveaux pays. Je voudrais remercier Premier Padel de nous donner la chance de jouer à Rome, Paris, Doha,…et tous les lieux emblématiques du sport dans le monde.”
Qu’est-ce qui vous inquiète aujourd’hui dans le développement du padel ?
”Ce sont les différentes organisations qui tirent chacune de leur côté. Je voudrais que tout le monde prenne le même chemin avec la Fédération internationale de Padel. C’est un sport encore très jeune qui a besoin de temps.”
Quelle place le padel occupera-t-il par rapport aux autres sports mondiaux ?
”Je vois le padel comme un sport complémentaire à tous les autres sports. Il ne faut pas rivaliser avec d’autres disciplines comme le tennis mais copier ce qu’ils font de mieux.”